Ergonomie des emballages, apportons de la souplesse et de la sensualité à la rondeur
L'utilisation de nouveaux matériaux dans le conditionnement modifie le rapport tactile aux produits. Ceux-ci deviennent plus doux, plus souples dans la main de leurs utilisateurs. Cette conception multisensorielle de l'ergonomie va-t-elle donner naissance à de nouveaux packaging ?
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Les marques proposent de plus en plus d'emballages qui prennent en compte
les conditions d'usage du produit au quotidien. Cela est même devenu un des
principaux facteurs d'innovation de ces dernières années. Doit-on alors parler
de nouveau produit ou de nouveau mode de conditionnement ? Pourtant, la
composition de la formule n'est pas nouvelle, c'est celle d'un produit déjà
existant. Seuls les aspects fonctionnels d'usage, véhiculés par le packaging,
sont modifiés. Deux grands axes d'innovation sont proposés actuellement : un
apport de plus de service et de praticité dans l'utilisation du produit, et la
possibilité de le consommer autrement ou ailleurs que sur son lieu habituel en
introduisant d'autres usages et de nouvelles gestuelles. Depuis quelques
années, un grand chantier d'étude sur les relations de l'homme et des produits
s'est ouvert à la réflexion et à la créativité des designers. D'abord réservé
au monde industriel, aux machines et aux outils, puis au mobilier et aux
accessoires ménagers, le mot ergonomie fait désormais partie de l'univers
quotidien des produits de grande consommation. Tant pour les objets que pour le
packaging, l'ergonomie a été, dans un premier temps, appréhendée uniquement par
un travail sur le volume. Les formes rondes se sont multipliées, cherchant à
devenir des contre-empreintes de la main. Mais, la rondeur ne garantit pas
toujours le succès. La perception tactile du packaging passe par un contact
charnel. Si le consommateur n'y retrouve pas des sensations de bien-être et de
confort, il peut définitivement rejeter le produit.
Comment améliorer la perception tactile du produit ?
Associer au travail
de la forme celui de la matière est devenu indispensable pour assurer la
plénitude d'un consommateur en quête de bien-être absolu. Le packaging
ergonomique doit jouer avec la souplesse des matériaux, telle qu'on la
rencontre de plus en plus avec les films des "Doy Pack" et des "Cheerpack".
Mais les formes de ces poches restent très basiques et leurs textures sont
lisses et froides. De plus, leur souplesse n'est pas toujours bien adaptée à la
teneur du produit contenu. Développons des formes originales, plus
préhensibles, proches du travail réalisé sur certains flacons et bouteilles.
Utilisons des matériaux procurant des sensations plus agréables au toucher, à
l'instar des "soft touch", qui imitent le grain de la peau et ont, de plus, le
mérite d'être antidérapants. Réglons l'épaisseur des films pour apporter une
meilleure tenue au conditionnement et plus de résistance à la pression de la
main, selon la formule du produit. Continuons de rendre service aux
consommateurs avec des capsules et des systèmes de distribution adaptés à ses
gestes quotidiens. Offrons lui des possibilités pour ranger le produit, qui
pourra être posé, suspendu, inséré dans une boîte distributrice. Sans compter,
en fin de parcours, le gain de place dans les poubelles, bientôt taxées,
peut-être, en fonction du volume jeté. Ces conditionnements réalisés à partir
de la technologie du film souple ne nécessitent pas de gros investissements.
Les possibilités qu'ils offrent tendent vers une ergonomie parfaite. Plus que
jamais, les marques ont besoin de se rapprocher de leurs consommateurs afin de
les fidéliser. Demander au packaging de légèrement se déformer pour épouser la
forme de la main de son utilisateur, c'est un passage à l'acte...