Détox: les grands classiques revisités
Se désintoxiquer, respirer, éliminer... Le thème de la purification est revenu en force ces derniers mois. Ipsos Insight décrypte ce besoin.
Je m'abonneAu Japon comme ailleurs, les courts séjours dans un spa rencontrent un large succès. En Allemagne, les randonnées assorties déjeune sont très «tendance». Un peu partout, les patches «détox» pour éliminer les toxines de son organisme font leur apparition. Derrière ces pratiques, une réalité: de plus en plus de consommateurs se sentent agressés par leur environnement (bruit, pollution, alimentation, etc.).
Pour preuve, 17% des personnes interrogées reconnaissent se sentir «très souvent agressées» par leur environnement. Et 36% d'entre elles se sentent «souvent» agressées. Au total ces personnes représentent 53% des Français! Toutes les catégories d'âge sont concernées - même si les moins de 35 ans sont un peu plus nombreux. La parité hommes femmes est respectée. Que faire pour lutter contre ces agressions? Cinq remèdes parais sent faire consensus. D'abord, un grand classique: quand on se sent agressé, on prend un bain (ou une douche). Effet purificateur immédiat garanti. 72% des personnes interrogées disent le pratiquer. Autre grand classique: l'évasion dans un cadre naturel (jardins, forêt, montagne, mer...) . Celle-ci est plébiscitée par 67% des Français. Viennent ensuite: écouter de la musique (66%), rire (65%) et rendre visite aux amis ou à la famille (63%). Ces moyens sont les plus courants pour «se désintoxiquer». D'autres pratiques sont moins populaires mais rassemblent tout de même près d'un Français sur deux: lire (55%), consommer une boisson aux vertus supposées apaisantes (eau, thé, tisane...), s'isoler (54%), aller au cinéma (50%) ou faire du sport (43%). Enfin, certaines activités jouissent d'une grande popularité sans être nécessairement très pratiquées. Leur potentiel de croissance est donc encore important. C'est le cas du spa et de la thalassothérapie jugés «efficaces» par 38% des personnes sondées mais pratiqués par seulement 10% d'entre elles. La relaxation est elle aussi jugée bienfaisante par 38% de l'échantillon mais elle n'est pratiquée que par 8% des Français. Se livrer à une activité artistique est aussi une manière d'oublier son environnement: 18% le font; 32% l'estiment. A noter: le jeûne est pratiqué par 6% des sondés tout en étant jugé crédible par 13%
Les hommes plus zen?
D'une manière générale, on retiendra que l'homme est plus passif que la femme. Face aux agressions, il a tendance à moins réagir. Certaines pratiques sont d'ailleurs nettement plus féminines: la lecture (62% vs. 48%), la consommation de boissons (60% vs. 48%) ou l'utilisation de produits de soin et beauté (45% vs. 28%). On retrouve aussi une «culture de la réaction» plus prononcée chez les plus jeunes. Ils semblent en faire davantage que leurs aînés pour se débarrasser des nuisances. Serait-ce parce qu'ils les ont connues dès leur plus jeune âge? Si l'on se penche sur ceux qui se sentent particulièrement agressés par leur environnement, on peut observer deux tendances qui les distinguent du reste de la population. D'abord, ils ont une forte envie de nature. Le vert les fait rêver. Ensuite, ils sont nettement plus nombreux à pratiquer l'isolement. Conclusion: si le niveau d'agression ressenti par les Français continue à augmenter dans les années à venir, on peut s'attendre à une forte croissance de deux grands classiques de la purification: la demande de nature et la demande de séjours... de retraite solitaire.
REMY OUDGHIRI, DIRECTEUR DU PLANNING STRATEGIQUE ET DE LA PROSPECTIVE, IPSOS INSIGHT