Continental France ne se dégonfle pas
«Un véhicule neuf sur trois est équipé de pneus Continental. Nous sommes,
par ailleurs, le premier manufacturier à avoir anticipé les attentes du marché
en faisant évoluer notre métier de façonnier du caoutchouc à celui
d'équipementier, puis aujourd'hui de systémier. » Si, en termes industriels et
commerciaux, Jacques Dreux, directeur général de Continental France, peut
effectivement s'accorder un satisfecit général (22 % du marché national
derrière Michelin), il reconnaît que des éléments doivent être améliorés et
notamment la visibilité des marques du groupe. « Nous constatons un décalage
entre les investissements réalisés et la perception du grand public. » Pour y
remédier et soutenir l'ensemble de ses marques - Continental, marque de
première monte et marque globale, Uniroyal, marque qualité/jeune et Barum,
marque budget -, l'entreprise doyenne du métier du caoutchouc (130 ans) a donc
décidé de s'appuyer sur un vaste programme de sponsoring sportif. Un choix
dicté par des « valeurs communes, l'ambition de ne plus être challenger, le
respect de la concurrence, des distributeurs et des consommateurs, et la
passion partagée d'un projet collectif », poursuit Jacques Dreux. Bref,
l'équipementier et le monde sportif se sont retrouvés autour des mêmes «
valeurs morales » et se sont unis pour faire « triompher d'autres projets
d'entreprise ». Concrètement, cette rencontre se traduit pour chacune des
marques par des partenariats ciblés. Après avoir été associée pendant huit ans
à la Ligue des Champions, Continental, marque phare du groupe, reconduit pour
trois ans le partenariat, initié en 2000, avec le club de Jean-Michel Aulaus. «
En devenant le sponsor maillot de l'Olympique Lyonnais, nous possédons un outil
de promotion des ventes exceptionnel auprès de tous les publics dont les femmes
», estime Jacques Dreux. Pour compléter le dispositif, le leader européen du
pneu neige, Continental, rejoint cette année le Trophée Andros en tant que
fournisseur exclusif. Un trophée qui, pour sa treizième édition, s'enrichit
d'une épreuve de Sprint Car, ouverte aussi bien aux "happy-few", aux
professionnels qu'au grand public et notamment aux femmes. Les véhicules
engagés dans cette course sont équipés de pneus de série, dimension Twingo. «
Etalées sur trois mois, les épreuves très médiatisées permettent une belle
exposition de la marque et sont l'occasion de renforcer nos liens avec les
distributeurs et les fournisseurs », poursuit Jacques Dreux.
Visibilité et RP
Egalement présente sur le marché des
pneus poids lourds et vélo, la marque s'associe également aux courses de camion
et à l'équipe cycliste Team Télékom. Si la marque Continental bénéficie d'un
soutien massif, Uniroyal et Barum vont également bénéficier d'une plus grande
visibilité. La première par le biais de l'Uniroyal Fun Cup, la seconde à
travers le Championnat d'Europe des Rallyes. Créée en 1996 en Belgique,
l'Uniroyal Fun Cup est arrivée cette année en France. Cette compétition,
légèrement décalée dans le milieu automobile, puisqu'elle est accessible à
tous, réunit des véhicules au look de Coccinelle. La saison française composée
de 5 courses dont deux sur le circuit mythique de Spa-Francorchamps, en
Belgique, est l'occasion pour Continental France d'organiser ses RP, tout en
s'assurant une grande visibilité. Certains circuits attirent jusqu'à 30 000
spectateurs passionnés. Pour soutenir cette volonté de visibilité, Continental
France, qui réalise un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros, investit
quelque 35 millions d'euros en communication, dont un tiers dans le sponsoring
sportif. Le football en absorbe 80 % et l'automobile 20 %. « Depuis 5 ans, 5 %
du CA des produits concernés sont investis en communication. Ce qui fait de
Continental France le deuxième investisseur en communication de son métier »,
indique Jacques Dreux. Investissement qui devrait permettre à Continental de
coiffer au poteau Bridgestone, dont la notoriété spontanée est au même niveau,
à 19 points.