Consommation alimentaire : entre plaisir et santé
L'étude SIMM de TNS Media Intelligence vient apporter chaque année sa moisson d'informations sur les comportements et la consommation des Français. L'édition 2004 s'est penchée sur dix ans de pratiques alimentaires.
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Plaisir, santé, praticité : au vu de l'analyse, de TNS Media Intelligence,
de dix ans de pratiques alimentaires de nos concitoyens, telles sont les trois
tendances qui demain vont guider les comportements et les pratiques
alimentaires des Français. «Le plaisir est la notion la plus constitutive de
nos pratiques alimentaires d'hier, d'aujourd'hui et de demain», souligne Muriel
Lentretien, responsable SIMM chez TNS Media Intelligence. Bien manger est un
plaisir pour 94,5 % des Français (+ 3,7 points par rapport à 1997). Dans
l'Hexagone, le repas perdure dans son rôle de catalyseur social et 88 % des
Français estiment qu'il est le pôle de la vie familiale (+ 1,5 point entre 2003
et 2004). La cuisine est considérée par près de 25% des Français comme une
activité de loisirs et cuisiner devient un plaisir. « Le plaisir est un axe qui
guide la consommation alimentaire et offre aux fabricants une opportunité de
décliner des gammes de produits, explique Christine Bitsch, directeur du Pôle
Etudes Media de TNS Media Intelligence. Du yaourt à la Tarte Tatin au yaourt
bio, la recherche du goût est un territoire réinvesti par la publicité.»
Préserver sa santé
En même temps, les Français
surveillent davantage leur alimentation et sont plus vigilants qu'avant sur la
qualité des produits (79,4%), consomment moins de graisses (+ 4,3 points entre
1995 et 2004) et font attention à leur poids (+ 4,4 points de 1995 à 2004).
Cette préoccupation, renforcée par la culture du paraître et du jeunisme, a
entraîné des nouveaux comportements alimentaires qui s'expriment à travers la
consommation de produits allégés, de produits bio et de produits de santé
active. Au palmarès des produits allégés figurent les yaourts (31,9 % de
pénétration), le sucre (29,2 %), le beurre allégé (27,1 %). En 2004, 77,3 % des
Français achètent au moins un produit allégé (54,4% en 1995) et 25 % sont de
gros consommateurs (surtout des personnes de 35 à 64 ans, urbains, de foyers
plutôt aisés). Une progression qui est allée de pair avec l'amélioration du
goût de ce type de produits. « Seulement la moitié des gros acheteurs fait un
régime », remarque Muriel Lentretien. Ce qui veut dire que, pour eux, les
produits allégés sont une réponse préventive à un futur problème. L'autre
réponse est le bio. En 1997, l'offre de produits issus de l'agriculture
biologique touchait une population de niche (51,8 % de foyers CSP +, âge moyen
de 47 ans), urbaine, installée dans les régions méditerranéennes. Avec
l'arrivée des problèmes alimentaires, dès 2001, les produits bio ont représenté
une réassurance santé pour beaucoup de Français et les ventes ont explosé. «
Mais aujourd'hui, dans un contexte alimentaire redevenu normal, le facteur
économique, c'est-à-dire la notion de prix, rentre dans les arbitrages »,
constate Muriel Lentretien. Troisième réponse au souci des Français de
préserver leur capital santé: le recours aux produits dits de “santé active”,
qu'il s'agisse de produits apportant une promesse “bien-être” (les
“probiotiques”) ou de produits avec une promesse “santé” (les alicaments). En
2004, presque un foyer sur deux achète un produit de santé active, dont 78 % de
produits “bien-être”, 44 % de produits “santé” et 22 % qui consomment aussi
bien l'un que l'autre. Ces derniers sont plutôt des consommateurs de plus de 50
ans, aisés, habitant le Nord et l'Est de la France.
Plus de confort
Aider les consommateurs à se simplifier la vie (une
attente de plus en plus forte depuis dix ans) a donné naissance à toute une
série de produits “confort” allant de l'in- dividualisation des packagings
(déstructuration des repas, nomadisme) aux produits gain de temps. La
pénétration du riz à cuisson rapide a plus que doublé en dix ans, celle des
vinaigrettes prêtes à consommer a augmenté de 7 points entre 1995 et 2004. A
noter toutefois que, après une multiplication des références “packaging
individuel”, elles enregistrent une baisse (- 3 points entre 2003 et 2004) sans
doute en raison de coût plus élevé. SIMM 2004 note une relance des
conditionnements familiaux : le prix n'est jamais loin dans l'esprit du
consommateur.
L'huile d'olive
L'huile d'olive est le produit phare des produits de santé active :+29% la meilleure évolution sur dix ans.