Concerto pour un projet personnel
Le cabinet de recrutement permet à ses salariés de consacrer une partie de leur temps de travail à leur passion.
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ALEXANDRE NOTO (CONCERTO):
«HUMANISER L'ENTREPRISE, C'EST LA RENDRE PLUS SOUDE.»
Alexandre Noto est président de Concerto, société spécialisée dans le recrutement. Il y a cinq ans, il institue un système managérial original: il s'agit d'accorder aux salariés le droit de dédier un peu de leur temps de travail à la réalisation d'un projet personnel ou à l'expression d'une passion.
L'approche procède davantage de la démarche préventive que de l'action curative. En autorisant son personnel à s'adonner à des activités ou des projets personnels sur le temps de travail, il pose les conditions d'une meilleure relation des salariés à l'entreprise, où celle-ci n'est plus seulement le cadre de réalisation d'un contrat professionnel, mais bien davantage un lieu possible d'épanouissement des individus, au profit de la collectivité. La relation managés-managers s'affranchit de sa dimension hiérarchique au profit d'un modèle plus harmonieux, que le président de Concerto veut fondre de plain-pied dans une posture sociale. «J'ai créé Concerto il y a sept ans parce que j'étais convaincu qu'humaniser l'entreprise, c'était la rendre plus solide», insiste-t-il.
Le modèle est tellement bien compris en interne qu'en l'espace de cinq ans, le management n'a jamais eu à refuser de projet au motif de futilité ou d'excentricité. Aujourd'hui, un quart des salariés bénéficie de ce dispositif. A l'image de la responsable du pôle recrutement, salariée de Concerto depuis cinq ans, qui s'octroie chaque semaine une demi- journée pour répéter avec ses camarades de théâtre. Et ce, dans les locaux- mêmes de Concerto, gracieusement prêtés. «En trois ans, elle est parvenue à signer un partenariat avec le théâtre Galabru», se félicite son patron.
Théâtre, informatique, écriture... La libre expression d'une passion personnelle est abordée comme un levier d'efficacité. «Etre comédien, c'est savoir se mettre dans la peau d'un autre. Excellent réflexe dans nos métiers. Lorsque l'on évalue un candidat, on doit le faire au prisme de critères qui ne sont pas les nôtres, mais de ceux du candidat et de ceux du client», estime Alexandre Noto.
Pour le dirigeant de Concerto, il s'agit également de fidéliser efficacement ses collaborateurs. Ne serait-ce que pour prévenir les effets classiques de turnover au moindre retournement de marché. Preuve s'il en fallait, en cinq ans, l'entreprise n'a pas enregistré la moindre velléité de départ...