Club Med branche les jeunes avec Oyyo
Le Club Med lance son premier village branché. Un concept axé sur la fête et le sport, mais également sur de petits prix et un mode de réservation par Internet. Il ouvrira ses portes le 15 mai prochain en Tunisie. Le voyagiste en prévoit une dizaine d'ici cinq ans.
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"Si tu dors, t'es mort". C'est la promesse d'Oyyo, la nouvelle marque du
Club Med destinée à attirer les 18 - 30 ans qui font défaut au voyagiste.
Cadres en mal de repos s'abstenir. Le village annonce la couleur, on n'y vient
pas pour dormir mais pour faire du sport et surtout la fête jusqu'au bout de la
nuit. « Nous avons voulu inventer un concept autour de ce qui fédère les jeunes
aujourd'hui. Le sport, la musique et Internet, explique Maria Outters,
directrice générale de Club Med Bazic SA, filiale à 100 % du célèbre club. Il
faut leur apporter plus de souplesse et de liberté. Tout en prenant en compte
la dimension d'échange et d'amusement. » Exit donc les animations et les plages
horaires imposées. Oyyo propose des petits-déjeuners jusqu'à 14h 30 ou des
merguez sur la plage à cinq heures du matin. Mais ce n'est là qu'une des
nombreuses innovations du concept. La politique tarifaire a été revue à la
baisse et simplifiée autour de trois offres : 300, 400 ou 600 euros selon les
périodes de départ allant du 15 mai au 9 octobre (de 1 800 à 3 600 francs). Le
voyagiste mise également beaucoup sur son nouveau site Oyyo.com pour informer
sa clientèle gourmande d'Internet et lui permettre de réserver en ligne,
paiement sécurisé à l'appui. Il a parallèlement ouvert un numéro Indigo ainsi
qu'un centre d'appels dédié. Le tout relayé par une boutique d'un nouveau genre
sur le très parisien Boulevard Saint-Michel, mélange d'agence de voyages,
d'open bar et de web bar. La communication, signée FCB 20/80, accompagne le
lancement avec une campagne décalée très ciblée dans le choix des médias. La
moitié des investissements est consacrée à des radios musicales comme NRJ,
Voltage, RTL2, SkyRock ou Fun, partenaire privilégié. On peut entendre un
samouraï un peu bizarre scander un Oyyo, nom créé de toutes pièces en
partenariat avec l'agence Nomem, com-me une sorte de cri de ralliement. Une
vague sauvage d'affichage sur de très nombreux supports gratuits ainsi qu'une
présence dans les cités universitaires, bureaux des élèves ou restaurants
universitaires, complèteront le dispositif tout comme la distribution de flyers
dans des boîtes de nuit. La deuxième vague d'affichage classique en 4 x 3 dans
le métro parisien, prévue au mois d'avril, devrait rallier plus fortement les
jeunes avant la haute saison. En tentant d'imposer Oyyo comme l'endroit idéal
pour faire la fête sous le brûlant soleil méditerranéen.
La fête ne s'arrête jamais
Car la grande promesse d'Oyyo, c'est la fête. Une
fête énorme, à l'image du night-club de 1 500 m2 placé au centre du village et
qui sera bichonné par des spécialistes du son, de la lumière et des
accessoiristes. Une fête branchée également qui sera rythmée par deux DJ
résidants, DJ Loran et DJ Style. Et qui accueillera outre des invités
internationaux, des DJ venant des boîtes de nuits parisiennes comme Les Bains
ou le Bus Palladium ainsi que des groupes connus ou de nouveaux talents. La
fête est aussi prévue tribale avec des événements relayés par le site internet
qui annonce la "semaine de la musique" en présence de poids lourds des nuits
parisiennes pour l'ouverture officielle du Village du 30 mai au 3 juin. La fête
s'associe également au sport avec les jeux collectifs traditionnels comme le
beach-volley, le basket, le beach-soccer voire la pétanque. Mais aussi des
animations créées de toutes pièces comme le Ouga Bouga, embarcation à mi-chemin
entre une pirogue et un drakkar où huit personnes rament au rythme d'un tambour
ou le Winplot, quelque part entre le jeu de l'oie, le base-ball et la balle au
prisonnier. Pour ne citer qu'eux. Oublié en revanche, le traditionnel spectacle
du soir ou le tir à l'arc et les "Gentils Organisateurs", terme trop directif
et vieillot, qui sera avantageusement remplacé par le titre de "Maître de
Cérémonie", véritable metteur en fête, et une trentaine d'animateurs pour
veiller au bien-être général, coordonner les événements et innover. Et ces
derniers ne manqueront pas de travail car le nouveau village de Bekalta à 30 km
environ de Monastir s'étend sur trente hectares et pourra abriter 1 700
personnes. Soit 500 de plus que la moyenne des villages du Club. Cette capacité
d'accueil importante devrait lui permettre de réaliser des économies d'échelle
et d'amortir plus rapidement son investissement d'un montant tenu secret. Mais
que l'on imagine conséquent compte tenu de la création ex nihilo de
l'infrastructure et des aménagements en matière d'environnement. L'énergie est
produite à 40 % par des panneaux solaires, l'eau épurée directement dans une
station interne et les déchets compactés sur place. Ce lancement s'inscrit plus
largement dans la politique de segmentation entreprise par Philippe
Bourguignon, P-dg du Club Med, qui a lancé successivement Club Med Affaires et
Club Med World et compte bien profiter de la personnalité et de la notoriété du
Club pour segmenter son image autour de cibles différentes.