Carrefour lance son manifeste pour le mieux consommer
Communication est devenue un débat de société. Partenaire du quotidien des Français, Carrefour se devait de prendre position. Il le fait depuis la mi-janvier à travers un programme signé BETC Euro RSCG.
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« La relance des hypermarchés se fera en 2004. Nous allons réexpliquer aux
consommateurs ce qu'est un hypermarché. » Pour Bernard Dunand, directeur
exécutif Carrefour France, l'année qui commence est placée sous le signe de la
reconquête. Car, si le groupe affiche des résultats financiers en ligne avec
ses objectifs, en France, l'activité hypermarchés marque le pas. A magasins
comparables, les ventes ont reculé, en 2003, de 1,8 %, alors que l'activité
hard discount progressait, à périmètre comparable, de 6 %. Pour relancer la
machine, Carrefour inaugurait, le 14 janvier dernier, une campagne de
communication, ou plutôt, pour reprendre les termes de ses dirigeants, un
programme de communication concocté avec l'aide de sa nouvelle agence, BETC
Euro RSCG. Baptisé “Mieux Consommer”, ce dernier joue sur des gimmicks
publicitaires qui rappellent ceux du marketing politique. Alerte, engagement et
preuves, la prise de parole de l'enseigne s'apparente à celle d'un homme
politique en campagne. « Chaque consommateur, à sa façon, cherche à gagner en
cohérence dans ses achats et à consommer mieux. Nous avons souhaité comprendre
ce que concrètement mieux consommer signifiait pour eux », indique Jacques
Frugier, directeur marketing et communication hypers France. Un micro-trottoir
a mis l'enseigne sur la piste. Interrogés sur leurs attentes, les clients
aspirent à mieux gérer leur temps, leur espace, leur argent, leur santé. Ils
disent également vouloir de la réassurance, de l'émotion, de l'esthétisme, de
la simplicité et du sens. « Les Français ont une réelle expertise en matière de
consommation et notre société est en train de basculer de l'ère du “plus” à
l'ère du “mieux” », estime Elie Ohayon, directeur général de BETC Euro RSCG.
Profession de foi
Cette quête du mieux est donc le fil
rouge du programme qui s'échelonne toute l'année dans les médias (affichage,
Internet, presse quotidienne régionale et nationale, radio, télévision) mais
aussi dans les magasins. A la mi-janvier, les directeurs de magasins ont
diffusé auprès de leurs clients une lettre reprenant les différents engagements
de l'enseigne. Véritable profession de foi du candidat Carrefour, elle détaille
les points essentiels de sa nouvelle charte consommateur. Il y est donc
question de prix, de rapport qualité-prix, d'informations et de transparence,
de temps, d'environnement et de citoyenneté. « A travers cette campagne, nous
prenons la parole pour dire ce que nous n'avons jamais dit et pour parler de
ce que nous faisons toute l'année. Carrefour est une enseigne de l'action, qui
agit en permanence », justifie Alain Thieffry, directeur marketing et
communication de Carrefour Europe. Pour que cette dynamique du changement soit
l'affaire de tous, le programme devient également la thématique d'un
challenge interne. Les 70 000 salariés de l'enseigne sont invités à devenir
les chevaliers du “Mieux Consommer”. Au sein de chaque magasin, des équipes
vont piloter un projet destiné à promouvoir la “mieux consommer attitude”. Un
kit d'informations a été envoyé à chaque directeur de magasin qui doit mettre
en place des défis autour de quatre thèmes : l'objectif client, le
développement durable, le mois des idées, les avantages de l'hyper-fiers d'être
hyper. Des comités sélectionneront les meilleures réalisations au niveau
local puis national. « Carrefour a toujours aidé les Français à évoluer avec
la société. Nous souhaitons être les ambassadeurs, les passeurs du mieux
consommer », précise Jacques Frugier. Reflet indéniable de l'air du temps, le
lancement de ce programme s'est accompagné d'une réflexion stratégique sur le
positionnement prix de l'enseigne. Le lancement de la marque N° 1, une réponse
au hard discount, mais aussi le repositionnement prix de la marque Carrefour,
voire des marques nationales qui, sur certaines familles d'articles, affichent
des différentiels de l'ordre de 300 %, doivent permettre à l'hyper de revenir
à son histoire. Une histoire où il est question de choix, de liberté et de
prix. « Chacun des consommateurs se construit une grille d'intérêt qui lui est
propre. Ce qui est passionnant pour l'hyper, c'est la gestion de cet individu
», déclare ainsi Mercedes Erra, présidente de BETC Euro RSCG. Une gestion dont
les grandes lignes devraient être révélées en avril prochain avec le lancement
du programme de fidélisation.