Carat Expert analyse les mutations du marché
Pour Carat Expert, l'année 1999, marque la fin de la stabilité du marché publicitaire de la télévision. L'agence média propose plusieurs solutions pour faire face à cette nouvelle donne.
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Après une très bonne année 1999, aussi bien en termes de durée d'écoute que
d'investissements publicitaires, Carat Expert prévoit une forte mutation du
marché liée à trois facteurs principaux. Tout d'abord, depuis le 28 février
2000, la mesure d'audience prend en compte de manière plus représentative les
foyers numériques, ce qui induit naturellement une augmentation du poste autres
TV, jusque-là sous-estimé. La part d'audience des chaînes de complément se
retrouve quasiment doublée. Ensuite, de nouveaux comportements d'écoute se font
jour. Conjoncturellement, 1999 s'est avérée une excellente année pour la durée
d'écoute, la meilleure que la décennie ait enregistrée après 1991. Un recul
apparaît donc tout à fait logique pour l'année 2000. Cependant, il reste des
facteurs favorables à l'augmentation de la durée d'écoute : une augmentation de
l'offre et du temps libre (effet 35 heures), ainsi qu'un vieillissement de la
population. Troisième mutation analysée par Carat Expert, une augmentation
tarifaire record des écrans. Au premier semestre 2000, l'inflation se chiffre à
6,3 % (brut 30 secondes) par rapport à 1999. La limitation des écrans sur
France Télévision, l'augmentation de la demande d'espaces, notamment de la part
du secteur Internet, et un effet de rattrapage après plusieurs années stables
en sont les principales causes. « Il est de la responsabilité des chaînes de
mettre en rapport les prix et les investissements publicitaires, estime René
Saal, directeur général de Carat Expert. L'achat correspond au rapport
audience-prix. Si l'audience n'est pas au rendez-vous, cela entraîne une
sur-inflation tarifaire. » De plus, une inflation importante des tarifs de la
télévision peut entraîner le même phénomène sur les autres médias. L'agence
souligne notamment une augmentation tarifaire moyenne de 13,5 % pour la radio
par rapport à 1999.
Remettre le PAF de complément à sa place
Pour répondre aux évolutions du marché, Carat propose
diverses solutions à ses annonceurs. Pour commencer, l'agence média met en
place le yield de la demande, à l'instar du yield management des régies. A
savoir des outils de prévision de la demande et une optimisation des campagnes
dans le temps. Carat souhaite aussi développer l'efficacité des campagnes sur
les ventes via son outil MedialogMarketing. Une refonte de la répartition des
investissements est aussi à l'ordre du jour pour faire face à l'inflation et
aux modifications des positions relatives des médias. Enfin, Carat estime qu'il
faut que le PAF de complément ait une place correspondant à son poids réel. Il
ne représente environ que 2 % des investissements publicitaires de la
télévision contre environ 8 % de l'audience. Carat, qui représente 35 % du
marché TV, demande en particulier une mesure régulière et individuelle de
chacune des chaînes de complément. Reste que cette mesure ne devrait pas voir
le jour avant 2001. Elle pourrait également changer les stratégies de chaînes
qui jouent essentiellement sur l'aspect qualitatif de leur audience.