Café Warca, un régional dans la course au bio
Les cafés Warca ont choisi de sortir de l'anonymat pour se lancer dans une carrière de spécialiste du café premium et bio avec une nouvelle gamme de six références et une série de lancements pour le printemps prochain. Une stratégie de niche ambitieuse.
Avec ses 10 % de part de marché des cafés vendus en grandes surfaces sur la
région du Haut-Rhin et sa sixième place sur l'Est de la France, les Cafés Warca
auraient pu continuer encore longtemps à jouer les outsiders s'ils n'avaient
pris conscience que, face aux dinosaures du marché, la valeur ajoutée d'une PME
passe plus par une stratégie de niche qu'une simple politique de volume et/ou
de prix. Première illustration de cette stratégie, le lancement au printemps
dernier d'une gamme de six références. Parmi elles, quatre cafés arabica pures
origines récoltés au Kenya, au Guatemala, en Colombie et en Ethiopie,
respectivement Nyatiti, Chirimia, Cumbia et Bonga. Et deux cafés bio certifiés
AB (Agriculture biologique), Mélopée et Griot, auxquels est adjoint également
la garantie Max Havelaar de commerce équitable. « Cette gamme représente déjà
20 % de nos volumes de vente », se félicite Guillaume Cheminot, directeur des
ventes. Et un encouragement pour celui qui vise à jouer dans la cour des
spécialistes du café bio que sont Malongo, Meo, Lobodis ou la SARL de
Torréfaction. « En pariant sur les segments premium, nous répondons aux
attentes de qualité, d'authenticité et de traçabilité que l'on observe chez les
consommateurs de café », poursuit-il. Le segment des pures origines, avec ses 8
% de part de marché, enregistre, en effet, la progression la plus forte du
secteur. Le bio est estimé à 1 %. Quant aux cafés éthiques, initiés et occupés
essentiellement par les produits labellisés Max Havelaar, ils représenteraient,
de l'avis des professionnels, une vraie dynamique pour le secteur. A titre de
référence, les ventes de cafés Max Havelaar seraient passées de 75 tonnes en
1995 à 1 100 tonnes en 2001. Soit une vraie tendance qualitative. Mais une
goutte de café dans l'océan d'un marché de 15 400 tonnes. « Ce ne sont pas des
volumes suffisants pour intéresser les grands du marché. Mais pour nous, c'est
une réelle opportunité », souligne Guillaume Cheminot. Mais ce lancement n'est
que la première étape de son plan d'attaque. « Nous aimerions d'ici un an
occuper 25 % du marché de l'Est de la France », espère-t-il. Pour, dès la fin
du premier trimestre 2002, attaquer les circuits nationaux spécialisés dans les
produits bio comme Biocoop, Nature et Santé ou La Vie Claire pour ne citer que
les principaux. Et ce, avec une offre spécifique de produits issus de
l'agriculture biologique, composée de cinq variétés dont trois cafés d'origine,
un expresso et un doux. Ce dispositif, qui vise à installer l'image et la
notoriété du fabricant, devrait être soutenu par une campagne de publicité en
presse professionnelle et grand public. Et, dans la foulée, par une offensive
de charme en direction de la grande distribution. L'entreprise lancera, en
effet, une nouvelle gamme de cafés premium "Grand-Cru", présentée dans une
boîte métallique spécialement conçue par la société bretonne Design
Développement. L'ensemble des packagings devant également être rajeuni pour
laisser une place plus importante à la marque. Pour soutenir cette dynamique,
120 000 € (800 000 F) seront investis en communication en 2002. Un budget très
modeste au regard du marché publicitaire (65,4 millions d'euros en 2000) et des
sommes colossales investies par les multinationales. Mais Warca a d'autres
priorités, notamment en termes d'investissements commerciaux et industriels.
763 000 euros (5 MF) ont ainsi été investis dans une nouvelle chaîne de
conditionnement. Elle entrevoit de s'équiper d'un deuxième torréfacteur courant
2002, qui respectera le système de torréfaction lente auquel l'entreprise est
attachée. Et qui, même s'il est plus coûteux, est, selon Guillaume Cheminot, «
plus qualitatif ».