Bilan mondial des lancements 1999 : un cru exceptionnel
Japon : l'innovation en berne
Déjà en 1998, l'élan
novateur nippon s'était quelque peu essoufflé, crise asiatique oblige. La
tendance s'est hélas confirmée avec un cru 1999 particulièrement décevant.
Selon les indicateurs de Mintel, le nombre de lancements dans l'Archipel a
diminué de plus de 25 % ! Les industriels, plutôt frileux, ont visiblement
préféré recentrer leurs efforts sur leurs produits existants. L'univers le plus
touché par cette prudence novatrice est le secteur de l'hygiène-beauté qui n'a
compté que 1 613 lancements, contre 2 598 l'année précédente, soit une
diminution de 38 %. Ainsi, l'une des catégories en plus forte baisse est celle
des produits cosmétiques. La parapharmacie accuse la plus importante diminution
: après le boom enregistré sur ce créneau au cours des trois dernières années,
les produits parapharmaceutiques semblent entrer dans une phase de maturité
avec des lancements toujours plus innovants, mais moins nombreux. En outre,
l'axe de la santé n'est plus confiné au seul rayon parapharmaceutique, mais
s'implante sur d'autres marchés, notamment les boissons, les produits frais et
plus récemment les alcools. La santé reste toutefois une préoccupation majeure
pour les consommateurs, comme en témoigne l'essor des détergents et nettoyants
ménagers, dopés par les produits anti-bactériens et aromathérapiques. Bien que
moins touché, le secteur des produits alimentaires n'est pas non plus épargné
par la tendance à la baisse, avec une diminution de 11,5 % des lancements par
rapport à l'année précédente. Deux créneaux novateurs se distinguent : la
praticité et le naturel. Parmi les marchés en légère progression, on retrouve
les plats préparés, les produits frais, les soupes et les fruits et légumes.
Conséquence logique, les produits considérés comme peu diététiques ou "mauvais
pour la santé" sont en perte de vitesse. C'est notamment le cas des bonbons,
des desserts et crèmes glacées et des snacks. Le consommateur nippon serait-il
devenu, comme l'expliquent les experts anglo-saxons, "health conscientious" ?