Bayard Presse croit en sa Muze
Après avoir voulu toucher la difficile cible des quadras avec Côté Femme, Bayard Presse se lance un nouveau challenge avec Muze, positionné comme un culturel féminin.
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Le groupe de presse de la rue Bayard n'a jamais été suspecté de faire dans
la facilité. Il le prouve une nouvelle fois depuis le 25 août dernier, date de
naissance de Muze, « un magazine qui fait rimer culture, allure et littérature
», résume Florence Monteil, rédactrice en chef du nouveau mensuel de Bayard
Presse. D'après cette dernière, cet ambitieux projet est né du constat que «
plus les jeunes lecteurs vieillissent, plus ce sont des lectrices. Cela nous a
donné l'envie d'un magazine à sensibilité féminine qui soit un peu leur muse,
qui aiguise leur sens critique, qui refuse le prêt-à-penser. » Labellisé
culturel féminin, il propose un cahier de 32 pages d'extraits de livres sur les
100 de sa pagination globale. Extraits de livres mais aussi de chansons, de
scénarios, rencontre avec un écrivain... constituent la trame de la partie
Littérature alors que la partie Culture pose un regard sur le monde à travers
le cinéma, la musique, la psychologie, la photo, les portraits, etc. Dans la
partie Allure, même la mode ou le maquillage sont vus à travers le prisme de
l'actualité culturelle. Tiré à 100 000 exemplaires pour le lancement, qui
bénéficie d'un soutien en presse féminine et affichage en kiosque, Muze a un
objectif de vente de 50 000 exemplaires, « non par excès de prudence mais parce
qu'il s'agit vraiment d'un concept différent des féminins classiques », indique
Georges Sanerot, directeur du département jeunesse de Bayard. Côté publicité,
les ambitions sont d'atteindre une douzaine de pages par numéro, « ce qui
semble bien parti avec un secteur comme la beauté haut de gamme », annonce
Odile Kurzmann, directrice de la publicité.
Savoir-faire culturel
Si la presse féminine n'est pas la spécialité du groupe
Bayard - avec une diffusion payée France en retrait de 3,93 % en 2003 (Source
OJD-Diffusion Contrôle), les résultats de Côté Femme en sont la preuve -,
l'apprentissage de la lecture et de la littérature l'est, en revanche, beaucoup
plus. Comme le rappelle Mireille Poncet, directrice du pôle adolescents et
jeunes adultes du groupe, « nous vendons chaque mois quelque 400 000
exemplaires de titres dédiés à la découverte du monde à travers la lecture pour
différentes tranches d'âges ». Le groupe qui peut se satisfaire d'avoir vu
Phosphore recevoir le prix du magazine de l'année décerné par le SPMI, a revu,
en juin, la formule de Je Bouquine, le mensuel dédié à la population précédente
des 10 - 15 ans.