Barilla sur tous les fronts
Introduction du mode de cuisson “al dente” en France, invention de la pâte
de luxe à travers une collection de différents produits dans des écrins. Dès
son arrivée en France, Barilla a créé de toutes pièces une nouvelle définition
des pâtes pour un marché alors fermé, traditionnel, familial et populaire,
dominé par trois compétiteurs de taille, Panzani, Lustucru et Rivoire&Carré. Le
produit est alors présenté comme un bijou de joaillerie de luxe (rappelons-nous
la célèbre voleuse de la collection Barilla qui s'enfuit sur les toits de
Venise, remake de La Main au collet d'Alfred Hitchcock). Mission accomplie : en
1987, les pâtes cessent d'être synonymes de nouilles. Seulement voilà, quelque
vingt ans plus tard, Barilla qui, en France, s'est imposée comme la marque de
pâtes de luxe, doit faire face à un consommateur qui repense ses priorités
budgétaires. Les dépenses alimentaires sont en baisse et le hard discount
recrute à tour de bras. Numéro un des pâtes sèches en Italie et deuxième marque
du marché français des pâtes sèches, Barilla repense sa stratégie avec pour
objectif de réveiller le marché. « Il faut marquer nos différences », annonce
d'emblée Vincent Monnot, directeur général. Pour ce faire, la marque actionne
deux leviers principaux. Primo, le développement du format au kilo pour les
références les plus dynamiques des pâtes cœur de marché et la gamme
“Piccolini”, afin de soutenir et développer les volumes du marché. Secundo,
l'association des pâtes et de la sauce pour instaurer un nouvel art de
consommer les pâtes : le Primo Piatto.
Stratégie offensive sur les volumes
Représentant 39,2 % des volumes de pâtes classiques (+ 0,7
point), le format kilo progresse de 3,9 % en volume en 2004, tandis que les
ventes en format 500 grammes progressent plus lentement (+ 0,7 %). De bonnes
raisons pour capitaliser sur ce format, notamment des “mini Farfalle” et “mini
Penne Rigate”. « Les Capellini Barilla (longues pâtes) bénéficient déjà du
format kilo, adapté à une consommation plus fréquente. Ce format devrait
générer des volumes additionnels et faire profiter le consommateur d'un
décrochage prix intéressant », explique Vincent Monnot. D'autre part, et afin
de pérenniser son dynamisme, une nouvelle référence, la Pappardelle, rejoint la
gamme premium, “La Collezione”. Principal vecteur de croissance du segment
premium, la “Collezione” progresse de 10,4 % en volume grâce, notamment, à des
développements constants. Enfin, pour grignoter de nouvelles parts de marché
sur un secteur de la panification sèche en stagnation, Barilla renforce les
synergies entre les pâtes et les sauces. « Notre rôle, en tant que marque
nationale, est de nous différencier en renforçant notre relation avec les
consommateurs. Notre objectif est d'offrir une valeur ajoutée en créant un
univers propre à la marque », annonce la directrice marketing, Géraldine
Fiacre.
Primo Piatto, la nouvelle synergie
L'ambition de la marque est donc de développer de nouvelles occasions de
consommation sur les pâtes et d'accroître le taux de pénétration des sauces sur
le marché français. Baptisée “Primo Piatto” (plat de résistance, NDLR), cette
synergie permettra, selon la marque, de créer du trafic sur les pâtes et les
sauces et générer de la valeur ajoutée. Cette année, les actions de Barilla
auront donc mis l'accent sur des investissements massifs en médias et points de
vente, une synergie publipromotionnelle renforcée entre les pâtes et les sauces
et une stratégie de différenciation. Depuis juin 2005, un film de dix secondes
(Young & Rubicam), dédié aux sauces, est diffusé sur le petit écran en deux
vagues. Pour renforcer cette stratégie, la marque capitalise sur deux
dispositifs complémentaires, on pack et en magasin, qui mettent en avant “l'art
et la manière de savourer le meilleur de l'Italie”. A partir de juillet, une
opération véhiculée par 23 millions de paquets de pâtes permettra aux
consommateurs de recevoir les objets de la boutique Barilla (cuillère à
spaghetti, casserole pour pâtes, etc.). En point de vente, la marque crée
également un univers propre, en associant pâtes et sauces et en lançant des
“pasta party”. De quoi imposer l'Italie sur les tables
françaises.