Ariel adopte une formule antibactérienne
Pris de cours par son concurrent héréditaire Lever, premier à introduire la
lessive en tablettes (9,6 % du total marché en septembre 1999), Procter &
Gamble reprend l'initiative en lançant en février prochain la première lessive
anti-bactérienne du marché. Un lancement qui vise à satisfaire une attente
émergente des consommatrices. Selon une étude interne, 44 % d'entre elles se
déclarent concernées par la protection et la lutte contre les bactéries. Une
préoccupation hygiéniste qui s'est longtemps traduite par l'ajout d'eau de
Javel à l'eau de lavage. Une attitude ancestrale, notamment dans les pays
latins, mise à mal par l'arrivée des couleurs et des synthétiques. « En 1957,
le blanc représentait 75 % des lessives et la température moyenne de lavage
était de 80°. Dans 80 % des cas, les femmes utilisaient l'eau de Javel.
Aujourd'hui, le blanc ne pèse plus que pour 20 % et les deux tiers des cycles
de lavage se font à basses températures, à 30 ou 40 ° maximum », indique Pascal
Houdayer, chef de groupe soins du linge. Or, en dessous d'une température de 60
°, aucune bactérie n'est détruite. Pire, les bactéries passent d'un linge à
l'autre. D'où le développement d'une formule qui vient à bout des vilaines
bêtes dès les basses températures. Formule qualifiée de véritable innovation
technologique. Alors pourquoi la limiter aux seules lessives classiques ? «
Techniquement, nous sommes capables de lancer cette innovation sur les
tablettes. Mais, dans un premier temps, nous souhaitons la tester sur la
majorité du marché », justifie Pascal Houdayer. Malgré une érosion constante,
les poudres classiques pèsent toujours près de 45 % du marché en valeur. Via ce
lancement, Procter entend redynamiser ce segment où sa marque, avec 26,5 % de
part de marché, règne en leader absolu. « Aujourd'hui, Ariel est la seule
marque à proposer trois produits qui correspondent à des attentes différentes.
Lorsque nous avons lancé fraîcheur alpine, il s'agissait de répondre à des
attentes particulièrement en matière de parfum et de fraîcheur. Nous avons
atteint notre but puisqu'à elle seule la référence réalise 4 % du marché en
valeur », poursuit Pascal Houdayer. Pour permettre à Ariel Hygiène Antibac de
réaliser les mêmes performances, son lancement sera soutenu par un important
plan de communication. Outre une pub télévision (Saatchi), la marque va être
accompagnée en presse par une campagne sous forme de publi-reportage ainsi que
par des opérations de marketing direct et des animations en magasins. Enfin,
pour valider auprès des consommatrices son bénéfice invisible (la lutte contre
les bactéries n'est pas perceptible), le pack portera le logo de l'institut
Pasteur, garant de son efficacité.