Annonceurs-agences : la relation se consolide
La troisième édition de l'étude sur la relation annonceurs-agences, initiée
en 2002 par les fondateurs de Limelight Consulting, Nathalie Regnault et Luc
Laurentin, s'est attachée à étudier l'organisation du marché, la structuration
des métiers, les enjeux et attentes réciproques et les pistes de construction.
Premier constat de base : le mass market s'est fragmenté, tant en termes de
besoins consommateurs qu'en termes de points de contacts avec sa cible. Une
fragmentation qui amène agences et annonceurs à un questionnement sur la façon
de travailler ensemble. D'autant plus que les “planètes” des métiers de la
communication définies par les uns et les autres sont très protéiformes,
différentes et peu superposables. Ce qui génère des enjeux de lisibilité et de
coordination pour les annonceurs, d'organisation du travail et de valorisation
de leur savoir-faire pour les agences.
La transversalité en question
A l'heure de la “déstructuration” (à la fois fusion et
dispersion) des métiers de la communication, la question du choix entre agences
spécialisées par métier ou agence/groupe couvrant plusieurs savoir-faire se
pose. Mais la transversalité ne semble pas encore être un critère de choix
prioritaire du côté des annonceurs. D'autant plus que la connaissance des
enseignes appartenant à un même groupe est loin d'être chose commune. En fait,
constate l'étude Limelight, de part et d'autre, les organisations font
obstacle. Chez les annonceurs, certaines rigidités perdurent et freinent la
coordination entre départements, empêchant une vision transversale des actions
; quant aux agences, elles sont encore organisées en centres de profit par
métier. Néanmoins semble émerger une envie partagée de jeter des passerelles se
traduisant par une démarche proactive de mise en œuvre. Réflexion, souplesse,
rigueur et créativité sont les quatre facteurs piliers relatifs aux compétences
de leurs agences sur lesquels les annonceurs ont des attentes très fortes.
L'exigence de créativité étant transversale aux deux types d'agences, celle sur
la réflexion étant plus intense en publicité et la rigueur restant, bien sûr,
incontournable en marketing services, tout en voyant son importance s'accroître
en publicité.
Le rythme des compétitions se ralentit
Comme en 2003, les annonceurs attendent des agences qu'elles les emmènent “plus
loin”, plutôt que de se substituer à eux pour élaborer leur stratégie de
communication. Et, évolution on ne peut plus significative, en 2004,
l'efficacité commerciale est devenue la première finalité de la créativité, au
détriment de la logique, plus long terme, de cohérence avec la stratégie, qui
prévalait en 2003. Enfin, cette étude 2004 se conclut sur une note beaucoup
plus positive que l'an passé. La relation annonceur-agence semble s'ancrer
davantage dans la durée, tant en pub qu'en marketing services. Avec des
contrats qui, non seulement, se développent, mais aussi s'allongent, et un
rythme des remises en compétition qui se ralentit.
Méthodologie
Etude réalisée entre avril et juin 2004. 50 interviews en face-à-face d'annonceurs (Dg, directeurs marketing et communication) et d'agences de publicité et marketing services (présidents et directeurs conseils). 600 interviews téléphoniques auprès d'annonceurs.