Achats-marketing-agences : pas encore de "système vertueux"
Les services Achats des entreprises sont de plus en plus présents dans la relation annonceur-agence. Comment fonctionnent-ils ? Comment sont-ils perçus en interne et par les agences ? Limelight Consulting a mené l'enquête.
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C'est une étude inédite que Limelight Consulting vient de mener, à la fois
auprès des services Achats, des services Marketing et Communication des
entreprises, avec ou sans service Achats, et des agences, qu'elles soient de
publicité, de marketing services ou encore généralistes. Au-delà de l'analyse
du fonctionnement même des services Achats, elle passe en revue les attentes,
besoins et objectifs des différents intervenants, en examinant la nature des
liens qui les unissent au quotidien. Le tout débouchant sur des conclusions
opérationnelles. Cette étude, vendue en souscription, est d'autant plus
intéressante que, à aujourd'hui déjà, quatre fois sur dix les achats de
communication sont gérés par un département spécifique chez l'annonceur. Avec,
comme le montre le graphique ci-dessous, des proportions variant
significativement selon les secteurs. Ce qui ne veut pas dire pour autant que
la connaissance réciproque soit parfaite. Certes, 94 % des services Marketing
et Communication dont l'entreprise dispose d'un service Achats estiment avoir
des connaissances suffisantes sur le fonctionnement de ce dernier, mais
seulement 59 % des agences sont dans le même cas vis-à-vis du même service.«
Les responsables marketing et communication, constate Nathalie Regnault,
cofondatrice de Limelight Consulting, constituent le pivot du système. C'est
eux qui doivent permettre que le lien s'établisse car, entre acheteurs et
agences, par manque d'information, de communication, par volonté d'opacité…, il
existe un malentendu. »
Décalage et flous
L'analyse du
fonctionnement des services Achats montre un décalage de perceptions, « les
trois populations cohabitant sans vraiment se poser la question d'un système
vertueux pour les uns et les autres, associant connaissances, complémentarité
et information mutuelle au profit de l'efficacité », constate Nathalie
Regnault. Par exemple, si les acheteurs disent être présents tout au long du
processus de consultation d'une agence, les responsables marketing et
communication minimisent parfois cette présence tandis que les agences ne la
prennent que rarement en compte… Et, si la majorité des acheteurs considèrent
les agences comme des “partenaires”, la moitié d'entre elles se sentent
considérées comme des “fournisseurs”. Quant aux indicateurs et outils
financiers utilisés, si l'étude montre que des systèmes de calcul de ROI
existent, mais dans moins de 50 % des cas, elle constate également de nombreux
flous en la matière. Enfin, s'il apparaît aux responsables marketing que la
relation tripartite est plutôt bonne, les acheteurs se croient plus “mal aimés”
qu'ils ne le sont des premiers et ne prennent pas la mesure des difficultés
relationnelles que les agences vivent avec eux. Néanmoins, la tendance générale
est celle d'une évolution relativement positive. Sur laquelle il convient
maintenant de construire une vraie relation.