2001, l'odyssée de l'inspiration
Figure contemporaine de représentation de l'identité, le logotype incarne l'existence. La moindre occasion de le montrer ou de le mettre en avant est bonne pour accroître sa notoriété. Les supports pour le théâtraliser se multiplient et se modernisent. Mais au rythme où vont les choses, le paysage graphique frôle l'asphyxie et s'appauvrit. Comment sera fait le logotype de 2001 ?
Le logotype est un mode d'écriture visuelle articulant des éléments
linguistiques, iconiques et plastiques. D'abord utilisé au début du siècle pour
représenter une entreprise et les marques de ses produits, il signe maintenant
tous types d'organisations et d'événements. Sa mission : se faire reconnaître,
se différencier dans un univers concurrentiel de plus en plus encombré.
Véritable signe fédérateur, le logo est une parole héritée du premier jour où
l'homme a cherché à transmettre un message qui reste opérationnel au-delà de la
présence de son émetteur. Tout au long de notre histoire, différentes formes
d'écritures symboliques ont véhiculé cette recherche de sens universel. Les
représentations picturales des grottes préhistoriques, les idéogrammes
antiques, les blasons sont autant de témoignages précis, encore vivants. Tous
ces signes visuels sont les ancêtres du logotype, qui lui aussi vise la même
authenticité. Il se veut une parfaite image de son temps, témoin de ce que nous
sommes et de ce que nous vivons. Les lancements de nouveaux produits, la
multiplication des médias, les fusions, les acquisitions, la nouvelle économie
sont devenus les faits quotidiens de notre actualité. Cet emballement de
l'activité économique et les mutations qu'il engendre ont fait naître, faute de
temps peut-être, une gigantesque éruption de logotypes assez semblables les uns
aux autres. Un constat. Notre paysage graphique s'uniformise. Ses créations
n'ont plus d'âme et, pire parfois, pas d'identité du tout... La génération
logo.com n'a pas d'histoire à raconter ; elle se contente souvent d'écrire son
nom dans un style qui se veut original, pour le poser le plus gros possible sur
une affiche et dans les pages des écrans des réseaux numériques. Cette
surabondance de graphismes qui s'étalent dans l'ambiance cacophonique d'un
matraquage visuel de plus en plus oppressant est-elle la solution pour
communiquer une bonne image et construire sa notoriété ?
Régénérons notre conception de l'identité visuelle
Profitons de l'ère
nouvelle qui s'ouvre à nous avec ses nouveaux supports de communication pour
régénérer notre conception de l'identité visuelle. On dit que l'an I de ce
nouveau millénaire sera sous l'influence de la planète Neptune, source
d'imaginaire et d'inspiration. Le chiffre un symbolise la base, le point de
départ de toute chose, le principe créateur. Pourquoi alors ne pas profiter de
cette conjonction calendaire et planétaire exceptionnelle pour lancer le
premier logotype du millénaire ? Stanley Kubrick, visionnaire génial, nous
avait prédit un "2001 : l'odyssée de l'espace". En 1968, ce film a bouleversé
le monde de la science-fiction et ouvert la voie à un cinéma suggestif qui
communique un message essentiel et donne à rêver. Notre création replace 2001
dans le monde du réel. Pour une fois, mettons en sourdine toute stratégie !
Nous avons choisi de concevoir un logotype à plusieurs entrées. Source
d'inspiration, le mégalithe, symbole de l'être et de l'élévation, centre
mystique qui laisse place à l'imaginaire et à l'intuition. Sa lecture immédiate
représente un simple rectangle noir qui se dresse comme le chiffre 1. Mais, si
vous lui accordez plus d'attention, vous entrerez plus profondément dans cet
univers graphique et pictural. Sa dimension métaphysique et onirique vous offre
un voyage à travers l'an I pour mieux imaginer ce que représente l'entrée dans
ce nouveau millénaire. Et, puisque nous collons à notre époque, nous vous
proposons ensuite de découvrir l'animation multimédia de la naissance de ce
monolithe. Un des grands chantiers à venir résidera certainement dans
l'application des logotypes soutenus par des concepts forts. Le logotype
imprimé sera-t-il encore d'actualité à la fin du troisième millénaire si notre
monde continue à avoir la bougeotte de la sorte ? A l'évidence, nous inscrirons
nos créations dans de nouveaux champs d'expression plus larges et
polysensoriels. Les images des écrans et le son des réseaux numériques sont
déjà les murs des grottes de l'homme des années 2000.