« Nous essayons d'occuper le terrain, sans relâche »
Marketing Magazine: Quels sont les traits caractéristiques de la stratégie marketing d'AlloCiné?
Frédéric Krebs: En 2009, nous avons principalement axé notre stratégie marketing sur la proximité avec les internautes. Nous nous sommes complètement réorganisés pour que quelqu'un soit toujours en lien avec tous les points d'interaction. Avec pour objectif de répondre en temps réel à tout message entrant, que ce soit par mail, par téléphone, via Facebook, ou encore Twitter.
Il y a deux ans, nous avons lancé une communauté de blogueurs influents, le Club 300, à qui nous avons dit: « Passez nous voir, venez prendre un café pour discuter... ». Ce qui a été fait, concrètement, par un groupe, qui s'est donné rendez-vous pour nous rendre visite. Comme il y a constamment quelqu'un à l'accueil, nous avons pu les recevoir. Cette anecdote symbolise l'idée de transparence et le sens du partage qui animent AlloCiné. La proximité se retrouve également dans notre offre. Nous essayons, par exemple, de produire des émissions, telles que Merci qui?, à travers lesquelles transparaît ce concept. Nous nous servons ainsi de commentaires d'internautes pour concevoir les émissions suivantes.
Selon vous, quels sont les facteurs-clés de succès d'AlloCiné?
Ces notions de connexion, d'engagement avec les utilisateurs et de transparence en font clairement partie. A côté des fondamentaux qui existent depuis la naissance d'AlloCiné, à savoir la parfaite qualité du service, l'exhaustivité du contenu..., nous utilisons toutes les possibilités offertes par le marketing internet.
Nous passons, par exemple, beaucoup de temps sur le SEO (Search engine optimization) ; nous faisons également beaucoup d'efforts pour optimiser la relation directe avec l'utilisateur. Aujourd'hui, AlloCiné a dépassé son rôle de simple base de données du cinéma pour devenir un média à part entière.
Vous considérez-vous comme un média «social»?
Il y a deux ans, dans le cadre du plan stratégique marketing, il était écrit que nous devions réussir à nous transformer en média social. Je ne dis pas qu'AlloCiné est aussi socialisant que Facebook, par exemple, mais nous avons mis en place tous les outils nécessaires pour partager contenu, commentaires, ou encore listes de films.
Quel est l'état d'esprit qui règne au sein de l'équipe marketing d'AlloCiné?
En dix ans de marketing chez AlloCiné, nous avons vu tout et son contraire: la bulle Internet, son explosion, le retour du Web... Et, malgré tout, nous avons un turnover proche de zéro ; tous ceux qui composent les équipes marketing sont pratiquement là depuis le début. Il existe une volonté, un état d'esprit, aussi bien au marketing produit et utilisateurs qu'au marketing distribution et business développement, d'essayer d'être toujours présents, d'occuper le terrain, sans relâche. En fait, nous cultivons une certaine paranoïa. Nous voulons toujours être les premiers à sortir quelque chose. Dès que nous voyons une nouveauté intéressante, il faut que nous nous l'appropriions. Avec toujours comme objectif que l'utilisateur soit content, qu'il ressente une satisfaction au-delà du service de base. Sachant que, pour nous, le pire est de ne pas avoir de ses nouvelles.
Vous êtes la troisième plateforme mondiale de promotion du cinéma...
Nous sommes désormais la deuxième! Etant donné que nous avons récemment racheté un site brésilien ainsi que le numéro un turc.
... quelles sont vos ambitions en matière de développement international?
Bien entendu, nous voulons encore nous développer et notre objectif est de rattraper le leader du marché, à un horizon de trois à quatre ans. Mais, à l'heure actuelle, nous allons effectuer une pause et entrer davantage dans une phase de consolidation.
Nous allons injecter dans certains pays, où elle n'est pas encore présente, notre notion de la qualité. Car, pour nous, l'expérience de l'utilisateur doit être parfaite ; tout point de contact avec un film doit être parfait.
Après votre application iPhone, qu'allez-vous développer dans le cadre de votre politique multisupport?
Nous avons enregistré un million de téléchargements de notre application iPhone en, très exactement, 101 jours. Mais, derrière cela, il faut voir les difficultés qui nous attendent. Les audiences sont fragmentées entre les médias et, maintenant, entre les appareils eux-mêmes. Il faut apprendre à gérer une expérience qui peut être différente, selon les marques, sur un même type d'appareil, et pouvoir garder le maximum de cohérence. Notre prochaine application sera destinée à l'iPad. Pour l'instant, nous n'avons pas été bluffés par ce que nous avons vu aux Etats-Unis. Nous avons envie d'avoir une proposition différente, de faire vivre une autre expérience, avec plus de divertissement; une expérience qui va préfigurer ce qui va se passer sur la télévision.
Début janvier, nous avons d'ailleurs annoncé notre projet de lancer une vraie chaîne de télévision, qui est prévue pour la fin de l'année 2010. Et ce, pour donner véritablement du sens à notre stratégie multisupport. Aujourd'hui, la maturité des technologies est suffisante pour envisager une chaîne de télévision. Il y a dix ans, il fallait compter, pour une chaîne «modeste», environ 5 millions d'euros par an, diffusion comprise. Aujourd'hui, entre 1,5 et 2 millions d'euros suffisent. La plupart de nos productions sont réalisées en interne. Nous produisons six émissions différentes, dont une pour France 2, Plein 2 Ciné, qui réunit quelque 2 millions de téléspectateurs le mardi soir, à des coûts défiant toute concurrence. Tout ceci participe à faire d'AlloCiné le «service public» du cinéma.
Pascale Dubouis, Philips Consumer Lifestyle « Le regard sur l'entreprise change »
Marketing Magazine: Depuis que vous avez pris en main le marketing grand public de Philips, de quoi êtes-vous le plus fière?
Je suis surtout fière de constater que le regard du grand public change sur Philips. C'est une société qui est plus que centenaire, qui est passée par des hauts et des bas, qui n'était positionnée que sur l'électronique... et qui a su s'ouvrir, comprendre que la technologie n'était pas une fin en soi. Il existe encore des batailles à mener. C'est un gros paquebot, qui ne peut pas effectuer de virage à 360° du jour au lendemain.
Comment comptez-vous continuer à faire bouger l'image de l'entreprise?
C'est un engagement sur tous les plans, qui commence déjà avec le portefeuille produits. Nous avons fait des choix: arrêter certains produits, en lancer d'autres, comme la luminothérapie. Sur le Business Group santé bien-être, nous prenons des risques. Mais, en voyant le succès de l'Eveil Lumière, par exemple, on constate que les consommateurs ont compris ce qu'apportait ce type de produit. Leur réaction est très importante. Cet engagement se poursuit au niveau des campagnes de communication, mais aussi des relations publiques, contacts avec la presse, leaders d'opinion, écoles de commerce, associations professionnelles... Il existe beaucoup de «touch points» que nous activons, en optimisant les budgets et les ressources humaines.
Quels sont vos prochains challenges?
Il reste un large public à convaincre. Ainsi, notre image, très liée au produit téléviseur, doit évoluer. Il faut aussi changer la manière dont on perçoit la télévision et placer le consommateur au centre du débat. Autre défi: même si nous avons une crédibilité très forte sur la santé et le bien-être, la marque n'y est pas encore associée. Des challenges qui doivent être conciliés avec les impératifs business.
Propos recueillis par F. R.
Christophe Chenut, Lacoste SA « Lacoste est véritablement une marque style de vie»
Marketing Magazine: Quelles grandes impulsions donnez-vous actuellement à la marque Lacoste?
Avec notre partenaire principal, Devanlay, nous travaillons en amont sur un grand nombre de sujets pour développer la marque. Ainsi, à côté de notre gamme sportswear, nous développons un segment destiné aux jeunes, avec un côté «tendance», une ligne plus chic, «Club», et une offre sport. Ils appartiennent déjà à notre offre, mais nous allons les étoffer et leur donner des identités plus marquées. De même, nous allons traiter de façon plus globale et stratégique la ligne féminine. Nous travaillons aussi sur le renouvellement des boutiques par rapport à notre nouvelle segmentation. Côté distribution, nous lançons en juin un site d'e-commerce qui couvrira toute la gamme à partir de septembre prochain. Il sera dupliqué, d'ici la fin de l'année, au Royaume-Uni et en Allemagne puis, début 2011, en Corée et au Japon. Enfin, la collection printemps-été 2011 sera accompagnée d'une nouvelle stratégie publicitaire, toujours conçue par la même agence, BETC Luxe.
Quand verra-t-on les effets de cette stratégie commune?
A partir de mi-2011, et les années suivantes, car nous sommes sur des cycles longs, au niveau des collections produits, du changement de concept des boutiques... Ce que la marque génère, aujourd'hui, comme image de rénovation est le fruit du travail démarré au début des années 2000.
Existe-t-il des limites à l'extension de la marque Lacoste?
D'après nos études, la marque est susceptible d'accueillir énormément de produits. Il s'agit véritablement d'une marque style de vie. Mais des limites existent. Etre une marque mondiale, présente dans 114 pays, limite ainsi la faisabilité d'idées qui, en théorie, pourraient fonctionner.
Propos recueillis par F. R.
Vaudoo installe Electrolux sur le toit du Palais de Tokyo
Associer électroménager et art contemporain? A priori, le pari était risqué. Pourtant, Vaudoo et Electrolux ont mis en oeuvre un événement inédit: la création d'une table d'hôte sur le toit du Palais de Tokyo, dans le Nomiya, un module designé par Laurent Grasso, lauréat du prix Marcel Duchamp 2008, et orchestré gastronomiquement par le directeur artistique culinaire Gilles Stassart. Cette opération, intitulée «Art Home Electrolux», comprend deux autres volets: la mise en place d'ateliers de cuisine et l'installation d'un jardin potager sur la terrasse du Palais. Un siteweb dédié permet de s'inscrire aux ateliers, visites et repas, et fait figure de vitrine de l'opération. Cette campagne, sans aucun investissement média, a toutefois généré des retombées presse massives et un effet buzz maximisé sur Internet. Cette table d'hôte, installée depuis le mois de juin 2009 et ouverte jusqu'en septembre 2010, offre un positionnement innovant et inattendu à Electrolux en lui donnant une visibilité maximale. La preuve: la marque enregistre 27 % de notoriété spontanée (+ 7 points) et arrive désormais en troisième position des marques d'électroménager préférées des consommateurs.
Damien Grosset
Rapp fait couper des étiquettes pour Max Havelaar
Max Havelaar France ne se contente pas de dénoncer. Afin de convaincre les marques françaises de prêt-à-porter de créer une mode responsable, l'association les incite à lancer des gammes en coton équitable. Du 15 janvier au 27 février, l'agence Rapp, à travers la campagne «Changeons d'étiquette!», a demandé aux passants de couper celle de leurs vêtements pour prouver leur désir de changement. Sur le terrain, une collecte nationale était organisée dans les dix plus grandes villes de l'Hexagone, pour ensuite composer une fresque sur de grands panneaux. La chanteuse Micky Green donne de l'envergure à la campagne en confiant à l'agence la création d'un clippétition de son dernier single sur le Web. Participatif, ce spot vidéo se dévoile au fur et à mesure que les internautes déposent des étiquettes virtuelles sur les images. L'opération est un succès: 48 000 signatures récoltées et des centaines d'articles dans la presse et sur les blogs.
D. G.
LM Factory et Magic Garden, toujours plus rock pour Levi's
Connecter la marque Levi's à une cible urbaine âgée de 20 à 35 ans et à l'univers de la musique, tout en imposant la nouvelle signature du jean 501 «Live Unbuttoned - Libérez-vous», c'est ce qu'ont proposé LM Factory et Magic Garden Agency avec le concept «Levi's vous offre les clés du rock au tout premier Levi's Motel au festival Rock en Seine!».
Pour mener à bien l'opération, un espace dédié à la fois vintage et moderne, à l'image de la marque, a été mis en place. Au programme: remise des clés de la chambre 501 à la réception, quiz téléphonique pour gagner des tenues Levi's, séance photo lenticulaire en jean et chemise de la marque, poses sur le lit de la chambre du motel avec un look Levi's girl et des instruments de musique pour présenter les collections à la cible féminine, dédicaces d'artistes... Enfin, le Levi's Motel a été pensé dans une démarche d'éco-conception. Au final, près de 16 000 personnes y sont passées.
D. G.
Optimus recrute avec succès pour l'Agence de la biomédecine
eux clics suffisent, désormais, pour s'inscrire sur le Registre France greffe de moelle et ainsi figurer parmi les donneurs de moelle osseuse. C'est l'un des bénéfices de l'action menée par Optimus pour l'Agence de la biomédecine, qui a mis en place, en 2009, une vaste campagne relationnelle afin de recruter 16000 nouveaux donneurs. La cible? Les adultes de 18 à 51 ans, âge limite pour s'inscrire au registre. Pour interpeller le grand public, l'agence a préconisé une approche audacieuse reposant sur le canal Web. Elle a créé un site intégrant un module d'inscription, puis lancé un concours de vidéos par le biais d'eYeka, une plateforme d'animation de consommateurs créatifs. Optimus a également organisé une campagne de promotion online intégrant de la coregistration, une campagne de RP à destination des blogueurs, un appel à témoignages... Enfin, le dispositif n'a pas négligé l'impact des réseaux sociaux: les internautes ont été sollicités afin de mobiliser leur réseau. 200 pages personnelles ont ainsi vu le jour, avec succès, puisque la page Facebook dédiée à la cause du don de moelle a convaincu plus de 4 000 fans. La campagne a dépassé son objectif, puisque l'Agence de la biomédecine a dénombré plus de 20 000 nouvelles demandes d'inscription à l'issue de l'événement. Stéfanie Moge-Masson
Rapp orchestre une web quête pour la Croix-Rouge
Les internautes aussi ont du coeur... C'est le pari fait par la Croix-Rouge française, accompagnée de l'agence Rapp. Du 15 mai au 24 juin, les internautes pouvaient faire leurs dons sur Internet et jouer un rôle actif dans la collecte en devenant «webquêteurs». Pour cela, le site Croix-rouge.fr leur proposait de se faire relooker en ligne grâce au «Blondizer», en glissant leurs photos dans une perruque blonde évoquant la chevelure d'Adriana Karembeu, égérie de l'association. Ces portraits étaient diffusés de façon aléatoire sur les bannières de l'opération, rendant hommage à l'engagement des citoyens. Rapp a également exploité les ressorts des réseaux sociaux. Bien entendu, la web quête a fait l'objet d'une campagne de relations presse. Le site a ainsi attiré 50 000 visiteurs uniques et l'agence a dénombré 440 000 pages de «webquêteurs».
S. M.-M.
FullSIX associe Web et mobile pour la SNCF
Augmenter le taux d'opt-in pour ses campagnes d'e-mailing et de mobile marketing, tel était l'objectif de la SNCF. Avec FullSIX, la société a déployé une action ludique après les fêtes de Noël. Via un mini site dédié, les souscripteurs des programmes de fidélité étaient sollicités pour retrouver Nestor, un lutin fugueur. Après avoir fourni leur numéro de mobile sur un formulaire d'inscription en ligne, les internautes étaient appelés par le Père Noël les invitant à identifier Nestor sur Internet, grâce aux écrans de télésurveillance des gares TGV. Ils devaient ensuite indiquer sur leur mobile l'écran correspondant pour tenter de gagner un voyage. Résultat: 17 % de participants sur 164 000 visiteurs, qui ont donc laissé une adresse e-mail et un numéro de mobile opt-in.
S. M. -M.
X-Prime iD déshabille les passants pour Nomao
Pour le lancement de son application iPhone, Nomao, un moteur de recherche classant les résultats en fonction des préférences, souhaitait se faire remarquer en créant une campagne impactante. L'objectif étant d'augmenter la notoriété de la marque et de générer des téléchargements de l'application sur l'App Store. Il s'agissait avant tout de se différencier des autres services de géolocalisation, en mettant en avant l'intégration de la réalité augmentée. La marque s'en est remise à l'agence X-Prime iD, qui a imaginé pour elle une campagne au fort potentiel viral. Pour susciter la surprise, la curiosité et le sourire chez les internautes, rien de mieux que la présentation d'une fausse application permettant de voir sous les vêtements des passants! Conçu et réalisé par l'agence de production audiovisuelle Pinkanova, un clip met en scène un prétendu «développeur» qui fait la démonstration d'iNaked, une fonction cachée de l'application Nomao qui permettrait de voir les passants dans leur plus simple appareil. Une chorégraphie ingénieuse de 25 figurants n'ayant pas froid aux yeux et le prétendu «développeur» ont donc permis de faire illusion. Cette idée culottée a généré plus d'1,5 million de vues en deux semaines, plus de 300 retombées presse écrite, radio et TV, et positionné Nomao dans le top 3 des applications les plus téléchargées.
Shirley Pellicer
Rapp répand le virus de Blue Film Production
Afin de s'imposer comme le leader de production de films viraux en France, Blue Film Production a réalisé... une vidéo. Ce film viral permettait, pour la première fois, aux annonceurs qui le souhaitaient d'y intégrer leur logo. Intitulé «Chewing gum et hélium», le film a généré plus de 105 millions de vues en un mois sur plus de 550 sites, environ 400 articles sur les blogs et différents sites, de nombreux passages à la télévision et obtenu une note moyenne de 4,5/5. Commandée par plus de 100 entreprises, cette campagne aura permis de montrer aux annonceurs qu'un film viral conçu dans les règles de l'art, avec un budget conséquent et une stratégie de seeding pertinente, peut être un outil particulièrement efficace.
S. P.
Draftfcb dévoile Nivea dans l'univers de Chantal Thomass
En créant une collection pour Nivea, Chantal Thomass lui donnait accès à son univers sensuel et glamour. La marque de cosmétique n'a donc pas hésité à reprendre les codes coquins de la créatrice: packaging sur mesure, jeux de lacets, textures soyeuses. En plus des traditionnels supports presse et affichage classique, cette interprétation des codes d'un défilé de lingerie haute couture était également présente sur une cinquantaine de mobiliers urbains conçus par JCDecaux Innovate, avec un dispositif publicitaire dynamique (show case) sur les abribus, présentant un rideau bleu qui glisse progressivement pour nous projeter dans le visuel de la campagne. Cette opération menée par Draftfcb aura permis à Nivea de franchir une nouvelle étape dans le domaine du glamour, avec des produits aussi élégants que fonctionnels, tout en visant un large public.
S. P.
Harris Interactive fait dialoguer es consommatrices d'Henkel
Permettre aux équipes marketing des branches cosmétiques et détergents, réunies autour d'un projet transversal, de partager au plus près la réalité des consommatrices de leurs marques: telle était la volonté d'Henkel. L'entreprise souhaitait également un outil qui permette à ses équipes d'accéder «en live» aux échanges entre consommateurs. Et ce, sur une période plus longue qu'une étude classique. Pour y répondre, Harris Interactive a mis en place une communauté on line dédiée à Henkel, «Entre nous», réunissant 600 femmes représentatives de la population nationale. Via une plateforme web interactive, elles disposaient de la possibilité d'échanger leurs expériences, de dialoguer en continu et donc de nourrir la réflexion marketing d'Henkel sur des thématiques présélectionnées (environnement, beauté, , marques...). Engagement de cette communauté: être connectée et participer pendant douze semaines à la plateforme selon un mode qualitatif (écriture de billets, commentaires, réponses aux questions du modérateur) et un mode quantitatif (réponse à des quiz, notation des avis pour mettre en avant les idées les plus fédératrices et pertinentes) . Fédérant les équipes marketing, études et R & D des deux branches, ce projet a également permis d'optimiser des mix produits existants, de tester des éléments de lancements ou relancements de produits, de définir des attentes sur des segments donnés, d'appréhender les comportements et attentes en matière de programme de fidélité...
François Rouffiac
Pour Sara Lee, Crmmetrix utilise la cocréation
Un mois, en pleine période de fêtes de fin d'année, pour identifier, parmi 162 000 possibilités, les combinaisons de trois ingrédients (à partir d'une liste de 100 produits) les plus susceptibles de nourrir la gamme et le positionnement de Smoothie Care de Monsavon. Tel est le challenge proposé à Crmmetrix par la branche française de Sara Lee. L'institut a relevé le défi avec une méthodologie en trois phases. Un brainstorming quanti/ quali on line, réalisé grâce à la technologie propriétaire BrandDelphi, a permis à des consommateurs de créer des variétés et de les choisir. Sara Lee a ensuite sélectionné en interne huit variétés qui ont enfin été soumises au choix final des consommateurs ayant participé à la phase 1 via une approche Turf, toujours on line. Outre l'identification des combinaisons «gagnantes», l'étude a permis de développer un référentiel d'ingrédients pour le développement de futures nouvelles variétés.
F. R.
InProcess mixe ethnographie et design pour La Poste
Depuis 2005, La Poste noue des partenariats, notamment en milieu rural. A ce jour, plus de 38 % de ses 17 000 points de contact se composent d'agences postales en mairies et de relais chez des commerçants. Souhaitant proposer à ses partenaires une nouvelle ligne de mobilier pour l'accueil des clients et les opérations postales, l'opérateur a confié en 2008 à InProcess Research une mission destinée à créer un cahier des charges fonctionnel et technique. Le dispositif a débuté avec une étude du «Précis», soit l'observation des comportements et usages filmés in vivo, l'audit des lieux et des partenaires. Cette étude a été suivie de celle du «Précieux», c'est-à-dire l'analyse et la recherche des insights. Le but: définir des scénarios d'expériences innovantes qui ont permis de concevoir un mobilier plus fonctionnel, mieux intégré dans le maximum de configurations, et déployé depuis octobre 2009.
F. R.
Ebb & Flow conjugue les médias pour Volkswagen
Le lancement de la nouvelle Polo ne pouvait pas passer inaperçu. Dès la conception de l'opération, Ebb & Flow, l'agence en charge du budget marketing, connaissait l'importance accordée par le groupe Volkswagen au segment des citadines. Dès lors, elle s'est attachée à orchestrer une campagne plurimédia à la hauteur de l'événement. Une phase de teasing a inauguré le dispositif. Pendant les mois de juillet et août 2009, une saga on line de neuf films viraux a été diffusée sur des blogs, des forums, mais aussi sur Dailymotion et YouTube. Partant du constat que les propriétaires de Polo sont avantagés dans la vie de tous les jours, des comédiens rivalisent d'imagination pour piéger policiers, passants... Ces vidéos ont été réalisées avec la complicité d'Action discrète de Canal + et ont généré un buzz certain. L'agence a ensuite embrayé sur la phase de lancement mêlant à la fois médias et horsmédias avec l'Agence V et Mediacom. Ainsi, un site web a permis de collecter des données et de générer du trafic dans les concessions. Le dispositif a également intégré les réseaux sociaux, et le mobile a permis de réaliser une campagne de SMS et de MMS. Bannières, mailing, e-mailing, affichage et TV ont rejoint le mix média. Au final, l'objectif de 3 000 voitures vendues le premier mois a été dépassé. Début mai, cette tendance positive semblait se confirmer.
Géraldine Bernard
Proximity BBDO met le Thalys en lumière
Passez de la grande vitesse à la vitesse de la lumière. Ainsi pourrait être résumée l'idée créative de la campagne imaginée par Proximity BBDO pour annoncer la diminution des durées de trajet du Thalys. En teasing, une vidéo diffusée sur le Web ainsi que sur des salons assurait de visionner l'accélération promise. Ensuite, une campagne d'affichage proposant quatre visuels différents a été dévoilée. Ces derniers évoquaient, grâce à des traits lumineux, l'idée de rejoindre en un rien de temps les monuments sur le passage du Thalys (la tour Eiffel, l'Atomium de Bruxelles, la cathédrale de Cologne... ) . La presse (Métro et 20 minutes) ainsi que des bannières ont participé au dispositif médias. En une semaine, les ventes ont augmenté de près de 20 % sur toutes les lignes principales.
G. B.
BETC Euro RSCG réinvente le débarquement pour Disneyland
Cette année, Disneyland Resort Paris met sa nouvelle génération de personnages à l'honneur. L'objectif: créer l'événement, susciter la curiosité et générer un besoin de visites. Ainsi, sur le thème du parachutage des Némo, Ratatouille et autres Buzz l'éclair, BETC Euro RSCG a construit un dispositif à 360°. Les héros sont ainsi partout, même là où on ne les attend pas... Au quotidien, ils présentent la météo, s'invitent avant l'émission «Un dîner presque parfait», dégradent les arrêts de bus... Côté presse, en France, Disneyland joue la carte de l'innovation en proposant une expérience en réalité augmentée dans Libération et Le Monde. Enfin, les héros ont débarqué sur Internet avec une animation vidéo 3D présente sur la page d'accueil MSN jusqu'au 12 mars, et ont poursuivi leur route jusqu'à Facebook!
G. B.
Les méthodologies
Les Trophées de l'Innovation Marketing
Pour les Trophées de l'Innovation Marketing, Marketing Magazine a déterminé six catégories (Etudes, Design Packaging, Créativité médias, Marketing opérationnel/ événementiel, Marketing relationnel et Stratégie de communication). Un appel à candidatures a été effectué auprès d'instituts d'études, d'agences de communication, de médias et des médias eux-mêmes... Pouvaient concourir des démarches études et campagnes réalisées entre le 1er janvier 2009 et le 28 février 2010. Pour cette 6e édition, la rédaction de Marketing Magazine a effectué une présélection parmi plus de 90 dossiers, sauf pour la catégorie Design Packaging, dont la qualité des dossiers n'a pas été jugée suffisante. L'évaluation se faisait sur l'innovation, les dispositifs mis en place et les résultats marketing. Les trois dossiers retenus par catégorie ont ensuite fait l'objet d'un «grand oral», où agences ou instituts et leurs clients avaient 10 minutes pour exposer leur démarche devant un jury de professionnels.
L'Homme Marketing de l'Année 2010
La rédaction de Marketing Magazine a présélectionné dix personnalités dont la stratégie marketing lui a paru exemplaire et dont les parcours et sociétés ont été présentés dans le n°138 publié en mars. Cette liste a été soumise au vote des lecteurs à travers un bulletin dans le magazine et la possibilité de voter en ligne. Chaque votant inscrivait son «tiercé» dans l'ordre. La première personnalité recevait 5 points, la deuxième 3 points et la troisième 1 point, quel que soit le mode de recueil des votes. Toutes les notes ont ensuite été cumulées pour établir le classement final.
La soirée en images
Parcours
Diplômé de l'Institut commercial de Nancy (ICN), Frédéric Krebs rejoint AlloCiné en 2000 pour développer la notoriété du site. Il devient actionnaire en 2003 et dga en charge du marketing en 2008, il participe au lancement d'environ 500 films et accompagne le développement du portail en France et à l'international.
Ils étaient également nominés
Dominique Lanson
Directeur général de Rica Lewis
Michel de Rovira et Augustin Paluel-Mamont
Cofondateurs de Michel et Augustin
Maxime Saada
Directeur commercial de Canal +, ex-directeur marketing
Hakan Sandman
Directeur marketing France d'Ikea
Philippe Sauze
Directeur général et vice-président d'Electronic Arts Europe du Sud
Patrick Sirdey
CEO de Weleda
Stéphane Treppoz
Président-directeur général de Sarenza.com
Le gagnant du jeu-concours
- Il a aussi gagné! Philippe Cantet, p-dg d'Innocent France, a trouvé le trio dans l'ordre. HMC Hôtels a le plaisir de lui offrir un séjour d'une semaine pour deux personnes en suite, avec petits-déjeuners, au Spa Marin du Val André Thalasso Resort (4 étoiles). Situé face à l'océan, le Spa Marin du Val André Thalasso Resort jouit d'une situation privilégiée pour apprécier le charme de la Bretagne. Les chambres offrent des vues spectaculaires sur la sublime plage du Val André. Encore toutes nos félicitations à Philippe Cantet (Homme Marketing 2009) pour sa perspicacité!