« Améliorer les contenus et les services »
Filiale de TF1, créée en janvier 2000, e-TF1 poursuit le développement du portail TF1.fr en lançant Plurielles, un site destiné aux femmes. Ce lancement s'inscrit dans une stratégie globale de création de sites thématiques ciblés. Les explications d'Anne Sinclair, directeur général d'e-TF1.
Quelles sont les raisons du lancement d'un site féminin à l'intérieur du portail tf1.fr ?
Les femmes arrivent désormais en
nombre sur Internet, notre idée est donc de préempter ce marché. Notre
positionnement est différent avec un point d'équilibre entre le contenu produit
en interne par une équipe dédiée et l'offre de services produits par des
partenaires. Des tournages spécifiques ont lieu pour ce site où nous offrons de
la vidéo enrichie de textes. L'objectif, en réponse au nom du site, est de
s'adresser aux femmes plurielles. Les femmes actives, les femmes citoyennes,
les femmes qui aiment la mode... Nous voulons répondre à l'image de la femme
multiple. Aujourd'hui, il existe des sites très éditoriaux, d'autres offrant
plus de services. Plurielles est un site très multimédia avec des articles de
contenu et des rubriques pratiques. C'est une synthèse de ce qui existe pour
les femmes sur Internet.
Comment allez-vous créer du trafic et médiatiser ce site alors qu'il existe de nombreux sites destinés aux femmes sur Internet ?
Actuellement, plus de 35 % des internautes sont des
femmes. Elles viennent sur Internet par désir personnel, par obligations
professionnelles, parce que leurs enfants et leur mari y sont. Notre objectif
est de créer le réflexe "c'est le site qui correspond à nos envies". Il faut
installer la marque, et installer une double marque, tf1.fr et Plurielles. Nous
avons notamment lancé une campagne d'affichage métro et arrière de bus.
TF1 étant une marque généraliste, pourquoi vous lancez-vous dans la création de sites thématiques ?
Nous avons lancé une galaxie de
sites autour de tf1.fr pour améliorer et augmenter notre offre. L'objectif est
de s'adresser à des cibles plus précises, comme les femmes, les enfant, les
sportifs... Nous nous adressons à des segments de population, mais TF1 se veut
généraliste. En fait, le plus rare aujourd'hui sur Internet est le contenu et
c'est ce qui est vraiment le plus important.
Par quels biais ces contenus vont-ils continuer à s'enrichir ?
Nous avons actuellement
plus de 2 000 vidéos sur le site, on peut aussi y regarder le journal télévisé
20 minutes après sa diffusion. Nous diffusons également des contenus Reach
Medias et nous souhaitons développer des images spécifiques. Tout cela
constitue de nouveaux moyens de consommer l'image. Il s'agit encore d'une
période d'essais et de défrichage. C'est ce qui la rend très intéressante. Nous
avons encore un fonctionnement de start-up, même si nous sommes 75 et 95 à la
rentrée. Ce sont les temps pionniers de l'Internet grand public. Il faut savoir
comment les internautes ont envie de consommer. Aujourd'hui, Internet, c'est
uniquement de la dépense. Ce sont les entreprises qui ont les reins solides qui
pourront y rester.
Jusqu'à présent, d'où proviennent les revenus du site ?
Ils proviennent essentiellement de la publicité, mais nous
avons 180 millions de francs de dépenses et 15 millions de francs de recettes.
Il existe aussi une forme de revenus sur d'autres moyens. La bonne santé du
cours de l'action TF1 est aussi due à la stratégie Internet. Le groupe n'aurait
pas de stratégie Internet, il serait en difficulté. Il y a aussi le commerce
électronique. Ce n'est pas notre vocation, mais nous pratiquons
l'intermédiation en faisant payer la visibilité contre du contenu. En fait sur
Internet, les revenus prennent mille formes.
Dans la stratégie de développement de thématiques, envisagez-vous de racheter des sites existants ?
Il existe effectivement la possibilité de racheter des sites,
mais actuellement, l'objectif consiste à se développer avec des partenaires et
en interne. Par exemple, nous allons développer un site sur la Bourse avec Les
Echos et un site sur le sport avec Eurosport. Il ne s'agit pas de racheter des
sites à des conditions prohibitives. Pour l'instant, la politique de rachat est
assez risquée.
Qui sont vos principaux concurrents sur Internet ?
La concurrence est celle des grands portails, type Voila,
Wanadoo ou Club-Internet. Notre objectif est d'être un portail de référence et
d'ouvrir l'accès pour mieux maîtriser la distribution et offrir des
possibilités de diffusion meilleures. Curieusement, les autres chaînes de
télévision ont pris un peu de retard.
Le portail ne risque-t-il pas de concurrencer la chaîne ?
S'il y a moins de téléspectateurs
devant leur écran, il faut qu'ils retrouvent TF1 ailleurs. Il s'agit d'une
offre complémentaire qui permet aussi à la chaîne de réfléchir à sa
modernisation.