Suppositions et réalité
Pour l'instant, ils sont “dans les starting-blocks”, selon l'expression de
l'un d'entre eux. Pour l'instant… et uniquement sur le plan de la distribution
hexagonale. Car, qu'il s'agisse des activités de messagerie, depuis longtemps,
des flux internationaux ou, plus récemment, de la logistique marketing direct
pour certains, les opérateurs postaux européens sont loin d'être inactifs sur
notre marché. En sera-t-il de même dans quelques mois ou, courtes, années ? On
ne peut que faire des suppositions car, hormis Adrexo dont les intentions sont
clairement affichées et déjà mises en pratique, les interlocuteurs rencontrés
pour notre Enquête sont restés particulièrement discrets sur leur stratégie
future en termes de distribution. Le contraire eut été pour le moins étonnant.
Tout comme il serait étonnant à terme de ne pas voir notre Poste française
concurrencée sur son propre marché par quelques-unes de ses consœurs, et en
particulier celles qui ont investi dans les services à valeur ajoutée. En tout
cas, ce qui ne relève plus du domaine de la supposition, c'est bien le vaste,
et inévitable, chantier de modernisation dans lequel s'est engagé l'opérateur
national. Qu'il s'agisse de son outil industriel ou de ses relations,
commerciales ou non, avec l'ensemble de ses partenaires. Et, compte tenu des
nouvelles orientations de La Poste, s'il est un secteur qui risque de
poursuivre une mutation largement entamée, c'est celui du routage. Sachant
qu'il recouvre déjà bien d'autres activités que celles qui lui ont donné son
nom “historique”. Visiblement, les acteurs les plus importants font preuve
d'anticipation et devraient tirer leur épingle du jeu. Mais qu'en sera-t-il de
ceux de moindre importance et aux reins moins solides ? La concentration, dont
on parle depuis des années, n'est sans doute pas près d'avoir atteint son point
final.