S'émanciper de la logique de catalogue
Finis les grappes de pop-up intrusifs, les bannières haut le cœur, les bandeaux trop chargés de couleurs, les pavés surinformés de contenus texte… Faire vivre sa boutique ne se résume pas à une surcharge d'éléments visuels ou sonores, sauvagement déballés sur des successions de pages sans fin. Animer son site, c'est avant tout une affaire de structure, d'organisation, et de créativité.
Je m'abonneDéfinir la stratégie des moyens
Les techniques et stratégies d'animation de boutiques sont innombrables, sans
cesse renouvelables.
Mais toutes ne sont pas pertinentes suivant les critères de positionnement, de
saisonnalité, les événements calendaires ou, plus simplement, les objectifs
à atteindre, qui peuvent aller de l'écoulement de stocks
à l'engrangement rapide
de fortes marges.
Avant d'improviser un défilé de haute couture sur un site de VPC
traditionnelle, au risque de frustrer sa clientèle habituelle, il convient
donc d'établir un cahier
des charges prenant en compte les déploiements technologiques et humains
nécessaires, et définissant les techniques d'animation de merchandising
compatibles avec la nature marchande
du site.
Adapter l'ossature du site
Souvent inspirés de la distribution traditionnelle, certains
ajustements merchandising sont facilement reproductibles en ligne : il s'agit
de têtes de gondoles, de mise en avant de produits, de hiérarchisation des
articles au sein du catalogue, d'insertion d'indicateurs visuels faisant office
de signalétique, etc.
Seul problème en ligne, toute initiative devant se traduire par une
fonctionnalité technologique, il sera parfois nécessaire d'envisager une
refonte totale de l'architecture du site. Car c'est sur une ossature capable de
les accueillir que pourront être greffées
les nouvelles fonctionnalités.
Soigner l'accessibilité
Faciliter l'accès à l'offre reste, on line comme off line, la règle numéro 1
pour retenir les clients dans le magasin. Dans le monde traditionnel, la
signalétique, les points d'information, les hôtesses d'accueil, les vendeurs
agissent comme autant d'aiguilleurs de l'espace marchand. En ligne, ce rôle est
rempli, entre autres, par un outil incontournable, le moteur de recherche. Son
utilité pour le visiteur sera proportionnelle à la pertinence et à
l'exhaustivité des réponses qu'il sera capable de fournir. Un bon paramétrage
du butineur est donc souhaitable : il consiste à indexer les articles du
catalogue sur des mots et expressions clés qui renvoient le client directement
aux rayons ou aux produits recherchés. Pourtant, sa mise en avant sur la home
page du site n'est pas une nécessité absolue, ce choix pouvant être arbitré en
fonction du positionnement du marchand et de sa politique commerciale. A titre
d'exemple, un discounter dont l'argument d'appel est le prix et dont
l'exhaustivité de l'offre est erratique, aura tout intérêt
à limiter les recherches trop ciblées ou trop approfondies sous peine de
décevoir le chaland en quelques requêtes inabouties. Inversement, un marchand à
l'offre très large et permanente devra relier le moindre article à sa famille
de produits d'appartenance. Ceci afin d'assurer une visibilité maximale sur
toute l'étendue du catalogue.
Scénariser l'achat, valoriser les produits
Il existe une kyrielle de combinaisons efficaces pour organiser un site
e-commerce, ses produits, ses univers et les rendre à la fois attractifs et
visibles. Mais, si l'organisation de la surface marchande peut s'inspirer,
encore une fois, des best practices du off line, elle
ne saurait s'en contenter
tant les technologies web permettent de varier à
l'envi les scénarios d'achat. A condition toutefois de ne pas brouiller la
lisibilité de l'offre. Pour cela, avant d'insérer le moindre événement, il
convient d'épurer au maximum la charte graphique. Ensuite, on pourra s'attaquer
aux problème d'organisation proprement dits, à la hiérarchisation des rayons,
au découpage par familles de produits, à la fluidité de circulation d'un
univers
à l'autre, etc. Sachant qu'au final, l'agencement idéal d'une boutique
e-commerce doit pouvoir répondre à l'état d'esprit du client au moment où il se
rend sur le site.
Organiser la boutique selon les besoins du client
Il conviendra d'organiser la boutique en se souciant avant tout des différents
besoins
dau client. Le déroulement
de l'offre pourra ensuite être orienté suivant des exigences spécifiques du
marchand, (nature de l'offre, gestion des stocks, marge des produits,
événement, etc.). En ce sens, le modèle de magasin à la Ikea où, typiquement,
le client doit forcément traverser tous les univers avant d'accéder à celui qui
a déterminé sa visite, est à bannir. En ligne, il convient d'offrir un même
niveau d'accès
à toutes les catégories de marchandises, en multipliant
les modes d'accès : onglets, menus déroulants, liens cliquables visuels ou
textuels, menus contextuels, etc.
Multiplier les fonctionnalités innovantes
Moteur de comparaison,
rubrique d'aide, fiche
de visualisation, zoom, commande express, historiques d'achat, avis
des consommateurs, top
des ventes, info bulles, bannières, bandeaux et barres de navigation, agents
virtuels… Les fonctionnalités d'aide à l'exploration du site sont légion. Ne
pas négliger ces gooddies est vital pour s'assurer la satisfaction client,
déclencher l'acte d'achat tout en enrichissant l'expérience marchande du
chaland. Un bon mix de fonctionnalités souvent perçues comme des services
offerts par le site contribue à forger l'empathie du client envers l'enseigne
et, accessoirement, à compenser l'absence d'humain, faiblesse du on line.
Optimiser le merchandising
Les fonctionnalités d'agrément, aussi utiles et astucieuses soient-elles, ne
suffiront pas, à elles seules, à doper les ventes. Interviennent alors d'autres
leviers :
la valorisation et la scénarisation des produits doivent être soignées en
permanence afin de générer des répercussions significatives sur les taux de
transformation.
D'où l'intérêt de miser sur des visuels de qualité au rendu impeccable en
évitant les présentations trop chargées. Autre point important : adapter la
présentation de l'espace marchand aux différents profils de clientèle.
Plusieurs solutions existent. On peut analyser le tracking comportemental des
visiteurs, mais aussi doter sa plate-forme d'outils de personnalisation
réglables par l'internaute ou de fonctionnalités formalisant ce qui se passe
d'ordinaire dans la tête d'un vendeur en magasin.
Préférer l'animation par les services à la promotion
Recourir de façon systématique à l'argument du prix
et à la promotion en guise d'animation marchande constitue, à très court terme,
un piège à éviter.
Pour générer des retours sur le long terme, mieux vaut miser sur les techniques
de cross et up selling, les services à valeur ajoutée,
la créativité. En alternative aux campagnes de prix cassés, opter pour les
techniques éprouvées
de l'animation en circuit traditionnel, la plupart de ces solutions étant
facilement transposables sur Internet.
C'est le cas des corners marchands ou “Shop-in-Shop”. Très appréciés
des internautes comme
des marchands, ces espaces vedettes au sein du magasin permettent de créer
l'événement autour d'une marque ou d'un produit précis, de recréer un univers
existant ailleurs, etc.
Au palmarès des grands classiques du on line, citons également les ventes flash
qui facilitent les opérations de cross selling, les jeux
en ligne, les enchères à l'endroit ou inversées, toujours ludiques car elles
tiennent en haleine les participants. Plus innovants, les Flag Ships sont des
espaces ou boutiques proposant des activités
qui permettent de mettre
en scène la marque hors contexte commercial.