Récompenses : bien huiler la mécanique
Cadeaux, bons de réduction, bons d'achat, cash-back, services, privilèges… les récompenses du consommateur fidèle sont légion. Mais, les programmes étant trop souvent identiques, il faut maintenant faire preuve d'imagination.
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Deux types de récompenses sont généralement attribués aux membres des
programmes de fidélité : des avantages d'ordre monétaire et d'autres d'ordre
relationnel. Ceux-ci sont le plus souvent matérialisés par des points (qui
peuvent prendre une appellation spécifique selon le type de programmes : des
S'Miles, des Maximiles…). L'ouvrage Le marketing direct multicanal (Editions
Dunod), co-écrit par Yan Clayessen, Anthony Deydier et Yves Riquet, recense
quatre possibilités d'échange de ces points : contre des cadeaux (le plus
souvent présentés dans un catalogue), contre des bons d'achat, contre des
réductions à valoir chez des partenaires ou contre des services. Attention
néanmoins à la valeur perçue de la récompense, conseillent les auteurs : “Une
valeur insuffisante peut avoir une faible attractivité pour le consommateur et
donc affaiblir la valeur globale du programme. Inversement, une valeur perçue
trop importante et surtout une valeur réelle trop importante peuvent alourdir
les coûts. L'idéal est donc de proposer aux clients des récompenses ayant une
valeur perçue la plus élevée possible avec un coût le plus faible possible.”
Certains, comme Fideliplus, ont choisi une autre option : la société base son
programme de fidélisation, Fidelipoints, sur une récompense en points épargne.
Un parti pris qui s'appuie sur une étude commandée par cette filiale du groupe
Dexia à HEC Junior Conseil, selon laquelle 96 % des consommateurs souhaitent
être récompensés avec de l'argent (cash-back, ticket-cash, réductions,
promotions) plutôt que du service (accès aux caisses…) ou des points
permettant de choisir dans un catalogue cadeaux. Avec son programme Fidelishop
déployé sur le Net, Fideliplus a déjà convaincu 15 000 membres.
Miser sur les partenariats
« Il faut créer un programme
où le consommateur gagne des cadeaux au moins une fois, voire deux fois par an.
Sinon, le concepteur du programme doit enrichir son contenu par des
partenariats », estime Catherine Livernet, directeur commercial fidélisation
chez LaSer. De plus en plus, en dehors des mécaniques de récompense
traditionnelles, les marques cherchent à offrir d'autres avantages ou
services, comme des partenariats particuliers. Dans le cadre de son nouveau
programme, Monoprix, par exemple, mise sur son image de proximité et propose
des réductions chez les commerçants de quartier. « La plupart, voire tous les
programmes de fidélité sont restés généraux et s'appliquent de manière
uniforme à l'ensemble des clients », estime Henri Kaufman, président d'EHS
BrannCommunider. Il plaide pour des stratégies de récompenses davantage liées
au comportement du client et pour des programmes bien différenciés en
fonction de la nature des clients (B to C et B to B). Son souhait : que la
marque prenne l'initiative de proposer des choses étonnantes, qu'elle lui
rende service, et même qu'elle lui donne des cadeaux qu'il souhaitait
inconsciemment recevoir…