Quand le mobile et les réseaux sociaux défient le PC et l'E-Mail
Vie et mort du PC
Dire que les PC vont disparaître est un peu rapide mais il est vrai qu'ils ont déjà subi une cure d'amaigrissement avec le netbook, le tablet PC et bientôt l'iPad Leur vocation première, le surf, le jeu et le multimédia, fonctionne sur des modes de consommation immédiate. De son côté, le mobile prend de l'embonpoint et développe des fonctions identiques au PC, le téléphone en plus. Alors même qu'on téléphone de plus en plus depuis son PC, à la maison, avec Skype qui représente 8 % des communications internationales
Environ 1 milliard de personnes ont la 3G et 3 milliards disposeront dans cinq ans de l'Internet mobile. Pour un accès plus rapide et une facture moins lourde sur iPhone, les utilisateurs sont plus souvent en wi-fi Aujourd'hui, la convergence PC-mobile est aboutie : déjà 150 000 applications sont disponibles sur iPhone et iTouch Souvent, le jouet de papa est utilisé par les enfants ; c'est pourquoi ses ventes dépassent les ventes cumulées de Nintendo DS et de Sony PSP, pourtant best-sellers de la console de jeu portable, 18 mois après leurs lancements.
E-mail et réseaux sociaux
Depuis plus de dix ans, l'e-mail est au coeur de la vie personnelle et professionnelle. Publicité plus ou moins affinitaire, newsletters ou simples échanges transitent par le mail qui a déjà remplacé le courrier de gestion, la carte postale et de voeux. Pourtant, ses travers en insupportent plus d'un. Est donc apparu un vocabulaire tendance «green», adapté au mail : «faire le ménage», «trier» ou «poubelliser», pour tenter de lutter contre les boîtes de réception remplies à plus de 50 % de spams. De plus, l'archivage systématique des mails «au cas où» crée un encombrement supplémentaire et traiter ses mails après des congés relève de l'impossible La réalité est que le mail est devenu un outil de communication instantanée, laquelle est largement favorisée par les mobiles BlackBerry ou iPhone.
Il y a peu, l'idéal dans l'instantané était MSN mais f n d'année 2009, le temps passé sur MSN était dix fois moins élevé qu'en 2006 En revanche, 10 % du temps total passé sur Internet est aujourd'hui consacré à YouTube et Facebook, contre 0 % il y a trois ans et en parallèle, celui passé sur Yahoo ! a bondi de 6 % à 3 %. Les réseaux sociaux permettent de communiquer de manière plus directe et conviviale qu'avec l'e-mail Qu'ils relèvent de la sphère professionnelle (LinkedIn, Viadeo) ou privée (Facebook, Orkut, MySpace), ils offrent des fonctionnalités d'e-mail, de messagerie instantanée et des gadgets. Quasiment inconnus il y a cinq ans, LinkedIn est aujourd'hui utilisé par 80 % des chasseurs de tête et Facebook vient de dépasser les 400 millions d'utilisateurs, contre 150 millions il y a un an.
Cumulant social et messagerie instantanée et donc encore plus efficaces, les Twitter ou autre Yammer permettent de communiquer de manière synthétique et immédiate avec un environnement proche, qu'il soit dans la chambre d'à côté ou à l'autre bout du monde La génération Y, les 18-25 ans d'il y a cinq ans, maintenant dans le monde professionnel, est exigeante et attend de meilleurs moyens de communication dans l'entreprise Elle communique à 80 % sur Twitter via mobile, considère l'e-mail comme dépassé et certaines universités comme celle de Boston ont même arrêté de donner des adresses e-mail aux nouveaux entrants.
Un simple effet de mode ?
La génération Z - les suivants, encore plus déroutants - qui piaffe d'impatience en lorgnant sur l'iPad, va certainement créer de nouveaux usages. Chaque jour sur Facebook, 1,5 million de nouveaux objets, photos, histoires, avis, commentaires, liens sont créés. Parmi les 200 millions de blogs, un tiers des blogueurs postent des opinions sur les marques et les produits et un quart des résultats de recherche sur les principales marques proviennent des clients. Aussi, dans un futur proche, nous trouverons informations et produits via des moteurs affinitaires sur les réseaux sociaux qui sauront ce que j'achète, ce que j'aime ou pas La communication sociale n'est donc pas une mode mais un changement fondamental dans la façon de communiquer, une révolution des usages, à moindre coût, avec une plus grande instantanéité, une personnalisation totale et de nouveaux modèles de business, et sans aucune retenue. Etes-vous prêts ?
3 questions à Olivier Coppet, administrateur du SNCD, sur l'avenir de la DATA
Pourquoi la data est-elle aujourd'hui au coeur du débat ?
La data est en pleine révolution. Dans un sens, la banalisation de son usage est une ferté. Nous avons découvert ces méthodes d'analyses de données à l'université dans les années soixante/soixante-dix et depuis, nous les avons pratiquées, conseillées ou enseignées, contribuant ainsi à leur développement. La percée de ces techniques d'analyses multidimensionnelles a été favorisée par la découverte d'algorithmes accessibles grâce à la puissance nouvelle des ordinateurs. Mais la principale évolution est due à une approche originale de la statistique mettant en cause les modèles et les lois de probabilité pour les remplacer par une approche pragmatique permettant de «voir», d'analyser et de comprendre ces données. La guerre était déclarée entre les statisticiens analyseurs de données avec un minimum d ' a priori et les économètres, friands de modèles issus de diverses idéologies. C'est ici que se situe le débat.
Pourquoi est-il important de la maîtriser ?
L'accroissement exponentiel des données numérisées, via le Web et les mobiles, ainsi que l'amélioration des performances informatiques ont fait le succès de nouvelles méthodes telles que le mining ou les analytics. Mais les data sont victimes de leur succès. Elles ont été «récupérées» et mises en boîte par les grands vendeurs de logiciels ou de services qui livrent quasi-clés en main les résultats et les analyses standard toutes faites. Entre-temps, l'analyste a perdu la possibilité de «voir» ces données avec intelligence et créativité. Connaissez-vous réellement les parcours web de vos acheteurs et non-acheteurs ? Combien de vos visiteurs sont des chasseurs de primes ? 2 % ? 80 % ? Selon le cas, le ROI de votre stratégie internet ne sera pas le même.
Alors, quel avenir pour la data ?
Deux facteurs comptent : le premier est de savoir si nous, professionnels, pourrons lutter contre les grands marchands d'informatique qui gardent pour eux des informations qui nous appartiennent et dont ils se serviront pour faire notre métier. Le deuxième est d'ordre moral ou politique : le formidable développement du mining tient à l'accroissement des données disponibles sur chaque personne. Beaucoup l'acceptent parce qu'elles ne le savent pas (cela est en train de changer), d'autres parce que les termes de l 'échange «Tu as des données sur moi/Je reçois des informations ou des services gratuitement» leur va bien, d'autres, par contre, souhaitent l'interdire La confrontation est ouverte et son issue dépendra beaucoup de l'organisation future de notre métier. Dans tous les cas, IBM n'avait pas vu venir Microsoft et Microsoft n'a pas vu venir Gooqle La vraie question est : «Qui Google ne voit-il pas venir ?»