Protection du consommateur : de nouvelles règles
Après l'adoption, en juin 2004, de la Loi pour la confiance dans l'économie numérique encadrant la promotion électronique, le législateur a adopté, en janvier dernier, un nouveau texte de loi tendant à renforcer la confiance et la protection du consommateur.
Je m'abonneUn principe : informer
Les premières règles concernent la poursuite
des contrats à durée indéterminée. Les juristes devront les connaître, mais
également les responsables produits, puisque leur politique commerciale va se
trouver sensiblement modifiée.
Désormais, avant chaque échéance contractuelle, ils devront s'assurer que leurs
clients souhaitent poursuivre leur contrat. En effet, de très nombreux accords
s'entendent de contrats à durée indéterminée dans lesquels sont insérées des
clauses de reconduction tacite. Qu'il s'agisse de contrats de téléphonie,
d'assurance, de mutuelle
ou bien encore de séries ouverte, nombreuses
sont les entreprises de vente à distance ayant adopté ce mode contractuel. Un
mode très souple, puisqu'après l'accord initial du consommateur sur un contrat,
cet accord se poursuit habituellement jusqu'à ce qu'il le dénonce.
Une information encadrée
Désormais des règles de forme s'appliquent pour la reconduction de
ces contrats. Les prestataires de services devront informer le consommateur par
écrit, au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme de la
période autorisant le rejet de la reconduction. A défaut d'information dans ces
délais, le consommateur pourra alors mettre un terme gratuitement à ce contrat,
à tout moment, à compter de la date de reconduction. Des remboursements
pourront devoir être effectués et ce, notamment dans le cadre où des avances
auraient été effectuées. Ces règles s'appliquent quels que soient les secteurs.
Une information particulière
Dans le domaine assurantiel, l'information préalable, lors de la renégociation
des contrats, concerne non seulement les contrats à tacite reconduction conclus
avec des consommateurs, mais également ceux avec des personnes physiques en
dehors de leur activité professionnelle.
Lles modalités d'information sont également spécifiques : la pratique, d'ores
et déjà retenue par plusieurs assureurs qui informaient leurs assurés de la
possibilité de résilier le contrat, devient la règle.
La date limite d'exercice par l'assuré du droit à dénonciation du contrat doit
obligatoirement être rappelée avec chaque avis d'échéance annuel de primes ou
de cotisations. Toutefois, lorsque cet avis est adressé moins de quinze jours
avant ou après cette date, l'assuré est informé qu'il dispose d'un délai de
vingt jours suivant la date d'envoi de cet avis pour dénoncer la reconduction
du contrat.
A défaut d'information, l'assuré peut mettre un terme au contrat sans aucune
pénalité, à tout moment, en envoyant une lettre recommandée
à l'assureur. Un particularisme concerne aussi le paiement de la partie de la
prime ou de la cotisation, puisque l'assuré reste tenu de la payer pendant la
période au cours de laquelle le risque a couru, période calculée jusqu'à la
date d'effet de la résiliation. A défaut, là encore, un remboursement est
prévu. Une règle similaire existe, pour certaines mutuelles, où l'article L.
221-10-1 du Code de
la mutualité, similaire au Code des assurances, encadre les adhésions à tacite
reconduction relatives à des opérations individuelles à caractère non
professionnel. Enfin, en ce qui concerne les opérations collectives à adhésion
facultative, les modalités liées à la dénonciation de tels contrats à tacite
reconduction sont strictement encadrées.
Un texte de loi déjà applicable
Quel que soit le secteur, tout acteur du marketing direct doit
désormais connaître ces règles, puisque ce nouveau texte de loi, s'il entre en
vigueur dans six mois, s'applique d'ores et déjà aux contrats en cours et à
leur reconduction.
Mettre en place des procédures informatiques
aux fins d'identifier les dates de renouvellement des contrats, modifier ses
offres contractuelles
et définir les modalités d'information lors des reconductions… devraient être
dès lors les principaux axes de réflexion de l'ensemble des acteurs du
marketing direct en ce début d'année.