Premiers pas du laboratoire pour le commerce
Réunissant des laboratoires de recherche, des entreprises de la grande distribution, de la VAD ainsi que des prestataires de l'informatique et du MD, le pôle de compétitivité “Industries du commerce” va investir 75 millions d'euros dans des solutions du futur.
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Accompagné par une
trentaine d'enseignes de
la grande distribution et
de la vente à distance, dont
La Redoute et 3 Suisses International, ce pôle devient opérationnel. Comme pour
les 66 autres entités labellisées en juillet 2005 par le Comité
interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (CIADT), sa
mission consiste à accroître la synergie entre le monde
de l'entreprise et celui
des laboratoires en vue
de développer l'innovation
au profit de la compétitivité française.
Un pôle unique en son genre
Le 8 mars dernier, il présentait à la presse ses premières actions lors d'une conférence organisée à Marcq-en-Barœul, près de Lille. C'est le seul à être porté par des entreprises du secteur tertiaire. C'est également un pôle unique en son genre par les emplois qu'il représente. Dans la région, les enseignes de la grande distribution et de la vente à distance totalisent, en effet, 45 000 emplois directs. Environ 12 % de la valeur ajoutée des 100 milliards d'euros dégagés par les industries de commerce en France est produite à partir du Nord-Pas-de-Calais. Plus de la moitié de l'emploi VAD national est localisé sur ce territoire. Fort de cette représentativité, le pôle s'est fixé comme objectif pour les dix années à venir de faire de la métropole lilloise une capitale marchande internationale. Il s'engage également à tout mettre en œuvre pour devenir un laboratoire mondialement reconnu où sera inventé et expérimenté le commerce du futur. Ceci afin de maintenir dans la région les centres de décision et y compter un grand nombre d'entreprises leaders sur tous les grands marchés de consommation dans le monde. L'enjeu est de taille. Il s'agit d'assurer le développement d'un secteur générateur d'emplois qui pourrait être menacé, à terme, par la concurrence étrangère. Le pôle estime à 75 millions d'euros le montant à investir dans les six années à venir pour mener à bien les programmes de coopération, les activités de recherches et les transferts de technologies nécessaires.
Première coopération
Parce qu'ils évoluent dans un milieu concurrentiel acharné, les dirigeants des entreprises de ce secteur n'avaient pas l'habitude de travailler ensemble. De même, ils collaboraient peu avec les laboratoires de recherche. Contrairement aux autres pôles de compétitivité qui réunissent des acteurs ayant déjà plusieurs années de coopération derrière eux, celui-ci part de zéro. Que le pôle ait confié sa présidence à Arnaud Mulliez, le président d'Auchan France, et sa vice-présidence à Hervé Baussart, le président de l'Université des Sciences et Technologies de Lille 1, montre bien sa volonté de créer et d'intensifier les liens entre ces deux mondes. La création d'une plate-forme de transfert des technologies s'inscrit dans ce même objectif. Son animateur, Didier Lieven, a passé une grande partie de sa carrière dans la société Redcats en qualité de responsable des technologies avancées avant d'intervenir comme consultant en e-commerce. Cette plate-forme a pour mission d'accompagner les projets de R&D qui devraient voir le jour dans les prochains mois. Quatre axes de recherche ont été identifiés. Ils ont trait à l'optimisation de la chaîne logistique, au développement de la relation-client, à la gestion et au traitement de l'information ainsi qu'au développement des e-services.
Seize projets identifiés
Des ateliers se sont tenus les 2 et 3 mars derniers autour de ces quatre thèmes afin de travailler à la définition des projets. Y ont participé une centaine de personnes issues d'une soixantaine d'entreprises et de laboratoires. « Nous avons identifié seize projets qui seront menés en collaboration avec des laboratoires de recherche et des entreprises », a précisé Didier Lieven. Le pôle présentera bientôt une liste précise des projets qu'il engagera concrètement pour une labellisation auprès du CIADT.