Multi, tout est multi
Tout est mini dans notre vie. C'était en 1966. Près de quarante ans plus
tard, l'univers de la vente et du marketing pourrait aisément s'approprier les
paroles de l'impérissable chanson de Jacques Dutronc, “Mini, mini, mini”.
A un détail près. En remplaçant simplement “mini” par “multi”. Multicanal,
multimédia, multicontact, multidimensionnel, multifonction… Le multi est
partout. On a même vu le “multi CRM”, entre autres jolis néologismes techno.
Plus qu'un jeu avec des mots, cette omniprésence est la traduction de
changements profonds. A la fois au niveau des comportements des clients, qu'ils
soient “grand public” ou professionnels, et au niveau des stratégies marketing
et commerciales, sans parler des propriétés liées aux produits mêmes. D'un
côté, pouvoir acheter où l'on veut, quand on veut, et surtout pas à n'importe
quel prix, est devenu une attente, presque basique, des consommateurs, sans
grande distinction de classe sociale. De l'autre, qui pourrait imaginer
aujourd'hui une campagne de communication digne de ce nom sans un volet on
line, quelle que soit sa forme ? Quelle entreprise ne se pose pas la question
de la diversification, ou d'une nouvelle répartition, de ses canaux de
commercialisation ? Même le luxe, bastion de la distribution - physique -
spécialisée s'il en est, n'y a pas échappé. LVMH n'a-t-il pas annoncé fin
septembre l'ouverture d'un site marchand ? Acheter un sac Vuitton (neuf)
sur Internet : qui l'eût cru, il y a encore peu d'années? Et, on le sait, des
(r)évolutions sont encore à venir. Mais, si le multi est partout, a-t-on déjà
bien appréhendé son impact sur l'organisation même des entreprises?? Sur
les enjeux, les structures, les outils, les hommes… à mettre en place?
Un chantier, “multifacette”, loin d'être terminé.