Média courrier : le véhicule indispensable de la relation client
Le courrier publicitaire est-il lu et quelle est son efficacité ? Pour tenter de le savoir, La Poste et Médiapost ont demandé à TNS Sofres de réaliser une étude sur ce sujet. Elle semble prouver que les Français apprécient ce média. Même s'ils se méfient de certains de ses procédés.
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Réalisée sous la forme d'un questionnaire adressé à un échantillon de 2 565
individus, cette étude a été menée courant 2002. Elle portait sur le
comportement et les perceptions des Français face au courrier sous toutes ses
formes : adressé, non adressé et asilage. En ce qui concerne la publicité
adressée, la réaction des Français est quasiment unanime : ils la lisent à 95
%. Mieux, 66 % la conservent et 86 % de ceux qui l'ont lue vont la relire.
Parmi les individus qui lisent ou parcourent ces mailings, on remarque que 89 %
les lisent parce que c'est un produit ou un service pour lequel ils ont demandé
des informations ; parce qu'ils ont le projet de l'acheter, à 86 %, parce que
le mailing provient d'un magasin dont ils sont clients, à 83 % ou qui est
proche de chez eux, à 72 %. Première constatation, le courrier adressé fidélise
quand il cible le local. On constate que 40 % des sondés ne lisent pas
attentivement ou pas du tout un mailing pour un produit ou un service pour
lequel ils reçoivent de l'information régulièrement. Et, si le courrier
provient d'un magasin dont ils ne sont pas clients, ils ne le lisent pas ou pas
attentivement à 68 %.
Média impliquant
Le mailing
adressé est bien un média de proximité. Si on le compare avec la presse payante
et la télévision, la cause semble entendue : 71 % des individus se sentent
personnellement concernés par une publicité adressée, contre 8 % pour la presse
payante et la télévision ; et 47 % trouvent qu'elle rend l'entreprise plus
proche, un sentiment qui n'est partagé que par 11 % des individus lorsqu'il
s'agit de la télévision. Un média fiable également : 50 % lui font confiance
contre 25 % pour la publicité télévisée. Un média impliquant encore, 48 % des
personnes interrogées ont envie de répondre ou de demander davantage
d'informations suite à un mailing et 46 % ont envie de commander un produit à
distance. Ils ne sont que 15 % à avoir la même réaction avec Internet, et 11 %
avec la télévision, en matière de couplage, 60 % des répondants estiment que
coupler une publicité télévisée avec un mailing suscite plus d'intérêt, 54 %
pensant la même chose d'un encart presse. En revanche, ils ne sont que 26 % à
affirmer que le couplage des publicités avec Internet a davantage d'intérêt ;
les internautes, cependant, y sont plus sensibles, à 39 %.
Offres concrètes
L'adressé suscite l'achat. Pour preuve, suite à la
réception d'un mailing au cours des trois derniers mois, 57 % des personnes
interrogées déclarent qu'elles ont effectué au moins un achat dans un magasin
habituel, et 49 % passé une commande auprès d'un vépéciste. Il permet aussi de
recruter : 31 % ont effectué au moins un achat dans un magasin non habituel.
Pour qu'ils achètent, les lecteurs aiment bien recevoir des offres concrètes.
Mais pas n'importe lesquelles. Ils sont 84 % à plébisciter les réductions de
prix, les bons de réduction, les soldes, 77 % à aimer les échantillons et 76 %
les catalogues. En revanche, les créatifs seront déçus : un message original,
amusant ne recueille les faveurs que de 50 % des sondés. Même punition pour les
courriers comportant une invitation, 52 % n'en voient pas l'intérêt. Quant aux
concours, jeux et loteries, ils ne font plus recette : 61 % les rejettent.
Enfin, pour augmenter le taux de réponse, rien de mieux que l'enveloppe T. Pour
les demandes d'informations, elle est le moyen de réponse préféré des Français,
à 48 %, contre 22 % pour le Numéro Vert. Pour passer une commande, 39 % la
préfèrent contre 24 % au Numéro Vert.
Proximité
Souvent décriée, la publicité non adressée séduirait-elle aussi les Français ?
Il le semble, puisque l'étude montre que 88 % lisent ou parcourent les Isa, 69
% les trient et 19 % lisent tout systématiquement. Et, logiquement, 73 % des
personnes qui les lisent conservent celles contenant des bons de réduction. Et
seulement 2 % les jettent sans même lire les catalogues, et 3 % les
échantillons. Situation moins favorable pour les journaux gratuits : 49 % sont
jetés après avoir été lus, 13 % sans avoir été lus. Pour les prospectus
d'hypers ou de supermarchés, 51 % sont jetés après lecture, 9 % sans avoir été
lus. Si 62 % de ceux qui ont conservé un prospectus vont le relire, 88 % lisent
attentivement ceux qui concernent un produit ou un service qu'ils veulent
acheter. Preuve qu'un bon ciblage est également nécessaire. Car, média de
proximité, l'Isa est lu attentivement par 66 % des répondants lorsqu'il
provient d'un point de vente ou d'une entreprise proche de chez eux et, à 76 %
lorsqu'il s'agit d'un magasin dont ils sont clients. Comme pour l'adressé, les
Français apprécient les accélérateurs de retour. 82 % préfèrent les offres de
réduction, 74 % les échantillons et 70 % un catalogue. Les créatifs sont encore
à la peine, un message original ou amusant ne séduit que 44 % des personnes.
Une invitation n'en motive que 44 %, et un cadeau 36 %. Reste que le but d'une
publicité, c'est de vendre. Et l'Isa s'en sort bien. Suite à la réception d'un
tel courrier au cours des trois derniers mois, 64 % des sondés ont effectué au
moins un achat dans un magasin, 60 % dans un magasin habituel et 36 % dans un
magasin où ils n'ont pas l'habitude d'aller. Et quand il s'agit de se rendre
dans le magasin dont la publicité parle, 31 % des Français plébiscitent le non
adressé, contre 16 % la presse gratuite. Pour découvrir un nouveau produit ou
service, la télévision remporte les suffrages, contre 22 % à l'Isa. Enfin, pour
essayer ou acheter un produit ou un service, ils font confiance à 39 % à la
télévision, et à 19 % au non-adressé. les secteurs concernés par l'Isa sont
respectivement la vie locale à 76 % ; l'alimentation en grande surface à 69 %,
l'habillement et le jardinage à 65 %. Moutons noirs des secteurs, l'immobilier
avec seulement 35 % de votes favorables, les banques à 33 %, les produits et
services pour enfants pour 31 % des cas et enfin les assurances à 30 %. Ces
secteurs susciteraient-ils la méfiance ?
Lecteurs pas dupes
L'étude portait également sur l'asilage : un bulletin ou
d'un document joint à un courrier de gestion. Bingo, les gens apprécient. 92 %
des répondants lisent ou parcourent les documents joints, 72 % déclarent les
relire. 94 % jugent utile de recevoir des informations sur les autres produits
ou service que propose l'entreprise concernée et 85 % qui lisent ou parcourent
l'asilage sont intéressés par une vision plus précise de l'activité de
l'entreprise qui leur écrit tous les mois. A 60 %, ils aiment lire des
informations qui changent des contenus des courriers de gestion habituels.
Cependant, ils ne sont pas tous dupes du procédé : 45 % pensent que c'est un
moyen pour dépenser plus. Et 42 % trouvent que l'asilage parle de produits ou
de services qui ne les intéressent pas. Pour peu qu'on parle intelligemment à
ses consommateurs et que l'on cible bien sa communication, le média courrier
reste et pour longtemps, un outil de conquête et surtout de fidélisation
incontournable. Particulièrement pour les communications locales.