Marketing client : encore complexe à mettre en œuvre
Plus de la moitié des entreprises interrogées par Valoris, dans le cadre de
son étude “Le Marketing Client dans l'entre-prise”, réalisée en partenariat
avec Marketing Magazine*, se déclarent aujourd'hui insatisfaites des
performances actuelles des différents leviers qu'elles ont mis en place pour
gérer leur marketing client et constatent un certain nombre de
dysfonctionnements. Au-delà de l'introduction de la notion même de vision
client, plus de 70 % d'entre elles ressentent des besoins d'optimisation qui
concernent en priorité la connaissance client, le dispositif d'interaction,
mais aussi ce que le cabinet de conseil nomme “l'outillage”, c'est-à-dire
l'ensemble des moyens. Parmi les causes de cette situation, on peut constater
la sous-représentation des directions "orientées client" au sein des
entreprises, par rapport à celles relevant du marketing “classique”. Une
traduction, entre autres, d'une focalisation sur des problématiques produits,
qui reste encore dominante, sinon “excessive”, par rapport aux problématiques
client. Autre raison : les organisations en “silos d'expertise”, qui ne
favorisent guère les synergies. Des organisations qui expliquent, en grande
partie, les lacunes relevées par l'étude au niveau de la connaissance client :
absence de certains types de données (attentes, besoins et attitudes des
clients et informations économiques), multiplicité des acteurs concernés,
dispositif de collecte incomplet et absence d'un référentiel unique.
L'utilisation partagée des données constituant, par ailleurs, l'un des points
majeurs d'insatisfaction. Quant à l'exploitation de ces données, si elle
fonctionne bien sur le plan opérationnel (ciblage, politique commerciale…), il
n'en est pas de même sur le plan stratégique, en termes de segmentation, de
gestion de la performance client, de l'innovation…
Des approches multicanal mal maîtrisées
En ce qui concerne le dispositif
d'interaction client, il apparaît que les réseaux physiques (vendeurs,
distributeurs) restent le fer de lance de l'activité commerciale et que les
réseaux “électroniques” (Internet, centres d'appels) sont davantage considérés
comme des outils de gestion des relations avec les clients existants. D'une
manière générale, les approches multicanal sont considérées comme étant encore
mal maîtrisées. Amélioration de l'intégration avec la base de connaissances,
amélioration du pilotage opérationnel des canaux et intégration des canaux
entre eux constituent des priorités. Le tableau de synthèse concernant
“l'outillage” du marketing client montre que les différents applicatifs, aussi
bien pour le front et le back-offices, sont principalement en cours de
déploiement. Si l'ensemble des éléments sont majoritairement là, de fortes
évolutions sont encore à venir, notamment au niveau du dispositif de gestion
multicanal, du référentiel client... pour le front, et de l'intégration back
end - front end, et de la base de connaissances pour le back-office.
Interrogées sur les forces et les faiblesses du marketing client, les
entreprises rangent dans la première catégorie une meilleure organisation
marketing-vente, une capacité à se différencier et une dynamisation de la
performance commerciale et, essentiellement, dans la seconde sa complexité de
mise en œuvre. Quant à l'impact constaté par son introduction, il ressort comme
élevé au niveau des processus marketing-vente, de la vision des enjeux
marchés/clients et de l'outillage des fonctions marketing-vente. En revanche,
c'est au niveau du renforcement des marques et de celui des promesses délivrées
qu'il est le moins élevé. Une situation que Valoris ne manque pas de considérer
comme “paradoxale”, puisque le “marketing” client n'aurait encore que peu
d'effets sur deux dimensions clés du marketing même, et donc de l'avantage
compétitif des entreprises.