Marché intérieur des services : peut mieux faire
Faire de l'Union européenne "l'économie de la connaissance la plus
compétitive et la plus dynamique du monde" à l'horizon 2010, c'est le programme
qu'avait adopté le Conseil européen de Lisbonne en mai 2000. Avec une stratégie
organisée en deux phases. La première consistant en un inventaire aussi complet
que possible des frontières subsistant dans le Marché intérieur des services.
La Commission Européenne a publié un rapport le 30 juillet dernier. Ses
conclusions, approuvées, par la Fedma (Federation of European Direct
Marketing), qui "partage le désappointement de la Commission" sont...
contrastées. Côté protection des consommateurs, "la disparité entre les règles
nationales, en particulier dans le domaine des pratiques de commercialisation,
donne lieu à des distorsions de concurrence importantes". Difficultés liées à
la divergence des réglementations nationales, complexité de certaines
situations transfrontalières : dans tous les cas, le résultat est le même.
Consommateurs et entreprises n'ont pas intérêt à utiliser des services
provenant d'autres Etats membres. Les entreprises voudraient considérer le
Marché intérieur comme un seul marché, mais elles sont tenues de se conformer à
quinze régimes fiscaux différents. En matière de communications commerciales,
des professions ou même des secteurs d'activité sont interdits de publicité.
Dans certains pays, le démarchage téléphonique de services financiers n'est
autorisé que si le démarcheur a obtenu un accord préalable du client. Il est
même parfois interdit, même si les personnes en sont préalablement informées
par écrit.
L'arrangement
L'impression générale est que
le Marché intérieur est vu comme un espace risqué. Amenant deux types de
stratégies. Celle de "l'arrangement" : le prestataire préférant trouver un
"arrangement" avec les autorités nationales ou des opérateurs locaux,
pérennisant ainsi les frontières juridiques. Le prestataire, ayant trouvé une
solution, n'a aucun intérêt à ce que les frontières en cause disparaissent.
Plus grave encore, avec la stratégie du "marché noir", le prestataire
fournissant le service sans se soucier de sa légalité. Ce qui entraîne un
manque à gagner pour tous les acteurs. Le destinataire et le prestataire de
services qui risque de fortes sanctions. De plus, ce dernier doit rester peu
visible et ne peut pas promouvoir ses activités. Les autorités publiques,
enfin, privées de recettes fiscales. La Commission, après ce constat peu
optimiste, suggère pour la seconde étape de cette stratégie pour le Marché
intérieur, que des actions de nature législatives soient envisagées, actions
"dont la portée et le contenu nécessitent des analyses supplémentaires". Ce
n'est qu'un début...