Les vertus de l'externalisation
La sous-traitance n'est plus un sujet de discussion mais une méthode adoptée par un nombre de plus en plus grand d'annonceurs. Cependant, lorsque l'on externalise les activités de mailing, cela fait apparaître de nouveaux problèmes liés surtout à la communication avec l'annonceur.
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La production et aussi la gestion de la vague des retours sont les deux
activités que l'on externalise le plus souvent et le plus massivement. Est-ce à
dire qu'elles sont plus faciles à sous-traiter que les autres ? Pas tout à
fait. Lors d'une campagne externalisée, il est important de garder une relation
étroite avec l'annonceur. Mais, quand il s'agit d'une structure elle-même
décentralisée, la communication, la validation des BAT peut devenir laborieuse.
L'externalisation devient pénible... pour le sous-traitant. Il existe pourtant
des solutions pour garder ouvert le canal de communication. Gérard Carton a
réalisé pour le compte d'AG2R, une caisse sociale qui développe aussi une
activité de tourisme, une opération de diffusion de catalogue. A cette
occasion, une interface de gestion distante à été mise en place sur le site
extranet de l'imprimeur. Cette interface offrait à chacune des vingt agences du
réseau Primatour la possibilité de choisir les attributs du mailing suivant sa
cible propre. Les agences pouvaient sélectionner les cibles souhaitées dans
différents fichiers d'adresses, leur associer le texte du courrier, piocher
dans une bibliothèque de fonds de page. Après visualisation du mailing sur
l'écran, on pouvait lancer l'opération de fabrication à distance. « Cette
gestion à distance a offert à chaque agence la possibilité de présenter le
courrier selon la cible choisie et nous a aussi fait gagner beaucoup de temps
en réduisant le cycle des validations et des transmissions », estime Philippe
de Montlivault, directeur général de GCM2D, du groupe Gérard Carton.
L'externalisation implique aussi une grande confiance de l'annonceur envers son
prestataire. Canal + vient de donner l'exemple en laissant au producteur,
Arvato Services en l'occurrence, le soin de gérer l'attribution des numéros de
nouvelles cartes pour ses décodeurs. La chaîne cryptée a inscrit cette
diffusion dans le cadre d'une campagne de lutte contre le piratage. Plusieurs
routeurs ont participé à la production. Notamment Arvato Services, donc, qui a
reçu 1,2 million de cartes du fabricant Gemplus et les fichiers des abonnés de
la chaîne. Nouveauté dans le genre, l'attribution des cartes se faisait
directement pendant l'opération. Le courrier était d'abord personnalisé.
Ensuite, la machine lisait le code barres identifiant la carte et l'attribuait
à un abonné. A la fin, Arvato Services a retourné à Canal + la liste des
abonnés avec les numéros des cartes qui leur étaient attribuées.
L'externalisation a-t-elle des limites ?
La question
n'est pas simple à trancher. Certains annonceurs préfèrent au contraire garder
la main sur le flux des retours pour surveiller de près la satisfaction des
clients. Mais, lorsque l'on a décidé d'externaliser, faut-il sous-traiter
l'ensemble des activités liées au mailing ? « La tendance sur le marché est de
nous confier l'intégralité de l'opération, les fichiers des destinataires et
les maquettes à la sortie de la création », analyse Pascal Coeurderoy,
responsable d'Alma Consultants, spécialiste en maîtrise d'oeuvre dans le
marketing direct. Selon lui, « avant, les grands groupes maîtrisaient une
partie du cycle notamment l'impression grâce au service achats et aux chefs de
fabrication. Mais ces fonctions sont désormais aussi externalisées car c'est
plus facile et moins cher à gérer en externe, y compris pour le suivi des
nouveautés du marché. » Cette tendance trouve son prolongement logique dans les
décisions de faire fabriquer à l'avance des supports, des documents en
quadrichromie, et de les faire stocker par le prestataire. Alma Consultants a
monté une opération pour un client sur le secteur des assurances grand public.
Cet annonceur a l'habitude de communiquer de manière mensuelle et trimestrielle
auprès de l'ensemble de ses adhérents, pour leur parler de ses nouveaux
produits mais aussi des polices d'assurance qu'ils détiennent déjà. Ce qui
imposait la personnalisation des courriers. L'objectif posé par le client était
d'assurer un taux de lecture "suffisant" du courrier et de la brochure. Comment
procéder ? « Nous nous sommes penchés sur le choix des supports de
conditionnement, explique Pascal Coeurderoy. Nous avons recherché un film qui
puisse assurer une fiabilité de résistance, qui laisse entrevoir suffisamment
d'informations pour que le destinataire comprenne que c'est son assureur qui
lui écrit... et qui soit suffisamment opaque pour l'obliger à ouvrir le pli
pour lire la suite ». Après un test sur 100 000 plis durant un trimestre la
nouvelle méthode a été jugée probante. Sa généralisation a permis de faire
baisser le taux de non-lecture qui serait passé de 30 à 10 %, selon Pascal
Coeurderoy. Le surcoût du nouveau conditionnement n'aurait pas dépassé 2 %. En
revanche, la mise sous film a imposé de nouvelles contraintes au positionnement
des fenêtres. Contraintes d'autant plus fortes lorsqu'il s'agit, par exemple,
d'insérer dans le pli un CD-Rom de connexion internet, dans le cadre d'un
partenariat entre l'assureur et un fournisseur d'accès. Gare au CD qui vient
bloquer la fenêtre.