Les opérateurs donnent de la voix
Dans le sillage de la libéralisation des télécommunications, l'offre des opérateurs à destination des entreprises se développe à vitesse grand V. Petit panorama du marché de la téléphonie fixe, de ses tendances et de ses perspectives.
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Certes, tout n'est pas libéralisé sur le marché des télécoms. Mais, pour
les opérateurs alternatifs, il y a déjà beaucoup à faire. Suite aux ouvertures
de 1998, puis de 2000, pour ne citer que les grandes étapes, ces opérateurs ont
d'ores et déjà la capacité réglementaire de développer un portefeuille d'offres
significatives. En attendant 2002 et le développement du "local". Une
excellente nouvelle pour les entreprises que cette ouverture. Jusqu'à il y a
peu, elles n'avaient pas accès à la concurrence dans un domaine pourtant
stratégique. Selon une étude sur la consommation en services de
télécommunications des grandes entreprises en France (enquête réalisée pour le
compte de l'Autorité de Régulation des Télécommunications, ART, par Pierre
Audoin Conseil en mars 2001), les entreprises ont dépensé annuellement en
moyenne 22 500 francs par salarié pour les télécommunications. Des dépenses
qui, pour quasiment 65 % d'entre elles, sont consacrées à la téléphonie fixe.
De fait, si la téléphonie "traditionnelle" fait moins parler d'elle qu'Internet
ou que la téléphonie mobile, elle reste remarquablement dynamique en termes
d'offre et de services. Au point que les entreprises ont parfois tendance à s'y
perdre. En matière de télécoms, ce que souhaite une entreprise, c'est
d'abord... téléphoner.
Arnaud Giret (Colt Telecommunications)
: "Nous ne gérons pas le trafic
sortant des clients, mais aussi leur trafic entrant".
L'ouverture à la concurrence, au moins pour les appels internationaux, lui
permet de le faire en choisissant son ou ses opérateurs. Le choix de
l'entreprise portera, en premier lieu, sur les caractéristiques techniques du
service. Dans ce domaine, il convient de distinguer l'accès indirect de l'accès
direct. Pour la plupart d'entre eux, les opérateurs alternatifs permettent un
accès dit indirect. A savoir que, même s'ils ont construit un réseau longue
distance, ils sont obligés de l'interconnecter à France Télécom pour accéder à
l'entreprise cliente. Les opérateurs en question ne maîtrisent donc pas le
réseau dans sa globalité et le client doit nécessairement conserver un
abonnement France Télécom. Sur un plan purement technique, et sans présumer de
la qualité des offres et des services qui peuvent être mis en place, il s'agit
du "premier niveau" de valeur ajoutée pour les entreprises. Autre choix,
l'accès direct, qui consiste, pour l'opérateur, à prendre en charge la ligne de
son client jusqu'au PABX. Il maîtrise ainsi la "boucle locale". Colt,
Completel, Worldcom, Cegetel ou encore Belgacom ont développé cette approche.
Mais ce sont surtout les deux premiers qui en ont fait le coeur de leur
positionnement. En quoi cette maîtrise du dernier kilomètre peut-elle
constituer un avantage concurrentiel ? D'abord, la technologie utilisée, à ce
jour essentiellement la fibre optique, offre un débit quasi illimité. Ensuite,
la maîtrise de la totalité de la chaîne permet, en général, une excellente
qualité de service. De fait, Colt et Completel sont des opérateurs reconnus
dans ce domaine. Le premier est parvenu à percer dans les secteurs de la banque
et de l'assurance, parmi les plus exigeants en termes de qualité de service.
Quant au second, il affirme que « 97 % de ses clients sont satisfaits de ses
prestations et que 96 % envisagent de recommander Completel à leur client> ...
Plus globalement, un opérateur qui déploie ses propres infrastructures n'est
plus dépendant des autres opérateurs en termes de politique d'achat et de
services rendus à ses clients. Enfin, avec la boucle locale d'entreprise, la
structure de coût est a priori plus favorable. L'opérateur n'a pas à indemniser
France Télécom, dans la mesure où il n'y a pas d'accords d'interconnexion.
Quant à l'entreprise cliente, elle n'a pas à souscrire un abonnement chez
France Télécom. « Les économies sont de 40 % sur l'abonnement et de 20 à 50 %
sur les communications par rapport à l'opérateur historique », affirme Arnaud
Fayolle, chef de produits offre téléphonie chez Completel. « Nous ne gérons pas
seulement le trafic sortant des clients, mais aussi leur trafic entrant,
précise Arnaud Giret, responsable marketing voix chez Colt Telecommunications.
Avec deux possibilités pour les clients : utiliser des numéros de téléphone
Colt ou, via la portabilité, conserver les numéros que leur a attribués
l'opérateur historique. »
Accès indirect et accès direct
Aranud Fayolle (Completel)
: "La maîtrise de la boucle locale et du
raccordement direct est la condition sin qua non pour pouvoir construire une
offre vraiment alternative à celle de l'opérateur historique".
La boucle locale d'entreprise présente donc pas mal d'atouts. « Cette maîtrise
de la boucle locale et du raccordement direct est la condition sine qua non
pour pouvoir construire une offre vraiment alternative à celle de l'opérateur
historique, c'est-à-dire qui se substitue à la sienne et non pas qui vienne en
complément », résume Arnaud Fayolle. A une petite réserve près : que l'offre
existe ! En effet, seul un petit nombre de zones géographiques sont couvertes
par la boucle locale d'entreprise : une dizaine pour Completel, trois pour Colt
ou Cegete... Des zones qui, bien évidemment, se chevauchent dans la mesure où
les opérateurs ont concentré leur action sur les agglomérations à forte densité
économique. La zone locale d'entreprise apparaît donc plutôt comme un
positionnement de niche. Un petit mot, à cet égard, sur l'inégalité des
entreprises face à l'offre des opérateurs. Elle est criante ! Si autour de
certains pôles économiques, les opérateurs sont réellement en bagarre, dans la
France profonde, la concurrence est absente. Pour les entreprises situées dans
ces zones, l'attente de solutions alternatives est forte. Malheureusement, il
risque de s'écouler encore un moment avant qu'elle ne soit satisfaite. La
boucle locale d'entreprise, très onéreuse puisqu'il faut déployer un réseau de
fibre optique, n'est pas adaptée à ce contexte. La boucle locale radio, autre
technologie haut débit qui utilise la voie hertzienne, démarre tout juste son
développement. FirstMark, opérateur spécialisé sur ce créneau, a commencé à
déployer ses infrastructures dans une dizaine de zones. Enfin, le "dégroupage",
moyen a priori pressenti comme le plus sûr pour étendre le haut débit puisqu'il
utilise les fils téléphoniques existants, a quelques ratés à l'allumage. Le
choix d'offres variées et d'accès haut débit reste donc un luxe auquel n'ont
pas accès toutes les entreprises. Loin s'en faut. Retour aux services. La
technique choisie est une chose, l'offre proprement dite en est une autre, même
si les deux données sont étroitement corrélées. L'arrivée des opérateurs
alternatifs s'est d'abord traduite par une guerre des prix. L'offre la
meilleure était nécessairement la moins chère. La course incessante aux prix
bas a permis aux communications françaises d'être parmi les plus économiques en
Europe. « Dans des proportions d'ailleurs excessives, juge Patrick Coat,
directeur de la branche service de téléphonie d'entreprise de France Télécom.
Certains concurrents ont effondré le marché au-delà du raisonnable. » A voir
les conséquences sur certains opérateurs, le constat n'est pas forcément
erroné. Les quelque 15 à 20 opérateurs significatifs d'il y a deux ou trois ans
ne sont déjà plus qu'une dizaine. Et ce n'est sans doute pas fini. Quoi qu'il
en soit, certains opérateurs poursuivent dans cette voie, à l'image de Cegetel,
qui vient à nouveau de baisser ses tarifs de téléphonie fixe pour les
entreprises. Les appels nationaux longue distance du premier opérateur privé
sont en chute de 10 %, soit un tarif de 0,04 euro HT (2 centimes). « D'une
manière générale, le passage à l'euro conduit à une baisse générale des tarifs
et des seuils d'accès aux remises pour les entreprises sur l'ensemble de nos
services de téléphonie fixe, explique Cegetel. Y compris sur les tarifs des
numéros 800 et le service de conférence téléphonique. » De 20 à 30 centimes,
tel est le tarif fréquemment pratiqué par les opérateurs. Mais, entre les
heures pleines et les heures creuses, les crédits temps et les remises sur
volume, toute comparaison entre les tarifs des différents opérateurs s'avère
hasardeuse. Reste qu'aujourd'hui, il semble qu'un palier soit atteint. D'une
part, en termes de prix, les opérateurs ne pourront guère aller plus loin.
Certains évoquent même la possibilité de remontées des prix, comme cela a pu se
produire sur d'autres marchés (Allemagne, par exemple). D'autre part, si le
prix attire, il ne saurait retenir. Les particuliers peut-être, mais pas les
entreprises. « Pour elles, le téléphone est trop important pour que la qualité
soit négligée, affirme Stéphane Carré, directeur marketing de la division
grandes entreprises de la branche fixe de Cegetel. Ainsi, c'est du service que
les clients nous réclament en priorité. Ce marché de prix est donc en train de
se transformer en un marché de services. » Si bien que le discours des
opérateurs a évolué. Aujourd'hui, on parle davantage conseil, suivi et
assistance tout au long de la vie du contrat entre l'entreprise et son
opérateur. L'offre téléphonique "de base" des opérateurs (qu'elle s'appelle 9
Com Entreprises pour 9 Telecom, Dialog Entreprise pour Cegetel ou Duo 2
Téléphonie de Siris, offre associant téléphonie longue distance et numéro libre
appel) est davantage présentée comme une solution globale prenant en charge ces
différents aspects. Pour France Télécom, cette évolution est plutôt une bonne
nouvelle. L'opérateur historique est sans conteste plus à l'aise sur ce terrain
que sur celui des prix. « Tout en restant compétitifs au niveau tarifaire, nous
préférons mettre l'accent sur la qualité de notre service et sur la pérennité
de la relation », explique Patrick Coat. Selon les segments de marché, les
réponses différeront. « La PME, par exemple, attend qu'on lui simplifie la vie
: du conseil, une téléphonie en parfait état de marche, des solutions durables,
de nombreux éléments de services, tels qu'un SAV 24 h/24 et 7 j/7..., poursuit
Patrick Coat. Elle attend aussi une grande clarté. Il existe trop d'offres dans
lesquelles il faut "lire l'astérisque", trop de tarifs à la minute alléchants
qui cachent un système peu avantageux. Les PME ont compris que, chez certains
opérateurs, il faut diviser les promesses par deux... » France Télécom est
d'ailleurs sur le point de simplifier ses gammes d'offre, essentiellement à
travers le développement de forfaits. Plus que sur le prix, le développement
des opérateurs se construit donc sur leur capacité à proposer davantage de
variété dans les offres. Vu le poids pris par les télécommunications dans
l'entreprise, la gestion de ces dernières est devenue stratégique.
Patrick Coat (France Telecom)
: "Tout en restant compétitifs au niveau
tarifaire, nous préférons mettre l'accent sur la qualité de notre service et
sur la pérennité de la relation".
Sur le fond, les opérateurs offrent désormais à leurs clients des outils de
maîtrise des coûts en développant les outils de reporting. L'entreprise veut
recevoir ses factures de façon décentralisée, refacturer, suivre la
consommation selon les postes ou suivant les destinations (locales, nationales,
internationales), connaître les dix numéros les plus appelés et ceux qui
répondent le moins, connaître le pourcentage d'appels décrochés... Elle veut,
en quelque sorte, comprendre et contrôler. Sur la forme, tout est mis en oeuvre
pour que les éléments de facturation ou d'analyse soient les plus efficaces
possibles. Ainsi, ces éléments pourront-ils être proposés sous forme de
fichiers à introduire directement dans tel ou tel logiciel informatique, sous
la forme de CD-Rom, via des sites web permettant de visualiser toutes les
statistiques d'appels détaillées (exemple : Extranet Siris On-Line) ou de
télécharger les factures... Jusqu'à la prise en charge totale de ce suivi par
l'opérateur. En l'occurrence, il s'agit du service expert@x de France Télécom.
L'ouverture du local, nouveau chantier
Toujours dans la
gestion de la téléphonie, on peut citer les offres d'externalisation. Elles
consistent, pour l'opérateur, à prendre en charge le PABX de l'entreprise
administrée et la gestion de la téléphonie au quotidien. L'entreprise n'a aucun
investissement matériel à envisager. Chez France Télécom, cette offre répond au
nom de Centrex +. En parallèle, il y a aussi les offres permettant à
l'entreprise de mieux communiquer avec ses clients, ses consommateurs ou entre
ses différents sites. Les services de type numéros spéciaux, par exemple, font
désormais partie de la prestation "normale" d'un opérateur (voir page 49). Les
réseaux privés virtuels sont eux aussi de plus en plus présents dans l'offre
des opérateurs. « Conçus pour les entreprises multisites à dimension nationale
ou internationale, les services IP VPN de Colt apportent une réponse aux
besoins d'interconnexion des différents sites et collaborateurs itinérants au
système d'information de l'entreprise et à Internet, explique-t-on chez Colt.
Ainsi, l'entreprise dispose d'un réseau privé virtuel IP supervisé de bout en
bout par Colt, d'un point de vue aussi bien technique qu'humain. » Chez 9
Telecom, 9 IPNET permet de créer un réseau privé virtuel. Evoquons enfin les
offres de visioconférence. De la réunion de 4 à 5 personnes sur un site jusqu'à
l'interconnexion de sites distants rassemblant plus de 20 personnes, toutes les
options sont offertes à l'entreprise. Développé en partenariat avec la société
Evoke communications, Libre Conférence de Cegetel est un service
d'audioconférence intelligente combinable avec une interface web. Une solution
qui permet d'animer une conférence par téléphone et de partager avec chaque
participant des documents de travail via Internet. Ainsi, on le constate à
travers ces derniers exemples, les évolutions tendent à rendre de plus en plus
indissociables la voix et les données (domaine qui recouvre à la fois les
réseaux de transport longue distance, l'accès à Internet et l'hébergement, un
secteur également en plein développement). Globalement, les données deviennent
directrices dans les choix des opérateurs, dans la mesure où elles sont plus
exigeantes en termes de solutions techniques. L'organisation des opérateurs
tient d'ailleurs compte de cette convergence, à l'image de l'allemand
T-Systems, qui regroupe désormais sa filiale de télécommunications
d'entreprises, Siris, et ses activités de services informatiques, Soleri et
Spring. Il entend ainsi se positionner comme interlocuteur unique des
entreprises dont les besoins en matière de télécommunications et d'informatique
sont de plus en plus liés. Siris revendique la place de 3e opérateur du marché
français des communications aux entreprises, derrière France Télécom et
Cegetel. Autre tendance : la notion de relation client gagne de l'importance.
Par voie de conséquence, le prix, lui, tend à en perdre. Que pèse le coût d'un
appel par rapport à une communication perdue ? L'offre des opérateurs devient
donc plus complète et mieux structurée, alors qu'une partie importante est en
train de se jouer avec l'ouverture à la concurrence des communications locales.
Les opérateurs alternatifs peuvent en effet raccorder directement leurs clients
en utilisant les fils de téléphone de France Télécom. C'est ce que l'on appelle
le dégroupage de la boucle locale. Ainsi, les opérateurs peuvent proposer à
leurs clients des services de téléphonie sur les communications locales, mais
aussi, et c'est la principale raison d'être du dégroupage, des accès haut débit
pour Internet. Cette ouverture des opérateurs alternatifs sur le local ne
prendra réellement son sens qu'en 2002 avec la "suppression de la zone locale
de tri", c'est-à-dire avec la possible présélection d'un opérateur pour tous
les appels.
Y a-t-il un marché pour le dégroupage ?
Reste que, pour l'heure, en matière de dégroupage, on ne peut pas dire que les
choses se passent au mieux. L'offre de référence de France Télécom, qui fixe
les tarifs de location de son réseau local et les obligations des tiers, est
vivement dénoncée par les opérateurs alternatifs. Les tarifs, jugés
prohibitifs, limiteraient le dégroupage à quelques grands centres urbains,
alors que la mise en place du dégroupage visait justement à démocratiser
Internet grâce au développement du haut débit. Si bien qu'à l'heure où nous
mettons sous presse, trois opérateurs ont décidé de ne pas signer cette offre
de référence : Cegetel, 9 Telecom et LDCom. Certes, cela ne remet pas pour
autant en cause l'offre des opérateurs. « Il faut dissocier, d'un côté, le
dossier voix, avec l'ouverture de la zone locale de tri et la mise en place
très prochaine d'une offre locale de notre part, et le dégroupage, qui touche
plus particulièrement les data, explique Stéphane Carré. Dans ce domaine, nous
abandonnons effectivement l'option qui consiste à louer les derniers mètres qui
relient l'abonné au répartiteur de France Télécom. En revanche, nous
investissons fortement dans une autre option qui consiste à acheter un flux de
trafic haut débit et nous avons d'ores et déjà intégré le DSL haut débit sur
l'ensemble de nos offres data. » En d'autres termes, le dégroupage tel qu'il
est proposé par France Télécom ne permet pas aux opérateurs alternatifs d'être
compétitifs. Pour eux, il est préférable de se rabattre sur l'achat de trafic
en gros à France Télécom (offre ADSL Connect ATM). Solution plus économique,
mais plus conservatrice et aux perspectives moindres en matière de services
spécifiques. Reste que ces "problèmes d'arrière boutique" n'empêchent pas les
opérateurs de déployer leurs offres. De commencer, tout au moins... Les offres
d'accès à l'Internet à haut débit se sont fortement accrues depuis quelques
mois. Elles permettent aux PME de développer l'usage d'Internet grâce à un
accès permanent et illimité à haut débit, facturé non plus à la durée de
connexion, mais sur la base d'un forfait mensuel. Quant aux offres locales
voix, les opérateurs sont dans les starting-blocks pour les lancer. Néanmoins,
ces événements témoignent d'une réalité : l'ouverture à la concurrence est
nettement moins intéressante sur le marché du local, à la fois pour les
opérateurs et pour leurs clients. En d'autres termes, il ne faut pas s'attendre
à voir fleurir des offres comparables à celles mises en place sur les
communications longue distance. « Lors de l'ouverture à la concurrence, c'est à
leur propre demande que les opérateurs alternatifs n'ont pas abordé le marché
du local », rappelle, d'ailleurs, Patrick Coat. Maintenant que des commutateurs
ont été installés un peu partout, le discours est différent. Mais le problème
structurel demeure : le chemin emprunté par une communication sera toujours
plus long avec eux qu'avec France Télécom. Et il est vrai que les opérateurs
alternatifs se grattent un peu la tête pour définir leur politique commerciale
et établir des offres prix vraiment performantes. L'autre point d'interrogation
concerne le marché lui-même. Paradoxalement, ce marché va plutôt bien, les
besoins en matière de téléphonie augmentant. En revanche, les opérateurs ont
quelques difficultés. Entre les rachats, les rumeurs de retrait ou les retraits
effectifs des uns et les performances boursières pour le moins chaotiques des
autres, la sérénité n'est pas optimale. Dans les deux ou trois ans qui
viennent, le marché devrait se stabiliser autour de deux types d'opérateurs.
D'un côté, les généralistes, qui proposent des offres sur l'ensemble du spectre
des entreprises, avec une gamme très large. On pense, bien sûr, en priorité à
France Télécom et à Cegetel. De l'autre, des opérateurs plutôt positionnés sur
des niches qui peuvent être technologiques (Completel, avec la boucle locale
d'entreprise et la fibre optique), sectorielles (Colt, qui au positionnement de
Completel, ajoute une forte spécialisation dans les secteurs de la banque et de
la finance), voire géographique (Belgacom, qui étend peu à peu son réseau dans
le nord de la France). Tout ce petit monde ayant vraisemblablement vocation à
être adossé à de grands opérateurs ou à des partenaires internationaux.
Pour en savoir plus...
Adresses web de quelques opérateurs de réseaux (opérateurs de téléphonie fixe, titulaires d'une licence de type L.33-1 et/ou L.34-1). www.3u.fr www.9telecom.fr www.belgacom.fr www.cegetel-entreprises.fr www.colt-telecom.fr www.completel.fr www.france-citevision.fr www.francetelecom.fr www.kast-telecom.com www.kertel.com www.kaptech.com www.lcrtelecom.fr www.level3.com www.mciworldcom.fr (MFS Communication/MCI Worldcom) www.primustel.com www.prosodie.com www.rslcom.fr www.siris.fr www.a-telecom.fr (Tiscali) www.telia.fr www.ventelo.com (ex-GTS Omnicom) www.econophone.fr (Viatel France) www.western-tele.com Pour la liste complète des opérateurs (et beaucoup d'autres informations sur la téléphonie) : www.art-telecom.fr