Les multiples bouleversements du droit financier
Le 1er août 2003, est paru le texte de la loi sur la sécurité financière. Ce texte ne peut être ignoré des acteurs de la VAD qui, en cette rentrée, vont devoir modifier chacune de leurs offres, dès lors qu'elles seront accompagnées de crédits ou de propositions d'assurance. Ni ignoré côté plate-forme téléphonique ou site internet, puisque les informations dédiées à la vente de tels produits sont sensiblement renforcées et que les règles dédiées au démarchage financier se trouvent également bouleversées.
Je m'abonne1. Du côté du crédit
Première conséquence de la
loi du 1er août 2003 : les textes des messages devront être sensiblement
modifiés. Si des informations, telles qu'identité du prêteur, nature, objet et
durée de l'opération proposée ainsi que le coût total et, s'il y a lieu, le
taux effectif global annuel du crédit à l'exclusion de tout autre taux ainsi
que les perceptions forfaitaires…, devront toujours figurer sur toutes
publicités, d'autres informations complémentaires devrons y figurer. Sur toute
publicité écrite devront, par exemple, être indiquées, sur tous supports : -
les informations relatives à la nature de l'opération, à sa durée, au taux
effectif global, s'il y a lieu, et, s'il s'agit d'un taux promotionnel, la
période durant laquelle il s'applique ; - le caractère “fixe ou révisable du
taux effectif global” et le montant des remboursements par échéance. Ces
informations devront désormais figurer dans la même taille de caractères, que
celle utilisée pour indiquer toutes autres informations relatives aux
caractéristiques du financement et s'inscrire dans le corps principal du texte
publicitaire. Les astérisques ou bas de page techniques, généralement utilisés
en VPC, devront être oubliés. Autre changement important : il sera désormais
interdit d'indiquer qu'un prêt peut être octroyé sans élément d'information
permettant d'apprécier la situation financière de l'emprunteur ou bien encore
de suggérer que le prêt entraîne une augmentation de ressources ou accorde une
réserve automatique d'argent disponible de suite sans contrepartie financière
identifiable. Enfin, autre modification majeure : l'offre préalable de crédit
doit désormais être distincte de tout document publicitaire ou support. Les
règles afférentes aux contrats semblent sensiblement modifiées puisque
désormais, lors de la reconduction du contrat, l'emprunteur aura la possibilité
de s'y opposer. Pour ce faire, un bordereau réponse, annexé aux informations
écrites, devra être mis à sa disposition. De même, mensuellement et dans un
délai raisonnable avant la date de paiement, le prêteur devra adresser à
l'emprunteur un état actualisé de l'exécution du contrat de crédit, en lui
indiquant : dates d'arrêté du relevé, de paiement, fraction du capital
disponible... Enfin, il devra lui indiquer le fait que l'emprunteur peut payer
comptant tout ou partie du montant restant dû, sans se limiter au montant de la
seule dernière échéance. L'autre modification importante de l'offre de crédit
concerne l'assurance proposée. Lorsque l'offre préalable est assortie d'une
proposition d'assurance, la notice doit être remise à l'emprunteur, sachant
que, dans l'hypothèse où l'assurance est obligatoire pour obtenir le
financement, l'offre préalable doit rappeler que l'emprunteur peut souscrire
une assurance équivalente auprès de l'assureur de son choix.
2. Du côté du démarchage
La loi du 1er août 2003 a également
sensiblement réformé le démarchage financier ou bancaire. Constitue un acte de
démarchage, toute prise de contact, non sollicitée, quel que soit le moyen,
avec une personne physique ou morale déterminée en vue d'obtenir de sa part un
accord sur des opérations concernant des instruments financiers, des opérations
de banque ou connexes, des prestations de conseil en investissement… Dès lors,
les dispositions sur le démarchage ne s'appliquent pas uniquement aux cas où
des personnes physiques se rendent physiquement au domicile des personnes, sur
leurs lieux de travail ou dans des lieux non-destinés à la commercialisation
des produits. Elles s'appliquent dès lors à la vente à distance et ce,
notamment en cas de premier contact téléphonique ou internet... Elles visent
également le B to B, sachant qu'en fonction de la situation, les règles sur le
démarchage, dans les locaux professionnels d'une personne morale (par exemple,
effectué sur demande), peuvent ne pas s'appliquer. La loi du 1er août 2003 va
sensiblement renforcer les modalités selon lesquelles le démarchage va être
effectué : - énumérations strictes des personnes habilitées à procéder au
démarchage puisque seuls certains établissements peuvent continuer à effectuer
du démarchage sachant que, bien évidemment, elles peuvent mandater des
personnes physiques afin d'exercer, pour leur compte, une telle activité ; -
obligation de déclaration des personnes physiques mandatées auprès des
autorités… S'agissant de la VAD, des nuances existent. Si le démarcheur ne se
déplace pas physiquement, les entreprises autorisées à pratiquer le démarchage
devront à tout moment justifier, à la demande des démarchés, de la qualité de
salarié ou d'employé des personnes qui se livrent, pour leur compte, à un acte
de démarchage… Autre nouveauté : les règles de bonne conduite. Désormais, les
démarcheurs devront s'enquérir de la situation financière de la personne
démarchée, de son expérience et de ses objectifs en matière de placement ou de
financement. De même, ils devront communiquer à la personne démarchée des
informations utiles pour prendre leur décision. Enfin, l'obligation
d'information est renforcée. Devront être communiquées par écrit, quelle que
soit le support, un certain nombre d'informations : nom et adresse de la
personne physique procédant au démarchage, de la personne morale pour le compte
de laquelle le démarchage est effectué, numéro d'enregistrement de cette
personne… Les conditions de l'offre contractuelle, notamment financière,
l'information relative à l'existence ou à l'absence du droit de rétractation
ainsi que les modalités d'accès devront également être explicitées par écrit.
Par conséquent, les acteurs des ventes par téléphone ou par Internet ne
pourront ignorer l'écrit qui reste obligatoire.