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Lastminute veut freiner les ardeurs de voyages-sncf.com

En alertant le marché sur les abus de position dominante exercés par la joint-venture Voyages-sncf /Expedia, Lastminute saisit le Conseil de la concurrence. Pierre Paperon demande une différenciation entre les activités de vente de billets de train de la SNCF et les autres activités du voyagiste en ligne.

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Le torchon brûle entre les deux voyagistes les plus fréquentés par les internautes de France. Dans le rôle du plaignant, le site Lastminute qui vient de saisir le Conseil de la concurrence. Et, dans celui du bourreau, le numéro 1 du e-commerce, voyages-sncf.com. Au cœur de la diatribe qui oppose Lastminute à son rival, l'abus de position dominante virant au monopole de voyages-sncf.com. D'autres dénonciations portent sur des cas de pratiques commerciales pas très nettes : opt-out dissimulé, obligation d'acceptation des conditions générales de vente qui déclenchent l'envoi de newsletters et autres spams… Les griefs sont de taille : en premier lieu, Lastminute reproche à son concurrent de “sournoisement” glisser de son positionnement de service public à celui d'entreprise commerciale, soit vers un modèle capitalistique tout en profitant des attributs de la marque SNCF, de sa puissance de feu marketing et de son offre exclusive de billets de trains. Cela, sans que les consommateurs puissent par ailleurs le déceler. Plus concrètement : en mêlant des offres sur des destinations étrangères, des séjours, des chambres d'hôtel et des billets d'avion à son offre de train, Voyages-sncf serait en contradiction avec la vocation de service public de la SNCF. La vente de billets de train sur le territoire national, s'en trouverait de facto dévoyé au bénéfice de la joint-venture Expedia/SNCF. Au soutien de sa thèse, Pierre Paperon, le directeur général de Lastminute France, évoque quelques chiffres : 3 millions d'euros, c'est le montant investi par Expedia au capital de la joint-venture avec Voyages-sncf en 2002. Deux ans plus tard, Expedia en retire une valorisation de 150 millions d'euros grâce à une prise de participation qui atteint désormais 49,9 % du capital de voyages-sncf.com Autre signe flagrant : les résultats de croissance de Voyages-sncf. A l'issue du premier trimestre 2004, ils ont atteint 90 % contre 20 % pour le reste des acteurs du marché.

Karavel / Promovacances second plaignant


Pour le Dg de Lastminute, les faits parlent d'eux-mêmes : « Nous sommes en situation d'abus de position dominante et, si rien n'est fait, ce monopole aura écrasé le marché avant 2005. » Aussi, comme annoncé fin mai, Pierre Paperon vient de déposer une saisine auprès du Conseil de la concurrence. Rejoint dans cette cause par le voyagiste Karavel / Promovacances, qui avait auparavant entamé une procédure analogue. Le but actuel des deux plaignants : faire en sorte que le monopole existant ne devienne pas un monopole écrasant.

Nathalie Carmeni

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