La définition du marketing relationnel en débat !
On savait que le marketing relationnel avait une définition floue, souvent relative au métier ou au positionnement de celui qui le revendique. Pour autant, depuis que le marketing relationnel génère du business, nous assistons à une accélération de ce dérapage sémantique.
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A ce titre, certains débats au Festival
de la publicité de Méribel ont été éloquents.
Le marketing relationnel, c'est pour l'un
“tous les moyens utilisant les techniques
du “below the line” et du hors-média pour toucher le client”. Pour un autre,
“le marketing relationnel ne se résume pas au below”.
Un troisième va encore plus loin : “…on peut d'ailleurs tout à fait imaginer de
gérer des campagnes relationnelles passant par le mass média.”* Certes ! Mais à
force de vouloir tout subsumer sous cette nouvelle “killing category”,
le marketing relationnel n'en perd-t-il pas toute
sa spécificité ? Pire, ne risque-t-il pas de perdre l'efficacité qui est à
l'origine de son succès ? Il est intéressant d'observer comment le marketing
relationnel, conçu au départ sur la base
du Marketing Client, c'est-à-dire d'un marketing orienté sur la connaissance et
le dialogue client, a été “récupéré” par les ténors de la publicité et, de ce
fait, repositionné sur les bases traditionnelles du Marketing Produit. On
oublie les clients, leur profil, leur comportement, leur appartenance à tel ou
tel segment pour ne retenir d'eux que
la somme de leurs exigences de “relations” plus ou moins personnalisées. La
notion même de “relationnel” est devenue complètement abstraite, synonyme de
flux continu de messages publicitaires (pardon, informatifs !) plus ou moins
ciblés, de pseudo dialogues via de pseudo blogs, de prolongation
“expérientielle” de la marque
via des sites web esthétisants ou des vidéos virales décalées… Surtout, on
reste dans le paradigme de l'orientation produit/marque et
on passe à côté de la révolution copernicienne qui voudrait mettre le client au
centre du discours et des dispositifs relationnels ! On ne conserve du
marketing relationnel que l'aspect communication et on oublie, en amont, toute
la méthodologie de connaissance client et, en aval, tous les dispositifs de
retours clients. On brise
le cercle vertueux dans lequel la connaissance client optimise l'action de
communication et les retours de l'action enrichissent la connaissance ! Il est
indéniable que le marketing relationnel a aujourd'hui largement dépassé le
marketing direct auquel certains ont voulu, dans un premier temps, le confiner.
Techniquement parlant, le marketing relationnel exploite désormais tous les
supports de communication et pourquoi pas les mass médias.
Au niveau du contenu, il est également clair qu'il faut enrichir les messages
de la marque et dépasser le simple marketing transactionnel. Mais cela ne
doit pas faire oublier le centre de gravité essentiel du marketing
relationnel : le client et la connaissance que l'on peut avoir de lui et de son
comportement. Internet a donné au marketing relationnel une
dimension nouvelle qui n'a pas fini de transformer notre manière d'interagir
avec les consommateurs. Demain, l'émergence d'une société numérique hyper
connectée imposera aux annonceurs une connaissance fine de leurs clients, une
historisation de chacun des contacts entrants et sortants et une
synchronisation de l'ensemble des canaux de relation. Bref, la gestion de la
connaissance client sera au centre de l'ensemble des dispositifs de marketing
relationnel. Le lien entre la gestion des données et la production des messages
sera de plus en plus fort pour des raisons de réactivité, d'efficacité,
d'automatisation et de coût. Au cœur du système et quel que soit le canal
utilisé pour diffuser le message, le maître du jeu sera celui qui maîtrisera la
connaissance client ! La récupération
du marketing relationnel par
les publicitaires
est aujourd'hui stratégique : il suffit de regarder où vont les budgets ! Mais
il est dommage que les publicitaires profitent
de leur plus forte visibilité pour s'accaparer le discours sur le marketing
relationnel et que les agences spécialisées en marketing relationnel restent
muettes face à cette prise de parole ! *Propos recueillis par La
Correspondance de la Publicité.