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L'ombre et la lumière

Plutôt destiné à être un homme de l'ombre, ses fonctions au sein de la Fevad et autres associations professionnelles le propulsent néanmoins dans la lumière. Homme d'influence mais aussi de conviction, Bernard Siouffi aime convaincre et faire passer ses idées.

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«Ma carrière est simple et j'ai eu la chance de rencontrer mon parcours professionnel très rapidement ». Lorsque Bernard Siouffi évoque ses débuts, il dévoile aussi une enfance et une scolarité perturbées par l'asthme. Une maladie qui l'oblige à quitter sa famille et Paris pour être envoyé à la montagne à l'âge de 13 ans et demi, en "semi-pension", d'abord dans une maison d'enfants au nom prémonitoire de "Jeunes Pousses" puis dans une famille d'accueil. Il y gagne une santé, découvre la nature et la montagne, passion qui ne le quittera plus. Admis quelques années plus tard à l'Edhec de Lille, il y apprécie (déjà !) les gens du Nord, leur sérieux et leur bonne humeur mais moins le climat. Quelques mois après, de nouveau malade, il est obligé de retourner à Paris et de rejoindre la fac à Paris I. Fac à laquelle il restera fidèle puisqu'il y enseigne tous les lundis soirs, dans le cadre du DESS Marketing. Il y préside même l'association des anciens élèves de ce DESS. Un passage à vide l'incite à travailler. Il intègre le service économique de la Saviem (Renault Véhicules Industriels), où travaille son père. Il planche sur un projet de mise en place d'un fichier central de véhicules industriels. Nous sommes en 1966 et il découvre les fichiers, les bases de données ! Le patron des cadres de la Saviem à l'époque, Louis Le Pensec - qui deviendra ministre -, l'incite à reprendre ses études : il décroche alors une licence de sciences éco et un troisième cycle de marketing. Puis, répondant à une petite annonce parue dans Le Monde : "Société multinationale basée dans le Sud de Paris cherche une personne pour s'occuper du fichier", il intègre en 1971 Sélection du Reader's Digest. Là, il apprend tous les aspects du marketing direct : le fulfillment, les fichiers, mais aussi l'organisation, la coordination des campagnes, l'informatiqu... Et, pour que le tour d'horizon soit complet, les affaires postales, les "publics affairs". Le lobbying, déjà ! Au sein de Sélection, il est amené à côtoyer, entre autres, Yvon Le Men, Jean-Louis Liger, Jacques Marboeuf, François Trémolle... A la suite de chamboulements à la tête de l'entreprise, il intègre en 1985 le SEVPC, Syndicat des entreprises de vente par correspondance, qui deviendra la Fevad, comme directeur des affaires postales, télécoms, transports et relations extérieures. L'année suivante, il en devient dé-légué général adjoint puis, courant 1987, il est nommé délégué général, à 43 ans. Au bout de quinze ans à la Fevad, trouve- t-il toujours la même motivation ? « Oui, répond-il. Car j'ai l'impression d'avoir fait toujours le même métier et toujours un autre. » Effectivement, il a vu passer l'informatisation, le téléphone, le Minitel, le téléachat, Internet. « Homme de combat », il a eu à coeur de donner une image moderne de la vente à distance, d'en surmonter les handicaps, de même qu'il s'est fait fort de surmonter ses handicaps d'asthmatique, en pratiquant des compétitions de ski à l'âge de 20 ans. Ce dont il est particulièrement fier : avoir travaillé, dans le cadre du syndicat, sur les questions de consommation, de protection des données. Il a même été distingué par la Cnil, à titre personnel, lors des vingt ans de la Loi Informatique et Libertés (1998), pour ses travaux dans ces domaines. On apprend aussi qu'il est Chevalier dans l'Ordre National du Mérite (1993), Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur (1999). Sur tous les fronts - il est membre de diverses commissions, auteur d'articles, dirige une collection d'ouvrages sur le marketing direct -, il se passionne maintenant pour le commerce électronique. Et, malgré son emploi du temps chargé, il trouve encore le temps de s'adonner à ses deux hobbies, la randonnée - « je suis un marcheur capricorne » -, et la culture, avec un penchant pour la peinture. Le tout avec une énergie qui ne se dément pas : « ma pile est chargée à 100 % et avec l'âge, je suis devenu plus exigeant... »

Parcours


Université Paris I Panthéon Sorbonne, Troisième cycle économie (DESS). 1966-1970 : Groupe Renault, études et organisation commerciale à la Saviem (Renault Véhicules Industriels). 1971-1985 : Sélection du Reader's Digest ; services clients, marketing, administration-diversification, direction générale. Depuis 1985 : Fédération des entreprises de vente à distance, dont il est délégué général depuis 1987. Vice-président délégué général de l'UFMD (Union française du marketing direct) depuis février 1987. Président du Cercle du marketing direct. Maître de conférence à l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne.

Sophie Mensior

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