Recherche

L'explosion du Net comme média mature

Avec une part de marché dépassant les 1 0 %, Internet s'installe dans le top 5 du mix médias. Et se positionne même devant la télévision en nombre d'annonceurs. Ces derniers accentuent leur présence sur le Web, y compris les VADistes traditionnels.

Publié par le
Lecture
11 min
  • Imprimer

«On avait un mal fou à vendre de la publicité car le Net n'était pas compris comme un média. Et, pendant longtemps, de 2000 à 2004, Internet n'a été utilisé que comme un outil de marketing direct» Citée dans un article des Echos.fr Edition du 24/07/2007. , Marie-Christine Levet, fondatrice de Club Internet, réagissait sur la révolution du Web et ses avatars. En cette rentrée 2007, les signaux du marché publicitaire on line clignotent au vert et Internet a fait son entrée dans la cour des grands médias.

@ Source: TNS Media Intelligence / IAB-SRI

Internet fait jeu égal avec l'affichage

Le dernier baromètre IAB/ SRI «Le Syndicat des Régies Internet réunit les 13 plus grandes régies internet du marché». , mené par TNS Media Intelligence, livre des résultats qui parlent d'eux-mêmes. Et les surfeurs du Web, en tout genre, e-marchands, régies, conseils médias, auteurs d'études, annonceurs... peuvent se réjouir de la santé éclatante de ce média et des perspectives qu'elle offre au marché. Selon Luc Tran-Thang, président du SRI, «cette croissance exceptionnelle de l'Internet l'établit définitivement comme l'un des médias majeurs. La digitalisation bouleverse les relations des marques avec leurs consommateurs. L'Internet, moteur de ce mouvement, se place au centre des stratégies de communication des annonceurs.»

Ainsi, sur le 1er semestre 2007, les investissements publicitaires sont en hausse de 40,1 % avec un montant brut total de 1,2 milliard d'euros (contre 858 millions à la même période 2006). A titre de comparaison, la progression des autres médias est toute relative: + 6,2 % pour la télévision (3,3 MdEuros), + 2,1 % pour la presse (3,5 milliards d'euros) et des valeurs négatives pour la radio (-0,8%), l'affichage (- 1,7 %) et le cinéma (- 2,4 %). Avec un tel niveau de hausse, Internet est désormais quasiment au même niveau d'investissement que l'affichage, représentant 10,8 % de part de marché (sur la base des 33 régies déclarantes). Signe fort du dynamisme du média, il attire de plus en plus d'annonceurs. «En effet, il y a un phénomène entraînant qui convainc les plus réticents. Ainsi, 97 % des annonceurs du Top 100 plurimédia sont actifs sur Internet. Le marché publicitaire internet a rassemblé 2 433 annonceurs au 1er semestre, soit une hausse de 58 %», indique Eric Trousset, directeur marketing de TINS Media Intelligence. Soit presque deux fois plus d'annonceurs qu'à la télévision. Même si le mix Internet/ TV a le vent en poupe. En effet, 43 % des annonceurs TV ont déjà fait du Web et 22 % des annonceurs web ont ventilé leurs investissements sur la TV.

Réaction

Françoise Renaud, relationnel et des nouvelles technologies à l'UDA
«Ces résultats sont une excellente nouvelle pour ceux qui considèrent depuis longtemps le Web comme un média à part entière. Tous les annonceurs, y compris ceux issus de la grande consommation, ont compris que l'intégration du média Internet doit être pensée dès la genèse de l'élaboration d'un plan de communication. Certains jouent également un rôle de «locomotive» dans leur secteur, à l'image de Procter & Gamble qui investit aujourd'hui énormément en publicité sur Internet. Mais, plus que l'augmentation des investissements, il est également intéressant de constater que, de manière générale, la plupart des annonceurs ont porté leurs efforts sur la créativité. Les publicités sur le Web ne sont plus désormais de simples transpositions des spots télévisés; ce qui représente une avancée notable.»
Propos recueillis par Isabelle Sallard

Bienvenue au luxe sur la Toile

En outre, Internet attire de nouveaux secteurs qui n'étaient pas sur le Web, comme le luxe par exemple. Pas moins de 1 530 nouveaux annonceurs ont rejoint la pige depuis le lancement du baromètre en 2002. «La grande consommation, la distribution et le secteur automobile investissent encore plus massivement», précise Eric Trousset. Cette grande diversité d'acteurs laisse présager de bons relais de croissance. Parmi les secteurs surinvestisseurs, citons l'Informatique, le Tourisme, l'Audiovisuel et les Télécoms. Et la SNCF reste indétrônée au top 10 des plus gros investisseurs avec pas moins de 34,7 millions d'euros de publicité investie sur le Web. Au niveau de la distribution, c'est Cdiscount qui occupe la tête avec 19 millions d'euros (+100%). A noter, parmi les vépécistes, qui représentent 38 % de part de marché, la position forte de La Redoute qui triple son investissement sur le Net avec 17,5 millions d'euros, juste derrière Renault. La société 3 Suisses, pour sa part, multiplie par deux ses investissements publicitaires avec un peu plus de 6 millions d'euros. Preuve du renouveau d'un secteur qui a placé Internet au coeur de sa stratégie de développement, y compris en écho à ses catalogues papier. Au vu de ces résultats, les relais de croissance du Net semblent d'ores et déjà assurés.

Marie-Juliette Levin

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page