L'e-pub, vecteur d'affluence en magasin
Des résultats jugés surprenants par l'IAB lors de la présentation de
l'enquête NetImpact III, étude qui visait à mesurer l'efficacité publicitaire
d'Internet sur les ventes en magasin, chez Carrefour, durant son opération “Le
Mois Carrefour” qui bénéficiait d'une campagne publicitaire de cinq semaines
diffusée exclusivement on line. Essai transformé à l'aune de l'écart de
consommation entre les exposés et non exposés à la campagne. Ainsi, après avoir
démontré l'efficacité d'Internet sur des critères de mémorisation et d'image,
l'IAB apporte aujourd'hui la preuve de son impact sur les ventes en magasin et
son influence, mesurable, sur les comportements des consommateurs. L'enquête,
conjointement menée par l'institut MarketingScan et Nielsen//Net-Ratings, s'est
attachée
à quantifier la volumétrie d'achats supplémentaires réalisés par les foyers
exposés, avant, pendant, et après la campagne, et à confronter ces
comportements à ceux des foyers non exposés. Les résultats sont formels?: 7 %
d'augmentation des visites en magasin effectuées par les exposés, versus les
non exposés. Conséquence?: dans un contexte où le CA total Carrefour s'inscrit
en progression, du fait de la campagne, le chiffre d'affaires généré par les
foyers exposés augmente de 6 % par rapport à celui des foyers non exposés à la
publicité. Pour autant, si la campagne a une incidence significative sur le
renouvellement des achats et des visites, son impact est nul sur le panier
moyen. Qui reste stable. De même, aucun effet mesurable en termes de
recrutement de nouveaux clients. Pour MarketingScan, l'explication est à
rechercher dans la nature de l'opération.
«Il s'agissait d'une campagne de fidélisation mettant en avant des offres
alimentaires, insuffisantes pour attirer de nouveaux chalands mais très
encourageantes pour l'acte d'achat », analyse Laurent Battais, Dg de
l'institut.
La surexposition facteur d'accélération
Autre éclairage?: plus la durée de l'exposition à la campagne se prolonge, plus le renouvellement des visites s'intensifie, l'étude allant jusqu'à situer un seuil de basculement du comportement d'achat après le 6e contact. A ce stade de surexposition, les visites en magasin sont en effet de 27 % supérieures à celles des foyers faiblement exposés alors qu'en dessous de ce seuil critique, elles ne progressent pas au-delà de 11 %. Bref, l'étude prouve l'impact de l'e-pub sur les ventes, et en segmente la productivité publicitaire, donnée qui permettra à l'annonceur de déterminer la durée de sa campagne suivant ses objectifs. Une étape clé d'après Jérôme Labriffe, président de l'IAB France, pour qui « il est désormais impensable d'ignorer Internet, média qui doit être placé au cœur des dispositifs marketing ». Ne reste plus qu'à mettre en balance ces indicateurs avec ceux des autres médias afin de dégager de nouveaux critères d'efficacité publicitaire. C'est sans doute le prochain chantier de l'IAB, mais pour l'heure un seul enseignement?: Internet permet de capter un consommateur pour le conduire, ensuite, en magasin.