L'e-mail entrant ne remplace pas le téléphone
Le déferlement des e-mails dans les entreprises, annoncé outre-Atlantique, se fait attendre. C'est ce que semble prouver l'étude du cabinet conseil en management Ellipsa.
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Fort du constat qu'il existe peu de statistiques portant sur les volumes
échangés en France par les entreprises, Ellipsa, spécialisé dans
l'accompagnement de grands comptes dans l'optimisation des processus de
gestion, a décidé de créer un outil de mesure, le "Baromètre de gestion des
e-mails entrants". Panel réalisé avec une périodicité de trois relevés par an,
il est destiné à mesurer, à intervalles rapprochés, la montée en puissance de
ce média. Ses résultats sont présentés sous la forme d'une analyse
multisectorielle, ainsi que d'une analyse par secteur d'activité, afin que
chaque entreprise se positionne par rapport à son secteur. Ce panel, constitué
par une soixantaine d'entreprises, couvre les secteurs suivants : banque,
assurance, distribution, transport, loisirs, presse, fournisseurs
d'accès/portails. Cette première étude couvrait la période juillet à octobre
2001, et ne concerne que les e-mails libres ou les formulaires expédiés par des
clients particuliers et professionnels.
Faible volume
Première constatation : malgré la montée en puissance de l'équipement des
ménages (18,7 % de foyers équipés) et une très forte croissance du nombre des
internautes (14,4 millions), le volume moyen d'e-mails reçus par les
entreprises, tous secteurs confondus, reste très faible par rapport aux autres
médias. Alors qu'aux Etats- Unis, Continental Airlines, par exemple, traite 120
000 mails par mois, avec des pics à près de 2 millions de mails par jour ! De
fait, le secteur "Transport" est bon dernier en France avec un volume moyen de
555 e-mails par mois et des pics à 1 114 par mois. Un résultat surprenant, même
si les entreprises pour lesquelles Internet est au coeur de l'activité,
fournisseurs d'accès et portails, affichent des volumes nettement plus
significatifs : entre 37 000 et 50 000 e-mails par mois, avec des pics
oscillant entre 70 000 et 94 000 par mois. Rien d'étonnant à cela, Internet
constituant leur canal exclusif de communication et de relation clientèle. Pour
les autres secteurs, on note qu'il y a un lien direct entre la façon dont le
site est organisé et le volume des e-mails. En matière de pics, on constate que
deux paramètres influent sur leur importance : la saisonnalité des opérations
et des échéances liées aux secteurs d'activité, et également des éléments
conjoncturels.
Le téléphone privilégié
Mais c'est
lorsque l'on compare la place de l'e-mail par rapport au téléphone que l'on se
rend compte qu'il reste beaucoup à faire. En effet, le téléphone reste, et de
très loin dans la plupart des secteurs, le média privilégié de la relation
client. Les raisons ? Un contact humanisé, une prise en compte immédiate de la
demande. Autre facteur expliquant cette faible montée en puissance de l'e-mail
: la volonté de certaines entreprises de limiter l'accessibilité de leurs
points de contact dans l'organisation de leur site. On notera également que la
plupart des entreprises préfèrent mettre à la disposition de leurs clients des
e-mails formulaires, plutôt que des e-mails libres. Quant à la répartition par
type d'e-mails entrants, tous secteurs confondus, la majorité des e-mails
portent sur des demandes d'information, des conseils et du SAV. Pour les
secteurs Banque et Tourisme, qui donnent la possibilité de réserver ou de
souscrire en ligne, la part des commandes par e-mail reste prépondérante.
Enfin, c'est dans les secteurs des transports et de la distribution que la part
des réclamations est la plus importante. Pour deux raisons différentes :
dysfonctionnements logistiques pour la distribution ; moyen d'expression face à
des problèmes conjoncturels (grèves, perturbations...) pour les transports,
urbains notamment. Des résultats contrastés qui prouvent que l'e-mailing reste
encore marginal en tant que média de la relation client. Pour qu'il prenne
réellement son envol, il reste aux entreprises à élaborer des sites attractifs
et interactifs, mais aussi à gérer les demandes de la clientèle dans des délais
de traitement assez rapides pour rendre ce mode de communication crédible.