Investissements MD en 2000 : les grands médias dopent le marché
Selon l'étude annuelle réalisée par l'UFMD, les investissements publicitaires en marketing direct ont représenté plus de 61 milliards de francs (9,3 milliards d'euros) en 2000. Soit une progression de près de 14 % par rapport à 1999, due essentiellement aux médias autres que "spécifiques" qui n'ont progressé, eux, que de 4,3 %.
Réalisée régulièrement depuis 1990 par l'Union Française du Marketing
Direct, l'étude "Les chiffres du marketing direct", même si elle est le
résultat d'un cumul de statistiques d'origines différentes, a le mérite de
donner une appréciation de l'importance structurelle de chaque technique et des
tendances d'évolution. Avec une estimation à + 13,7 %, les investissements en
marketing direct ont connu durant l'année 2000 leur plus forte progression
depuis 1994. Une croissance essentiellement due à celle des investissements
consacrés aux "Grands médias" qui ont augmenté de plus de 54 %.
MD TV : + 84 % en valeur
Au sein des ces "Grands Médias", et tout
comme en 1999, c'est le "MD télévision" qui sort nettement du lot, avec une
progression de ses investissements de 84,2 %, qui fait suite à + 50,6 % l'année
précédente. Augmentant plus vite que l'ensemble des dépenses consacrées à la
télévision, les investissements MD représentaient en 2000 près de 27 % de cet
ensemble, contre 15 % en 1999 et 11 % en 1998. Le nombre d'annonceurs a, lui
aussi, fortement augmenté, passant de 304 en 1999 à 405 en 2000. Quant au
nombre d'insertions, il a progressé de près de 45 %, passant ainsi la barre des
20 % des insertions totales. Le coût moyen de l'insertion s'établissait, sur la
base du tarif des médias, à 54 644 francs (+ 9,9 %). Avec plus de 5,6
milliards de francs, les spots avec une adresse internet représentaient près de
70 % des investissements MD TV, et plus de 80 % (6,6 MdF) en les cumulant avec
les spots avec adresse internet et un autre média réponse. En nombre
d'insertions aussi, les spots avec une adresse internet figurent désormais, et
pour la première fois, en tête (56 %), devançant les spots avec numéro à
tarification spéciale, 22 %. En termes de secteurs annonceurs, ce sont les
Télécoms qui arrivent nettement en tête avec 25 % des investissements MD TV et
22,3 % des insertions, devant les Services (respectivement 14,3 % et 22,2 %).
Avec + 49,3 % en investissements, la radio fait de nouveau bonne figure, avec
une progression légèrement supérieure à celle de 1999 (+ 47 %) et, de toute
façon, plus rapide que celle des investissements globaux en radio (+ 13,2 %).
De 23 % en 1999 du total radio, les investissements en MD sont passés en 2000 à
près de 31 %. Le nombre d'annonceurs a également connu une progression
significative, passant de 688 à 879, soit plus de la moitié des annonceurs
radio. Si le nombre total d'insertions a légèrement diminué, - 2,4 %, celui des
insertions MD a progressé de 22 %. L'insertion avec numéro à tarification
spéciale représente toujours le premier type de spots radio en investissements
et en insertions (respectivement 41 et 53 %), mais perd néanmoins en importance
au profit de l'insertion avec adresse internet (respectivement 26,2 et 27 %).
Le secteur des Télécoms se taille la part du lion, avec 53 % des
investissements et des insertions, loin devant, une nouvelle fois, les Services
(12 %). Enfin, en ce qui concerne la presse, le MD a vu ses investissements
légèrement progresser (+ 2 %), mais sans rattraper leur niveau de 1994. Au sein
de l'ensemble des investissements presse, leur poids a baissé de 7 points par
rapport à 1994 pour représenter 5,7 % en 2000. Si le nombre d'insertions a
augmenté de 3,6 %, le nombre d'annonceurs a, lui, diminué de 3 %. Comme
d'habitude, ce sont les annonces avec bon à découper qui sont les plus
utilisées (67,5 % des investissements), suivies des annonces avec Numéro Vert
et BAD (9 %). En termes d'insertions, les annonces avec un BAD seul ont
progressé de 6,1 %, à la différence des combinaisons d'un BAD avec d'autres
médias réponses, qui ont enregistré un recul de 2,8 %. Néanmoins, depuis 1994,
les annonces avec BAD seul perdent du terrain (- 16,6 points) au profit des
insertions sans BAD mais avec trois médias réponse différents. Enfin, au niveau
des secteurs investissant en presse MD, l'Information-Médias arrive largement
en tête avec près de 47 % des investissements devant les Services (12 %) et la
Distribution (10,4 %).
Les médias spécifiques sous les 70 %
En analysant la période 1994-2000, l'UFMD a constaté qu'en
moyenne, les investissements relevant du MD, et quel que soit le média, avaient
augmenté beaucoup plus vite que l'ensemble de la publicité grands médias (+
15,7 % par an en moyenne contre + 9,3 %). Il en est de même pour les insertions
(+ 14,3 % contre + 3,9 %). Quant au nombre d'annonceurs, il a reculé en moyenne
de 8,4 % sur cette période. C'est en MD radio qu'il a augmenté plus vite que
celui des grands médias, talonné en tendance par les annonceurs en MD
télévision ; les annonceurs presse restant en deçà de leur niveau de 1994. Même
s'il ne représentait en 2000 que 945 MF, Internet a, via la publicité en ligne,
doublé sa part des investissements MD, qui s'établissait à 1,5 %. Année après
année, la répartition des investissements MD entre les différents médias
évolue. Encore proches des 80 % en 1998, les médias "spécifiques" voient leur
part descendre un peu en dessous des 70 % en 2000. Il est vrai que leur
croissance moyenne ne s'est établie qu'aux alentours de 4 %. Les "Grands
médias" passent, eux, de 19,7 % à 22,5 %. Si les mailings adressés restent, et
de très loin, l'investissement n° 1 en MD, ils ont vu leur part légèrement
diminuer : de 37,4 % à 37 %. Néanmoins, ils ont connu une progression (+ 6,6 %)
supérieure à celle de 1999 (+ 2,8 %). On notera enfin, au sein des médias
spécifiques, les diminutions sensibles des investissements en asiles-colis, -
10,1 % et surtout, relativement, en catalogues, - 6,5 %.
LES MODALITES DE CALCUL
L'approche de l'UFMD destinée à évaluer les
investissements repose sur les volumes et sur la décomposition des coûts
unitaires, estimés à partir d'enquêtes auprès des différents métiers du MD.
D'une façon générale, l'UFMD retient les hypothèses basses, sauf pour les
"grands médias" où l'évaluation, faite par Sécodip, repose sur la base du tarif
média. Voici le détail des modes de calcul pour les différents supports
étudiés.
Mailings adressés
En ce qui concerne les
mailings adressés, les investissements résultent de la multiplication du nombre
de mailings distribués par La Poste aux tarifs Postimpact, inférieurs à 350 g,
(4 300 millions) par le coût unitaire (5,27 F), soit 22 661 MF. Ce coût de 5,27
F est constitué du coût d'affranchissement (chiffre d'affaires postal
Postimpact divisé par le nombre d'objets, soit 8 558 MF / 4 300 millions = 1,99
F), auquel s'ajoutent le coût de la location d'une adresse (estimé à 0,55 F) et
le coût de fabrication d'un mailing (2,73 F). Ce coût de fabrication comprend
les coûts de création, copy, maquette, gravure, impression, papier,
personnalisation, façonnage et routage. A noter qu'aucune estimation chiffrée
n'est disponible au niveau des mailings aux tarifs Lettre-Ecopli du courrier et
au niveau des mailings presse (fac-similés). Et qu'en conséquence, aucun
chiffre n'est retenu dans l'étude concernant ces types de documents
publicitaires.
Catalogues
Les investissements au
niveau des catalogues sont calculés par l'addition des dépenses de distribution
et de fabrication. En 2000, La Poste a distribué 82,5 millions de catalogues
(seuil minimum depuis 1998 : 350 g ; ce qui exclue les catalogues de 250 à 350
g, désormais inclus dans le trafic Postimpact). Par ailleurs, selon une analyse
menée par la Fevad, environ 5,3 millions de catalogues ont été distribués par
des sociétés privées ou les NMPP. Soit un trafic total de 87,8 millions
d'exemplaires de plus de 350 g. Pour l'ensemble de ces catalogues, le coût
moyen de distribution a été estimé à 7,07 F l'exemplaire ; un coût calculé à
partir des coûts moyens de chaque type de distribution, pondérés par les
trafics estimés de chacun. Quant au coût de fabrication, compte tenu des
variations de taille des catalogues, des coûts moyens ont été retenus, pondérés
eux aussi par les volumes. Pour les gros catalogues (entre 1 et 2 kg), diffusés
à environ 38,5 millions d'unités, le coût retenu a été de 24,31 F (source
Fevad) ; pour les autres (de 351 g à 1 kg), il a été estimé à 6,13 F. Soit un
coût moyen de fabrication, pour l'ensemble des catalogues, de 14,12 F pour
2000. Tout ceci amène à des dépenses totales de distribution de 621,50 MF et de
fabrication de 1 236,90 MF soit un total de 1 858,4 MF.
ISA
En 2000, le coût moyen de distribution d'un ISA,
par La Poste ou par les opérateurs privés, a été estimé à 0,21 F ; et ce, à
partir des coûts moyens de chaque opérateur, pondérés par les trafics estimés
de chacun. Au niveau de la fabrication, des coûts moyens ont été retenus en
fonction des différents types d'ISA : 1,22 F pour les ISA de la grande
distribution (+ 4,3 % / 99) et 0,49 F pour les autres ISA (+ 4,3 % également).
D'où un coût moyen, global, de 0,76 F. Soit au total : 0,21 + 0,76 = 0,97 F.
L'estimation des volumes a été effectuée à partir de données de La Poste et des
principaux opérateurs privés. Au total, le volume d'ISA distribués en 2000 est
estimé à 18,3 milliards d'objets (+ 1,1 % / 99). Compte tenu des coûts moyens
affectés à chaque trafic ISA, les dépenses totales de distribution ont donc été
estimées à 3 845,8 millions de francs et celles de fabrication à 13 929,3
millions. Soit un total de 17 775,2 millions de francs ( + 3,1 % / 99).
Asile-colis
En ce qui concerne maintenant
l'asile-colis, le coût de location retenu (0,50 F) est le prix moyen pour
l'insertion d'un document de moins de 20 g, sans tenir compte des asiles-colis
ciblés ou de l'insertion d'échantillons. Le coût de fabrication (0,30 F, + 3,6
% / 99) comprend les coûts de création, copy, maquette, gravure, impression,
papier, façonnage. Quant au nombre d'asiles, il est calculé de la façon
suivante : le nombre de colis ayant hébergé des asiles en 2000 est estimé par
la Fevad à 218 millions ; le nombre moyen d'asiles par colis à 1,8. Soit un
total de 218 millions x 1,8 = 395 millions d'asiles. Et donc un niveau
d'investissements de 395 millions x 0,80 F = 316 millions de francs en 2000 (-
10,1 % / 99). A signaler qu'aucune estimation chiffrée n'est disponible en ce
qui concerne les asiles-lettres et factures ainsi que les encarts presse.
Grands médias
Au niveau des grands médias, la pige est
effectuée par Sécodip pour l'UFMD, avec une évaluation sur la base du tarif
média. Pour la télévision, sont pigées : TF1, France 2, France 3, France 3 NER
(simultanément sur douze régions), France 3 Régions, Canal +, M6, La Cinquième,
Arte, TMC et RTL9. Pour la radio : Europe 1, RMC, RTL, Sud Radio, BFM, Chérie
FM, Europe 2, Fun Radio, GIE Les Indépendants, Nostalgie, NRJ National, Radio
Classique, RFM, Rires Chansons, RTL 2 et Skyrock. Et pour la presse, plus de
850 titres. Sont pris en compte les spots et annonces, avec au moins un média
réponse (numéro de téléphone, code Minitel, adresse internet, + bon à découper
pour la presse), et, pour la TV, une durée totale supérieure à quinze secondes,
temps nécessaire pour mémoriser le numéro, le code service... apparaissant à
l'écran. L'ensemble de cette étude, dont ces estimations ne constituent qu'une
partie, est, comme d'habitude, disponible directement auprès de l'Union
Française du Marketing Direct.