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Interactive woman

Du Minitel à Internet, Valérie Papaud baigne dans l'interactivité depuis vingt ans. Cette femme de poigne aime bouger et changer d'univers. Aujourd'hui, c'est le marketing direct on line. Demain ?

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Regard d'acier, mais sourire charmeur, elle est née professionnellement dans le bain de la télématique. Il y a vingt ans, tout en terminant ses études de gestion à la fac de Dauphine, elle effectue son stage de fin d'études chez CTL, une société de services qui participait à l'expérience Télétel 3V, les prémisses du Minitel, le test grandeur nature du vidéotex sur trois villes de la région parisienne. « Une époque passionnante, précise-t-elle. On savait que l'on assistait à une révolution. Pour la première fois, il s'agissait de familiariser le grand public avec les services télématiques interactifs. » C'est la découverte et l'appropriation par ses utilisateurs de ce formidable média que sont les messageries électroniques, et leur application au grand public par les Dernières Nouvelles d'Alsace. Une période de pionniers. Lors du Sommet de Versailles, en 1982, la DGT (ancien nom de France Télécom), avait profité de l'occasion pour montrer le Minitel aux chefs d'états étrangers. Pour rire, l'équipe de Valérie Papaud avait mis en ligne un service d'horoscope. Ce service fut tellement consulté qu'ils furent obligés de trouver un vrai astrologue. En 1985, elle fonde CTL Informatique, une société spécialisée dans les serveurs télématiques et l'hébergement de services B to B. L'affaire revendue en 1989 à la maison mère, elle travaille pendant trois ans dans le secteur de la finance, responsable marketing et commercial de Tecnofi, une société spécialisée dans le financement d'équipements informatiques. 1992 : France Télécom lui propose de prendre en charge la division multimédia de VTCom, une filiale spécialisée dans l'hébergement et le développement de services en ligne. Elle la spécialise dans l'événementiel : Téléthon, Résultats du Bac avec la PQR, Fédération Française de Tenni... Début 1994, l'opérateur de télécoms américain Nynex prend contact avec elle en vue de développer un moteur de recherche pour son site internet d'adresses professionnelles (Big Yellow). Elle se rend aux USA et prend conscience de la montée en puissance de l'Internet. Et se rend compte que le protocole internet est d'une grande simplicité. « On connaissait déjà le protocole IP, car le vidéotex tournait sous Unix, un système d'exploitation puissant et adapté. J'ai acheté un livre pour apprendre la programmation en HTML. Je suis rentrée en France et j'ai demandé à mes collaborateurs de l'apprendre également. » Finalement, les pages professionnelles de Nynex seront hébergées en France, et cette expérience servira pour créer Wanadoo. Valérie Papaud aime profondément lancer des entreprises. Elle réfléchit sur le modèle économique de l'Internet et prend conscience que le marketing direct en ligne se développe. En 1997, elle présente à France Télécom un projet de société de MD on line, à partir du propre annuaire de l'opérateur français. La nouvelle société, Mediatel, proposera une offre plurimédia de marketing direct, regroupant mailing papier, téléphone, e-mail. Très vite, elle se rend compte « qu'il faut se distinguer des pirates par la qualité ». Elle se rapproche de Yves Allard, le patron de Chronaxies, figure légendaire du marketing direct. Le courant passe entre eux. En novembre 1999, elle rachète ses parts et décide de porter sous Linux, un logiciel libre, l'ensemble des outils informatiques de la société. Avec succès : en un an, la quasi-totalité des traitements informatiques de Wanadoo Data, nouveau nom de Mediatel, aura été portée sous Unix. On pourrait terminer ce portrait en louant la femme entrepreneur, mais il y manquerait quelque chose. Un jardin secret. Ce sont les fleurs. Valérie Papaud, qui vit en région parisienne, y possède un jardin rempli de fleurs. Elle y expérimente de nouvelles boutures. Elle se targue même de pouvoir faire pousser des mimosas en Ile-de-France. Valérie Papaud aime les défis.

Parcours


39 ans, mariée, deux enfants. 1985 : maîtrise de gestion, université Dauphine. Parallèlement à ses études, elle avait effectué son stage de fin d'études chez CTL, une SSII pionnière dans le vidéotex. 1985 : directeur général de CLT Informatique, filiale spécialisée dans la vente de serveur vidéotex "clés en main". 1989 : responsable marketing et commercial de Tecnofi, société spécialisée dans le financement d'équipements informatiques. Fin 1992 : directeur marketing et commercial de VTCOM, filiale de France Télécom, spécialisée dans le développement et l'hébergement de services en ligne. Depuis fin 1997 : directrice générale de Wanadoo Data.

Olivier Brusset

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