IMAGINONS UN MONDE SANS PROSPECTION...
Imaginons que les journaux n'aient plus le droit de prospecter pour trouver de nouveaux abonnés: fin de la publicité, fin de la presse. Imaginons que les associations caritatives n'aient plus le droit de recruter de nouveaux donateurs par courrier: fin des ressources, fin de la solidarité. Imaginons que les entreprises n'aient plus le droit d'écrire, de téléphoner ou d'envoyer un mail à de nouveaux clients: fin du chiffre d'affaires, fin des emplois.
Tout ceci n'est pas de la science-fiction, mais une réalité en devenir, au nom de la préservation de l'identité humaine, des Droits de l'homme, de la vie privée et des libertés Les derniers échelons posés s appellent proposition de loi Yves Détraigne et AnneMarie Escoffier, transposition du Paquet télécom, future directive européenne introduisant l'opt-in postal, loi Sapin appliquée au hors-médias..
Malheureusement pour notre pays, aucune étude sérieuse n'est menée pour identifier l'impact économique des textes de loi, leurs répercussions directes et indirectes sur l'emploi, sans même parler des conséquences fiscales et sociales des transferts de pans entiers d'activité à l'étranger que cela peut engendrer. De même, aucune analyse préalable sérieuse n'est faite sur la faisabilité de ces projets de loi. Un seul exemple: au moment de la mise en oeuvre de la loi sur l'opt-in e-mail, sans l'intervention du SNCD auprès de la Cnil, plus personne n'aurait eu, en France, le droit de saisir sur son ordinateur les coordonnées d'un prospect qui lui aurait donné sa carte de visite. Pour autant, nous portons tous, annonceurs, agences et prestataires, une lourde responsabilité dans cet état de fait Nous avons toléré, voire encouragé, des comportements inadmissibles qui ont exaspéré les consommateurs. Nous sommes rentrés dans une logique infernale: des prix de plus en plus bas, des rendements de plus en plus faibles compensés par une nonqualité, et des envois massifs, incessants et mal ciblés, qui ont indisposé le consommateur.
Eric Huignard, admin du SNCD et président de SOS Fichiers.
C'est pourquoi, en février 2D1D, le SNCD a lancé un atelier «Risques législatifs du marketing direct», ouvert à tous, prestataires de services, agences, annonceurs, afin d'autoréguler la profession, notamment au travers d'une nouvelle charte déontologique expliquant concrètement ce qui est autorisé, ce qui ne l'est pas, et de présenter des règles éthiques sur lesquelles engager nos membres. Cette charte sera diffusée largement afin de clarifier, notamment auprès des annonceurs, les règles de notre profession Nous attendons qu'elle soit validée par les pouvoirs publics
L'idée est d'intervenir en amont des projets de loi, auprès des associations de consommateurs, des syndicats, des instances administratives et des politiques, pour leur apporter un éclairage professionnel sur les conséquences de leurs décisions. De même, il s'agit de dialoguer avec les organismes professionnels des autres pays européens afin de mieux comprendre ce qui se passe chez eux et d'initier des positions communes.
En 20 ans, la France est devenue un désert industriel. Elle va devenir un désert commercial si personne ne réagit. Alors, rejoignez-nous et venez participer à nos travaux.
VIE DU SNCD
Le Rendez-vous d'été du SNCD a réuni une centaine de personnes autour d'un thème fédérateur: «Les réseaux sociaux, nouveau média du marketing direct?» Canal de communication à part entière, les réseaux sociaux sont au coeur de l'expertise multicanal du SNCD, qui a d'ailleurs décidé de créer, à la rentrée, un atelier sur ce thème, sous l'égide d'Hervé Pépin, dirigeant de Conscient Networks. Retrouvez les interventions d'Hervé Pépin, Hervé Parienti, directeur général du groupe Referencement.com, et Magali Giraud, Communication Manager de Dell, au 7e Rendez-vous du SNCD sur l'espace membres de notre site internet: www.sncd.org.