Hervé Simonin, président du Syndicat des Régies Internet
Parce qu'ils ne se sentaient pas représentés au sein du e-syndicat, les cinq acteurs majeurs du marché publicitaire sur Internet (Tiscali, MSN, Wanadoo, Yahoo et AOL) ont décidé de créer leur propre entité. Baptisée Syndicat des Régies Internet, ce bureau compte accélérer le développement du marché de l'Internet Advertising.
Quelles principales raisons vous ont conduits à prendre cette initiative ?
Un regrettable constat : en France, 32 % des foyers
sont désormais connectés à Internet, mais, en 2002, seuls 2,2 % des
investissements publicitaires ont été consacrés à ce média qui touche les
segments de population les plus attractifs pour les annonceurs : les CSP + et
les jeunes entre 12 et 25 ans. L'objectif du SRI est donc de développer ce
média, de le professionnaliser et d'en rationaliser les modes de
commercialisation. Or, le fait que cinq acteurs majeurs, concurrents frontaux
qui plus est, aient réussi à se regrouper autour d'une cause commune est un
signe fort de maturité du marché.
Les missions du SRI seront-elles semblables à celles menées par l'IAB ?
Bien évidemment, nous ne
comptons pas nous substituer à l'IAB ni aux autres organismes tels l'UDA,
l'AACC, etc., mais plutôt trouver des points de convergence entre nos missions
respectives. Ces entités nous ont d'ailleurs assuré de leur soutien mutuel.
Quant à nos missions, elles ne sont pas encore définies mais, globalement,
elles seront vouées à convaincre les annonceurs d' investir sur ce média et
surtout de réussir ces investissements. Dans un premier temps, nous souhaitons
aboutir à plus d'homogénéité : en matière de formats publicitaires, par
exemple, tout en sachant que cette question demeurera complexe dans la mesure
où portails et régies doivent rester libres de déterminer les critères de
formats ou d'emplacement. Il sera en revanche plus simple d'instituer une
terminologie identique qui permette aux annonceurs de s'y retrouver, et aux
agences médias de simplifier l'achat d'espace. Enfin, nous souhaitons arriver à
une mesure mensuelle et non plus trimestrielle des investissements
publicitaires en ligne mesurés de la même manière que pour les autres médias.
Le regroupement de cinq leaders du marché risque de faire de l'ombre aux régies de taille plus modeste. Pourront-elles adhérer au SRI, et à quelles conditions ?
Le SRI reste ouvert à de nouveaux entrants. Les
conditions d'adhésion n'ont pas encore été totalement définies mais un droit
d'entrée, dont le montant n'est pas encore fixé, est prévu. Quant à savoir si
les petites régies seront pénalisées, je vous dirai ceci : quand cinq leaders,
qui pèsent 81 % de l'audience, se réunissent pour porter le flambeau d'un
marché, cela ne peut être que bénéfique pour l'ensemble des acteurs, quelle que
soit leur taille.