Groupe D sur tous les fronts

« Compte tenu de notre évolution, nous avons recherché une nouvelle appellation pour notre positionnement, explique Sylvain Forestier, co-président de Groupe D. Celle de "marketing technologique" nous a paru la plus cohérente. Cette approche, qui dépasse le marketing opérationnel traditionnel, est issue du mariage de la communication et des nouvelles technologies du traitement de l'information. » Autour du coeur que constitue le conseil marketing et communication, ce positionnement repose sur trois piliers : Internet, avec essentiellement du Web design, le téléphone orienté client et les bases de données. Ce dernier pilier donnant lieu à des activités de data management (un accord de partenariat a récemment été signé dans ce domaine avec Business Objects, portant sur la commercialisation par Groupe D d'une solution packagée de CRM intégrant les technologies de e-Business Intelligence de Business Objects), de data minin... En fait, sans l'annoncer "officiellement", compte tenu des nombreuses interprétations françaises du terme, Groupe D entend se positionner comme une véritable "Web Agency", dans son sens le plus large et le plus noble. Fidèle à sa stratégie de croissance externe, le groupe vient de réaliser deux acquisitions, « très significatives de notre périmètre », estime Sylvain Forestier. La première est celle d'AZ Informatique (18 millions de francs de CA en 99, 13,5 millions de francs de marge brute), concepteur et éditeur de logiciels de gestion intégrée pour la vente à distance et le B to B. AZ Informatique est désormais rattachée au pôle VPC du groupe, l'agence bordelaise D VPC, dont l'outil marketing d'analyse va être intégré à l'"ERP des sociétés de e-commerce" développé par AZ.

UN ENRICHISSEMENT DANS LE DATA MANAGEMENT

La seconde acquisition, réalisée par endettement et fonds propres, constitue la première concrétisation de la volonté de Groupe D de sortir de l'Hexagone. Leader anglais du marché de la gestion de données et de l'information marketing B to B (75 millions de francs de chiffre d'affaires et 14 millions de francs de marge brute en 99), Worldwide Media Group « présente pour nous un double avantage, précise Sylvain Forestier : un enrichissement métier dans le data management et un complément géographique avec l'installation en Grande-Bretagne de la tête de pont de notre développement européen ». Parmi ses spécificités, WMG a développé une "cooperative database", mégabase de données mutualisée en B to B, qui devrait être lancée très prochainement et dont on ne serait pas surpris de voir un jour une déclinaison en France. L'objectif de Groupe D est maintenant de bâtir le modèle français autour de WMG. Après un exercice 1999 déficitaire, comme annoncé, compte tenu de la mutation technologique et du retard de l'activité télémarketing, Groupe D entend renouer avec le profit en 2000 et prévoit une croissance de chiffre d'affaires pro forma supérieure à 35 % (estimations 99 : plus de 300 millions de francs de chiffre d'affaires pro forma et plus de 140 millions de francs de marge brute). 2000 devrait également voir un changement significatif dans la répartition du chiffre d'affaires. Si, à mi-99, la technologie en représentait près d'un tiers, elle devrait passer, cette année, le cap des 50 %.