GENERATEUR DE BRUIT SUR LA TOILE
Organiser et créer le buzz: tel est, comme son nom l'indique, le métier d'Ebuzzing. Créée en 2006, la start-up, experte dans les médias sociaux, s'associe à Wikio et Neotia en 2009, à OverBlog, Nomao et Promodigital en 2010, et à HappyApps et Trigami en 2011. Leur point commun? Ces sociétés travaillent toutes dans le social media et l'innovation technologique. «Nous voulions unir nos start-up, fondées par des trentenaires passionnés du Web, pour construire une grande entreprise européenne spécialiste des médias sociaux. Bien que ces médias représentent une grande part de l'audience sur Internet, une telle société n'existe pas encore réellement à l'échelle européenne», explique Frédéric Montagnon, cofondateur et directeur stratégie d'Ebuzzing. Disposant de dix bureaux en France, en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, en Italie, en Suisse et au Luxembourg, l'entreprise s'appuie sur des commerciaux installés localement. Grâce à cette proximité géographique avec les annonceurs et les agences, ceux-ci permettent de mieux faire connaître les services d'Ebuzzing, qui restent encore très nouveaux sur le marché. Plutôt que de créer de nouvelles antennes, la start-up préfère fusionner avec des sociétés présentes sur place. L'entreprise gagne ainsi un an par rapport au délai nécessaire à une implantation, au recrutement et à la création d'un réseau commercial. En outre, les sociétés locales sont évidemment en phase avec leurs clients et prospects, dont elles connaissent bien les besoins et les attentes. «En Europe, chaque marché a ses pratiques commerciales, méthodes et cycles de vente. En Italie, par exemple, tout est basé sur le relationnel alors qu'en Allemagne, les process de vente sont très structurés», ajoute Frédéric Montagnon. Ebuzzing et les huit sociétés qui l'ont rejointe constituent aujourd'hui une belle PME de 200 salariés.
En 2011, l'entreprise a réalisé 18 millions d'euros de chiffre d'affaires. Elle prévoit de doubler ce résultat pour atteindre près de 35 millions d'euros cette année. Son métier consiste à mettre en place des campagnes virales pour toucher les communautés ciblées via des populations influentes. En lien avec les agences médias, qui imaginent les dispositifs de communication et leurs contenus, Ebuzzing relaie les campagnes le plus efficacement possible. « L'objectif pour la marque est de s'adresser à un public intéressé par le contenu qu'elle lui propose pour le convertir en fans», développe Frédéric Montagnon. Aujourd'hui, les annonceurs sont conscients de l'importance des médias sociaux. Ils savent qu'il ne suffit pas de créer des vidéos rigolotes ni d'ouvrir un compte Facebook pour s'assurer une bonne audience.
CHIFFRES-CLES
- 200 COLLABORATEURS.
- 10 BUREAUX EN EUROPE: BALE, DUSSELDORF, HAMBOURG, PARIS, LONDRES, LUXEMBOURG, ROME, MADRID, MILAN, TOULOUSE.
- 2 000 CLIENTS.
- 2 MILLIONS DE SOURCES ANALYSEES ET INDEXEES.
- 3 000 CAMPAGNES LANCEES SUR LES MEDIAS SOCIAUX.
- 40 000 PUBLISHERS, SOIT 800 MILLIONS DE VISITEURS UNIQUES.
- CA 2011: 18 MILLIONS D'EUROS.
TROUVER LES PERSONNES INFLUENTES: LA CLE DU SUCCES
Avant de créer un dispositif viral, Ebuzzing s'appuie sur Ebuzzing Labs. Cette cellule de R&D, qui mobilise 70 salariés, analyse les contenus des médias sociaux et établit un panorama précis des tendances et des discussions sur la Toile, partout dans le monde. Grâce à ces données, Ebuzzing propose aux marques de leur assurer un maximum d'audience et de développer des outils leur permettant de communiquer de façon optimale. « 70 % du contenu sur les médias sociaux sont créés par les internautes lambda. Notre mission consiste à détecter les personnes influentes, ainsi que la façon dont elles utilisent le Web», souligne Frédéric Montagnon. Pour que les campagnes soient relayées au mieux, Ebuzzing fait appel à trois types de populations: les hyperspécialistes - des pros ou amateurs avertis -, qui cautionnent l'information diffusée; le grand public, qui crée du contenu et le relaie auprès du plus grand nombre; et les influenceurs, détenteurs d'une audience importante. «Non seulement une personne influente est lue et suivie, mais le contenu qu'elle publie est largement relayé», poursuit Frédéric Montagnon. Le cofondateur d'Ebuzzing ajoute: «Chaque influenceur qui relaie des campagnes est systématiquement rémunéré. » Outre le recrutement de fans sur Facebook et la création de campagnes virales, l'activité la plus florissante d'Ebuzzing reste, pour l'heure, la diffusion de vidéos. «Actuellement, c'est le format publicitaire qui nous permet de mesurer le plus facilement la performance d'une campagne, contrairement à un dispositif de bannières, par exemple. Nous sommes capables d'évaluer le niveau d'engagement de chaque internaute lorsqu'il lance un spot. De plus, la vidéo peut être visualisée sur l'ensemble des supports médias: mobile, tablette, ordinateur et TV connectée», précise Frédéric Montagnon. Pour les années à venir, le directeur stratégie d'Ebuzzing mise beaucoup sur le mobile. «La connexion au Web sur mobile est désormais plus importante que sur ordinateur Dans de nombreux pays, c'est même le support le plus utilisé. A terme, l'usage du Web mobile va profondément influencer l'usage du Web au niveau mondial. »
Ebuzzing fait profiter 2000 clients de ses prévisions, principalement des grands comptes internationaux. Bien qu'elle ait commencé à prendre son essor il y a deux ans seulement, la société ne cache pas ses ambitions. Prochaine étape: sortir des frontières européennes et s'installer en Turquie, en Russie, au Brésil, mais également aux Pays-Bas. Bien que présente uniquement en Europe, la PME propose déjà à ses clients de déployer des campagnes internationales. Et de créer des communautés de fans qualifiés... au plan mondial.
DATES-CLES
- 2006: CREATION D'EBUZZING.
- 2009: FUSION AVEC WIKIO ET NEOTIA.
- 2010: FUSION AVEC OVERBLOG, NOMAO, PROMODIGITAL.
- 2010: IMPLANTATION ENITALIE.
- 2011: FUSION AVEC HAPPYAPPS ET TRIGAMI.
- 2011: LEVEE DE FONDS DE 25 MILLIONS DE DOLLARS.
- 2011: IMPLANTATION EN ANGLETERRE, ALLEMAGNE, EN ESPAGNE ET EN SUISSE.