France Télécom condamné par le Conseil de la concurrence
L'affaire n'est pas nouvelle. Déjà en 1992, la société de marketing direct
Filetech avait saisi le Conseil de la concurrence, protestant contre les tarifs
du fichier de France Télécom. En 1998, celui-ci avait condamné l'opérateur à
10 millions de francs d'amendes, l'enjoignant de baisser ses tarifs. En 1999,
la Cour d'appel de Paris avait annulé cette condamnation pour raisons de
procédures, mais avait procédé à des injonctions similaires. La même année,
deux sociétés de services d'annuaires et de renseignements téléphoniques, Scoot
France et Fonecta (ex-Sonera France, filiale de l'opérateur historique
finlandais), ont à nouveau saisi le Conseil, estimant que France Télécom ne
respectait pas les injonctions, maintenant un tarif trop élevé. Le Conseil a
donc relancé l'enquête, nommant un expert, chargé de vérifier les tarifs de
revente du fichier annuaire.
6,6 centimes d'euro l'adresse
Le rapport d'expertise concluait que “France Télécom ne
respecte toujours pas l'injonction qui lui a été adressée par la Cour d'appel
de Paris…”. Le Conseil de la concurrence a donc condamné France Télécom à 40
millions d'euros d'amende pour avoir continué à pratiquer des tarifs excessifs
pour la consultation et la cession de son fichier d'abonnés. Il a noté que
France Télécom aurait engrangé près de 15 millions d'euros de profit pour la
revente de son fichier d'abonnés pendant la période 1999-2000. Comparant avec
les tarifs de cession de la base annuaire de British Telecom (24 millions
d'abonnés), il a relevé que le prix de cession de cette base pouvait être
estimé à 0,65 centime d'euro l'adresse, contre 6,6 centimes d'euro pour le
fichier France Télécom. France Télécom, qui a fait appel, a tenu à préciser
qu'il a « toujours fourni l'accès à ses annuaires aux opérateurs… qui lui ont
fait la demande… même si ceux-ci en contestaient le prix, et même lorsque
certains refusaient d'en acquitter le montant ». L'opé-rateur a également tenu
à préciser qu'il avait diminué le tarif des données annuaires de 50 % pour les
entreprises ne fournissant qu'un service de renseignement, et de 25 % pour
celles qui veulent fournir un service de renseignement et un service d'annuaire
en ligne. Noire rentrée pour France Télécom. La semaine précédente, l'opérateur
avait été tancé par l'ART (Autorité de Régulation des Télécoms) à propos de la
liste rouge, service que l'opérateur n'a plus le droit de facturer à l'abonné.