Fonceur
Paul Amsellem était un enfant précoce. A 14 ans tout juste, déjà fan de nouvelles technologies, il conçoit un logiciel de data mining pour les PME. Un bac scientifique en poche, il poursuit ses études supérieures et obtient un DESS de gestion et finance à Paris Dauphine. Ce parisien d'origine met ensuite un terme à sa «carrière» dans la finance après un stage derrière un bureau où il voit défiler les chiffres sur son ordinateur. «Je me suis aperçu que ce n'était pas mon truc! Mais cela m'a permis de comprendre la mondialisation», plaisante-t-il. Altruiste, il souhaite davantage soigner les relations humaines dans son univers professionnel. Il entre alors chez Wunderman (filiale de Young and Rubbicam) en 1998 en tant que chef de projet multimédia. «Paul est quelqu'un de très analytique, très organisé avec une vision macroscopique du marché» se souvient Philippe Delière, directeur général du compte Microsoft pour la région Europe, Middle-Est, Afrique chez Wunderman. Mais après un passage éclair dans l'agence, Paul Amsellem, très ambitieux, s'ennuie déjà et sent le vent tourner. «J'avais envie de créer ma propre entreprise. J'ai alors cherché un secteur d'activité qui connaissait une forte croissance mais avec une faible dimension logistique», confie-t-il. L'idée du marketing mobile s'impose alors à lui.
A la conquête du marketing mobile
En 1999, il cofonde Phonevalley, première société d'envoi de SMS en France. Sa vision du management est alors mise à l'épreuve et semble avoir du succès auprès de son équipe: valoriser ses collaborateurs et les rassurer sur leurs compétences. «Paul Amsellem sait faire confiance et offre une certaine autonomie, ce qui est très apprécié», confirme Stanislas Coignard, directeur marketing de SBW. Jérôme Lascombes, président d'Hopscotch, qui a noué une relation de travail avec Paul Amsellem depuis une dizaine d'années, trouve qu'il «a une vision extrêmement lucide du marché du marketing mobile. Paul nous donne l'impression que ce marché est très simple à appréhender, alors qu'il n'en est rien.» Il développe les premières campagnes françaises de marketing direct sur mobile et entame des relations durables avec des clients tels que SFR, Canal +, Havas ou encore M6.
Pourtant, malgré le succès, il revend sa participation de Phonevalley en 2002 pour créer CellCast Interactif, au sein du groupe CellCast. Son but: déployer pour le groupe, tout en développant une clientèle en propre, des applications mobiles et de nouveaux services interactifs (SMS, Internet mobile, analyse de données...), en France comme à l'étranger. En parallèle, il crée, avec Marc Montaldier et Luc Veuillet, la Mobile Marketing Association France. En 2005, tout s'enchaîne très vite. L'équipe signe ses premiers contrats avec Canal +, AB, M6 et France Télévisions. Pour ces derniers, il crée le concept de SMS interactifs qui défilent tout au long de l'émission «On ne peut pas plaire à tout le monde» sur France 3 qui connaît un vif succès. En novembre 2006, l'entreprise cède 100% de son capital à Silverback Media Plc (SBW), groupe anglais coté à la Bourse de Londres, actif aux Canada et aux Etats-Unis dans le domaine du marketing sur mobile et devient SBW Paris. Paul Amsellem est alors en charge du développement et de la stratégie du groupe SBW et entre à son conseil d'administration. Il en est aujourd'hui devenu directeur général.
@ (c) Bruno Dellessard
Quel talent auriez-vous aimé avoir?
Savoir jouer d'un instrument.
Votre définition du bonheur?
Ni plus, ni moins.
Vos héros dans la vie réelle?
Des artistes (Yehudi Menuhin...) plutôt que des grands patrons d'industrie.
Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence?
La gourmandise et les fautes non intentionnelles.
Vos sources d'inspiration (en tout genre)?
Lecture, média, écoute des autres.
Votre principal trait de caractère?
Généreux.
Votre devise?
Apprendre à oser.
Votre état d'esprit?
Equilibré et heureux.