Eurodirect : l'Europe passe par l'Allemagne
Après de nombreux remous et des résultats peu encourageants depuis deux ans, Eurodirect Marketing, le logisticien alsacien du marketing direct, retourne à la profitabilité pour l'année 2000. Ses ambitions : devenir un acteur européen du marketing direct.
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«Nous privilégierons la qualité du chiffre d'affaires », avait déclaré son
P-dg, Alain Gazard lorsqu'il avait pris les rênes de la société alsacienne.
Pari réussi ? Presque. La purge a été lourde. Avec notamment l'arrêt des
activités du pôle fulfillment, entraînant des pertes plus importantes que prévu
; le personnel n'ayant pas pu être reclassé dans l'entreprise, il a fallu
passer par une procédure de licenciement collectif. Le pôle mailing conserve
une contribution positive, mais subit une érosion de ses marges. La cause :
perte de marchés publics pour Eurodirect Ile-de-France et moindre rémunération
postale sur Eurodirect Routage, à Strasbourg. Quant à la partie location
d'adresses, elle tient ses objectifs de contribution, 41 millions de francs de
chiffre d'affaires. Le département éditique de gestion, quant à lui, dépasse
ses objectifs : 19,2 millions de francs de chiffre d'affaires pour 17 millions
de francs escomptés. Une situation assainie, selon Alain Gazard, même s'il
manque 2,5 millions de francs pour atteindre les objectifs. En effet, les
estimations de résultats tiennent compte de deux hypothèses. La part de la
rémunération postale est calquée sur celle du premier semestre. Et il faut
tenir compte d'un risque éventuel lié à Eurodirect Ile-de-France, qui possède
des parts dans la société de routage SET, détenue en commun avec d'autres
logisticiens, tels Koba et Diffusion Plus. Cette société a subi des pertes
d'exploitation sur le dernier exercice et devrait, selon toute vraisemblance,
déposer son bilan. La direction d'Eurodirect Marketing est bien consciente du
décalage entre les objectifs déclarés et les résultats. A court terme, pour le
pôle mailing, il lui faut trouver du volume pour optimiser ses outils de
production et se dévulnérabiliser par rapport à la rémunération postale. A
moyen terme, il s'agit d'être prêt pour la libéralisation des monopoles postaux
et l'européanisation des campagnes de marketing direct. Les moyens pour y
arriver : la croissance externe. Il se trouve, que près de Strasbourg, en
Allemagne, la société ODD dispose de capacité complémentaires en matière de
fulfillment, tant en termes de centre d'appels, que d'informatique, de stockage
et même de catalogue de produits pour la VPC. Eurodirect Marketing s'est donc
porté acquéreur de cette société, celle-ci faisant partie du groupe familial de
l'actionnaire principal d'Eurodirect Marketing. Cette acquisition, qui se fera
par augmentation de capital réservé à Interwarex, l'actionnaire principal du
logisticien strasbourgeois, si elle permet à Eurodirect Marketing d'acquérir 95
% des parts d'ODD et doubler sa taille, fait franchir mécaniquement le seuil
des 50 % dans Eurodirect Marketing à Interwarex. Eurodirect Marketing, dont la
cotation en Bourse à Paris devrait être maintenue, se germanise et devient
selon le mot de ses dirigeants « une valeur européenne dotée des moyens de ses
ambitions ».