D interactive souhaite conserver son périmètre actuel
Le 29 octobre dernier, D interactive SA et ses principales filiales françaises étaient placées en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois. Un nouvel épisode d'un feuilleton de plusieurs mois qui n'est sans doute pas terminé.
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«Le problème du groupe ne se situe pas au niveau de l'exploitation, qui est
plutôt bonne, mais à celui de notre endettement qui est monstrueux, n'hésite
pas à dire Sylvain Forestier, coprésident de D interactive. Nous avions deux
possibilités pour réduire cette dette : faire entrer de nouveaux investisseurs
dans le capital et obtenir un moratoire de nos créances. Depuis un an, nous
avons essayé de faire les deux. Nous avions trouvé des investisseurs, des
personnes physiques. Et nous avons essayé de négocier avec les banques. Ce à
quoi nous ne sommes pas arrivés, plutôt pour des raisons légales. Les
investisseurs ne sont pas rentrés. La seule solution qui nous restait était de
nous mettre sous la protection du Tribunal de Commerce de Nanterre. » Le 29
octobre dernier, le groupe ayant déclaré sa cessation de paiements, le Tribunal
ouvrait une procédure de redressement judiciaire à l'égard de D interactive SA
et de ses principales filiales françaises, qui bénéficient d'une période
d'observation de six mois. Un administrateur étant nommé pour assister la
direction dans la gestion du groupe pour cette période. « Notre plan de
continuation est prêt, poursuit Sylvain Forestier. C'est en fait celui que nous
voulions implémenter avant. Nous allons le déposer auprès de l'administrateur
d'ici quinze jours afin de le faire entériner le plus vite possible par le
Tribunal [propos recueillis mi-novembre, ndlr]. Sachant que nous espérons être
sous administration judiciaire durant la période la plus courte possible. En
attendant, nous allons tout faire pour que la société fonctionne normalement.
Nous sommes bien suivis par nos clients qui comprennent notre situation. » Ce
plan de continuation, qui devrait permettre un retour à l'équilibre en 2003,
porte sur le périmètre actuel, c'est-à-dire avec la volonté de conserver les
trois activités du groupe : communication, Business Intelligence et contact
center. Pour cette dernière activité, le groupe s'est récemment séparé de son
manager, Claude Briqué, « en raison de la faiblesse de la performance de cette
branche en France, qui pèse près de 30 % de notre activité ; ce qui a donc
impacté la performance globale du groupe sur la France », explique Sylvain
Forestier. On se souvient, par ailleurs, que D interactive avait fermé à la fin
du premier semestre ses activités de courtage de fichiers, après avoir
précédemment arrêté sa web agency. En outre, le groupe cherche à céder sa SSII
Activox, « qui est un peu en dehors de notre périmètre », précise le
coprésident de D interactive. « Nous souhaitons continuer avec le même
management et faire entrer de nouveaux investisseurs dans le capital. Nous
allons procéder à quelques ajustements au niveau des équipes, mais pas
considérables. Notre objectif prioritaire, en dehors de sortir le plus vite
possible de cette situation, c'est de faire du profit », conclut Sylvain
Forestier. A suivre, donc...