Créer un site web à partir du catalogue papier : mission impossible ?
La naissance d'un site web complémentaire des autres canaux de vente à
distance pose généralement le problème de gestion et d'adaptation des
informations et des formats de stockage et d'édition des informations. Dans la
plupart des entreprises, le catalogue papier reste encore le seul outil de
référence en matière de produits. Or, le catalogue s'appuie généralement sur
une succession de pages Word, Excel ou XPress, et non sur une base de données
utilisable ailleurs. La démarche de création du site doit partir de cet
existant : l'agence chargée de la conception du site va récupérer les fichiers
ayant servi pour le catalogue, voire découper ses pages papier. La suite va
dépendre de la priorité accordée au futur site web dans l'entreprise. Si le
site est considéré comme une activité majeure, alors la démarche consistera à
faire récupérer, au besoin ressaisir, les informations et construire une
arborescence web par un prestataire. L'avantage de cette approche est d'aboutir
à la création d'une vraie base de données. L'inconvénient, c'est que cette BDD
est dédiée à l'Internet. Ce qui se manifeste par peu de possibilités de
réaliser des mises à jour hormis les prix.
Christophe Langlois (Maulde Technologie)
: Chez certains clients, les
délais d'exécution pour leur catalogue ont été réduits de 18 à 3 ou 4 mois".
Une BDD internet n'offre que peu d'automatismes en la matière. Dès qu'il s'agit
de modifier le contenu éditorial, changer des textes, réécrire des schémas, il
faut de nouveau faire appel au prestataire. C'est pourquoi certaines
entreprises préfèrent construire leur site internet avec une BDD généraliste.
Ils font appel aux solutions de gestion de contenu qui permettent de diffuser
les informations marketing indifféremment sur le Web ou sur papier. « Des
solutions de ce type permettent de réduire les coûts agence de moitié, estime
Christophe Langlois, Dg de Maulde Technologies et éditeur du logiciel Satin
(Système avancé de traitement de l'information numérisée). Chez certains
clients, les délais d'exécution pour leur catalogue ont été réduits de dix-huit
à trois ou quatre mois. » La gestion des contenus s'appuie sur une base de
données centrale avec plusieurs champs d'information : techniques, marketing,
commerciales. Au chef de produit revient le choix des autorisations des
informations à sortir pour chaque support de diffusion - cinq mots pour une
information à envoyer sur les téléphones mobiles, cinq lignes de texte pour une
version web, dix lignes avec une photo et un encadré conseil pour une version
imprimée, etc. La solution présente des avantages particuliers notamment pour
le domaine industriel, grâce à sa capacité d'accepter une mutualisation du
travail éditorial : le chef de produit s'occupe des informations marketing et
commerciales sans toucher au reste, le responsable des tarifs remplit les cases
prix, le bureau d'études se charge de répertorier les données techniques et les
contraintes des brevets, pays par pays. Le service marketing garde le rôle
éditorial dans ce partage des tâches. « Notre solution de gestion des contenus
permet de créer une source d'informations commune à toute l'entreprise, quel
que soit le média de diffusion, poursuit Christophe Langlois. La structure des
champs offre l'avantage de la souplesse : on peut y insérer des informations à
la dernière minute, deux à quatre semaines avant la parution du document, y
compris pour la version papier. » Avec ce type de solution, l'agence web ou
communication ne touchera plus au contenu mais continuera de s'occuper de la
mise en page, des aspects créatifs et de la composition, ce qui correspond au
coeur de son métier.
Des solutions pour gérer le contenu
D'autres acteurs proposent des solutions de gestion de
contenu, comme la société Catalliances, éditeur de logiciels de pilotage
éditorial pour la vente à distance (voir MD n° 53) et aussi la société Pindar
Systems, éditeur du progiciel CMS. Celui-ci est destiné à accueillir dans sa
base de données les informations textes, images, etc., sous un format neutre,
en vue d'une édition multicanal. « Les informations sous format comme XPress ne
sont pas exploitables en ligne car elles n'ont pas le niveau de "granularité"
requis, ne sont pas découpées suffisamment petit, explique Cédric Drouot,
responsable des ventes chez Pindar Systems. Prenez le cas d'un vendeur
d'emballages. La longueur, la largeur et la hauteur des produits seront
stockées dans un seul champ dans le bloc de texte. Dès lors, il est impossible
de faire la recherche sur un seul critère. Il faut isoler ces informations. »
Le titre, la couleur, les caractéristiques propres au produit, le prix par
quantité, tout doit être découpé finement et stocké sous forme granulaire, pour
ensuite être agrégé dans l'ordre souhaité pour une publication. « L'objectif
est de stocker et de gérer les informations sans avoir à les reformater à
chaque fois, précise Cédric Drouot. Nous allons concevoir un masque qui va
présenter juste les informations souhaitées avec des interfaces spécifiques aux
marchés, pour tenir compte du contexte final du client. » Les solutions de
gestion des contenus promettent des gains de productivité lors des tâches de
maintenance d'information, d'édition et de production du média.