Crédit à la consommation et VPC
Aujourd'hui, rares sont les offres de vente à distance sans crédit : crédit à la consommation, crédit gratuit, carte de paiement, report de paiement... Or, chacune de ces offres de crédit est strictement réglementée et fréquemment examinée par les juges.
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Encore récemment, les tribunaux ont sanctionné des offres non conformes aux
dispositions du Code de la consommation et ont prononcé des sanctions
particulièrement sévères. Des sanctions qui s'appliquent également pour
l'Internet puisque, comme chacun le sait, l'Internet s'entend d'un support
publicitaire en tant que tel. Or, aujourd'hui, rares sont les offres
d'entreprises de vente à distance conformes à cette réglementation.
L'appréhender est donc indispensable, dès la rédaction de la publicité, la
conception des documents publicitaires et, bien évidemment, tout au cours du
crédit...
Publicité et information préalable
Une des
premières vérifications à effectuer consiste à identifier si un crédit peut
être proposé par une entreprise de vente à distance. En effet, l'offre de
crédit ou de report de paiement entre habituellement dans le domaine réser- vé
des seuls établissements de crédit. Aussi, avant même d'offrir de telles
solutions de paiement, une étude devra être menée ou un contrat avec
l'établissement de crédit en charge de l'offre devra être établi. De même, dès
la rédaction de l'offre, le concepteur-rédacteur devra veiller au respect d'un
formalisme particulièrement strict qui s'imposera à toute publicité afférente à
tout crédit ou à tout report de paiement supérieur à trois mois. Identité du
prêteur, nature, objet et durée de l'opération proposée, coût total et s'il y a
lieu, taux effectif global du crédit et perception forfaitaire, montant des
remboursements par échéance comprenant le coût de l'assurance quand elle est
obligatoire, nombre d'échéances pour les opérations à durée déterminée...
L'ensemble de ces informations doivent être portées sur les publicités et donc,
sur les bons de commande, les publicités, les écrans internet ou Minitel... Et
ce, aux fins d'éviter des peines d'amende de 1 500 euros au plus. Outre les
obligations inhérentes à la présentation des publicités en tant que telles,
toute opération sur le crédit doit, avant son ouverture, faire l'objet d'une
offre préalable. Là encore, un formalisme particulièrement strict s'impose tant
au niveau de la présentation de ce document, devant, par exemple, être rédigé
en caractère non inférieur au corps 8, qu'au niveau de sa rédaction elle-même,
qui doit suivre les modèles types imposés par le législateur. De même, le
prêteur doit être en mesure de prouver qu'il a remis les deux exemplaires de
l'offre à l'emprunteur. Ainsi, pour un crédit consenti pour acheter un bien ou
un service, dans un catalogue papier ou électronique, il convient de préciser
dans l'offre préalable, la description dudit bien ou service, le numéro de bon
de commande, les conditions financières de la vente, le versement comptant...
Enfin, l'offre de crédit gratuit n'échappe pas davantage au formalisme strict
de cette réglementation avec un particularisme, puisque deux obligations
principales s'imposent au vendeur : - d'une part, de ne pas augmenter le prix
au comptant du bien proposé, - d'autre part, de proposer une remise pour les
cas de paiement au comptant.
La conclusion du contrat principal
La conclusion, en tant que telle, du contrat principal à
distance entraîne un certain nombre de difficultés. Impossible, par exemple, de
bénéficier d'un crédit immédiatement et, dès lors, impossible de le présenter
en tant que tel, comme ceci a été récemment jugé. En effet, des modalités
liées à l'acceptation de l'offre préalable s'imposent, et seules la signature
et la date de l'acceptation de l'offre préalable par le prêteur engagent
l'emprunteur. De même, un délai de rétractation de 7 jours à compter de la date
d'acceptation de cette offre est alloué à l'emprunteur pour qu'il se rétracte.
A cet égard, la présence d'un bordereau détachable doit être prévue sur l'offre
préalable. Enfin, autre particularité du crédit à la consommation : tant que
le délai de réflexion de 7 jours ne s'est pas écoulé, aucun paiement, sous
quelque forme que ce soit, ne peut être effectué. Une interdiction qui vise
tout type de paiements, même ceux correspondant à des éventuels frais de
dossier, primes d'assurance...
En bref
Si, aujourd'hui, toute entreprise de vente à distance propose des modalités de paiement particulières, l'ensemble de ces moyens de paiement doivent être examinés aux fins de savoir si l'entreprise de vente à distance peut légalement proposer ce crédit et si le formalisme imposé par les dispositions du droit à la consommation est respecté. Dès lors, tout catalogue, qu'il se présente sur papier ou sur Internet, ainsi que toute offre télévisée ou par téléphone doivent veiller au respect de ces dispositions, et ce, de la présentation de la publicité jusqu'à la fin du crédit.