Convergys et Le Fil Conducteur deviennent filiales d'Armatis
Nombre pléthorique d'acteurs pour un marché relativement restreint estimé à
environ un milliard d'euros, positionnement trop flou de nombre d'intervenants,
résultats grevés par une faible culture gestionnaire... Le marché français des
sociétés spécialisées dans le télémarketing et la gestion de centres d'appels
est structurellement voué à la concentration. Aujourd'hui, c'est l'enseigne
Convergys, l'une des 15 premières sociétés du marché, qui se retrouve sacrifiée
sur l'autel de la refonte. L'acquéreur, Armatis, rachète une activité de 22
millions d'euros de chiffre d'affaires, 300 positions à Montreuil et un
effectif de 650 personnes. C'était un secret de polichinelle, la maison mère
Convergys, ayant choisi de se recentrer sur la facturation, cherchait depuis
plus d'un an à se séparer d'une activité qui, en subissant de front les
restrictions budgétaires d'une clientèle très teintée nouvelles technologies et
télécommunications, perdait de l'argent. Qui plus est, les Américains ne se
faisaient pas aux contraintes des pratiques et de la législation sociales
françaises. Les gros outsourcers de la place, SR Teleperformance, SNT, ou Call
Center Alliance, n'étaient pas de la compétition. Convergys cherchait, en
effet, un repreneur qui ne puisse lui faire ne serait-ce qu'un peu d'ombre à
l'étranger. Les candidats devaient donc évoluer parmi les outsourcers de taille
moyenne. Denis Akriche reste très discret sur le montant du rachat, concédant
tout juste avoir bénéficié d'un prix "avantageux". En se filialisant chez
Armatis, l'activité call center de Convergys change de raison sociale et
devient Convercall. Armatis est né en juillet 2001, de la cession de la société
Stefi Conseil au fonds de placement Industrie et Finances. L'objectif de Denis
Akriche est alors très clair : faire d'Armatis l'un des premiers acteurs du
marché de l'outsourcing en France, notamment par la croissance externe. Et en
l'occurrence, cet été, Armatis a fait fort. Un mois après avoir absorbé
Convergys, le prestataire achetait Le Fil Conducteur (LFC), 13 millions d'euros
de chiffre d'affaires. Créée en 1996, la société, qui devient filiale à 100 %,
compte deux sites de production à la Plaine-Saint-Denis et à Paris, soit un
total de 350 postes de travail. Philippe Leblond, qui reste P-dg de LFC,
devient numéro deux d'Armatis. Avec ces deux acquisitions, Armatis cumule un
chiffre d'affaires de 42 millions d'euros, ce qui le porte en sixième position
du marché, derrière SR Teleperformance, SNT (qui a racheté en 2001 l'activité
call center d'Atos), Arvato Services (ex-Bertelsmann Services), Hays Ceritex et
Call Center Alliance. Armatis lorgne maintenant vers l'étranger. « Nous sommes
sur deux dossiers concernant deux sociétés en Europe à 15 ME de chiffre
d'affaires. Il n'est pas impossible que nous annoncions des acquisitions début
2003 », explique Denis Akriche.